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Auteur : Jennifer Racine

Je m’appelle Jennifer Racine et j’ai 26 ans. Comme tout le monde, ma vie a été faite de hauts mais aussi de bas. J’ai dû faire preuve de courage pour parer mon manque de confiance en moi. J’ai dû serrer les dents et les poing, puis relever la tête lorsque la vie m’a malmenée. J’ai dû me relever lorsqu’à terre, mon cerveau me suggérai de faire l’autruche et de continuer à creuser. Cette histoire, tout le monde la vit, à différents niveaux, dans différents domaines. J’ai compris, assez tôt dans mon parcours que si on ne fait pas les choses pour recevoir les jugements des autres, on les fait quand même pour soi, mais aussi pour l’humanité. Même si on ne s’en rend pas toujours compte, l’être humain est en quête de perfectionnement personnel mais aussi universel. Personnellement, je me suis toujours surpassée pour me prouver que j’étais capable d’avancer mais aussi pour prouver aux individus qui m’entourent que tout est possible. Je n’ai jamais rien fait d’extraordinaire, mais j’ai fait les pas qui m’ont mener vers des objectifs qui n’étaient, selon certaines personnes, pas à ma portée. Et je fais chaque jour les petits pas qui me rapprochent chaque fois un peu plus de mes rêves. En mars dernier, nous nous apprêtions avec mon compagnon, à effectuer notre deuxième investissement immobilier quand la banque a refusé notre prêt au dernier moment. Je me suis alors confiée à ma mère, en lui disant que j’étais très déçu, que j’avais pris un énorme coup au moral, que c’était très dur pour moi d’accepter cette situation. De plus, j’avais prévu d’ouvrir un blog pour prouver qu’avec certaines techniques, l’investissement locatif était à la portée de tous. J’ai dit à ma mère que je ne voyais pas comment je pourrais prouver à ces gens que tout était possible si j’échouai dès mon second achat. Elle m’a alors répondu que c’était en tombant et en se relevant que l’on prouvait aux gens que tout était possible, que ça n’est pas en disant que tout est facile et sans embuche que l’on inspire les autres. Alors l’idée du blog www.inspiremoidetavie.com m’est venue. Ici, je mettrai en avant le parcours de personnalités connues en évoquant leur réussite mais aussi les échecs aux quels ils ont dû faire face. Mais aussi de personnes inconnues qui ont su se relever après une enfance difficile ou tirer le meilleur d’eux-mêmes dans des circonstances dramatiques. Vous l’aurez sûrement compris, le but de ce blog, est de vous inspirer, je pourrais même dire de nous inspirer puisque la plupart des histoires que je vous raconterai seront des résumés de livres autobiographiques ou biographiques que je lirai au fil de l’année. Voilà, tout est dit, je vais à présent m’effacer pour laisser place à de grandes personnalités, telles que Jean-Jacques Goldman, Christian Faison, David Douillet, Steve Jobs et Albert Einstein... A bientôt
NIKOLA TESLA (De la douloureuse pensée à la douce réalité)

NIKOLA TESLA (De la douloureuse pensée à la douce réalité)

NIKOLA TESLA

(De la douloureuse pensée à la douce réalité)

 

Aujourd’hui, je vais vous parler de Nikola Tesla, le physicien qui a su transformer son handicap en don. Au-delà de l’intelligence indéniable de l’homme, ses souffrances psychologiques contribueront grandement à l’évolution de l’inventeur ainsi qu’à l’héritage qu’il nous laissera.

 

I/ A l’état brut

 

Né le 10 juillet 1856, Nikola Tesla verra le jour à Smiljan dans la province Croate nommée Licko et située à la Frontière militaire de l’Empire Autrichien.

Si nous connaissons l’inventeur comme un être à la confiance exacerbée, cette caractéristique n’est pas innée chez Nikola. L’enfant ne croyant, justement, pas du tout en lui, fera une traversée entre deux antipodes pour devenir le physicien ambitieux que tout le monde connait. Plus tard, il se définira lui-même comme un enfant au « caractère faible », dont les impulsions émotives empêchaient toute prise de décision. Obsédé par des peurs telles que celle de la mort et des ténèbres, les superstitions et les troubles obsessionnels compulsifs guideront une partie de sa vie.

Son caractère solitaire le poussera ensuite toujours plus loin dans ses recherches, faisant de son cerveau, un monde où se croisent imaginaire et réalité future.

Mais son rapport à l’argent lui fera souvent défaut. En effet, n’éprouvant aucun désir à son égard, il ne lui portera aucune attention, remettant souvent en cause ses projets de recherches.

Même si cela n’est pas toujours écrit sur nos visages d’adulte, bon nombre d’entre nous sont nés avec une carence plus ou moins importante de confiance en soi. Si certains appellent cela de la faiblesse, je pense qu’il s’agit en fait d’un circuit normal de la vie. Nous naissons dénués de toute connaissance et en prenons assez vite conscience. Puis, une sorte d’humilité nous enveloppe lors de l’apprentissage, nous permettant de ne pas nous reposer sur nos lauriers. Enfin, à un âge plus ou moins avancé, l’objectivité nous pousse à tenir compte de nos faiblesses mais aussi de nos forces, de nos défauts mais aussi de nos qualités. Alors, notre confiance deviendra notre nouveau moteur pour continuer notre chemin.

 

II/ Un environnement familial

Son père est Serbe et pasteur orthodoxe. Ce philosophe passionné d’écriture puisera ses nombreuses connaissances dans la lecture. Doté d’une extraordinaire mémoire, ce polyglotte connaitra parfaitement ses classiques et aura la faculté d’en réciter des extraits dans de nombreuses langues. Désireux de transmettre les mêmes capacités à ses enfants, il leur imposera des exercices quotidiens de mémoire, de calcul, mais aussi de télépathie.

Sa mère, Serbe, est née dans une famille noble du clergé orthodoxe, comptant de nombreux prêtres et officiers militaires, mais aussi d’inventeurs à l’image de son père et de son grand-père. Nikola la décriera comme une femme courageuse disposant d’une importante force morale. Comme les générations précédentes, elle inventera de nombreux appareils. Elle travaillera ainsi sans relâche, chaque jour, créant de ses mains tout ce dont la famille a besoin, qu’il s’agisse d’instruments ou de vêtements.

Son frère ainé Danijel, doté d’une intelligence hors du commun décèdera prématurément.

Si nous devons accepter et composer avec les points forts et les points faibles de nos enfants. La logique voudrait, tel l’homme de Cro-Magnon évoluant en homme moderne, que chaque génération naissante soit une forme évoluée de ses ancêtres. C’est pourquoi, comme l’on fait les Tesla, nous devons offrir le meilleur de nous-même à nos enfants. Nous devons planter en lui la graine de notre propre potentiel, l’aider à le développer. Les armes ainsi reçues pourront être aiguisées au fil de son parcours jusqu’à ce que l’élève dépasse le maître.

 

III/ Ses blessures, ses échecs

 

La première souffrance de Nikola Tesla résidera dans ses nombreuses tentatives, infructueuses, d’atteindre les performances intellectuelles de son frère tant admiré par leurs parents. Le choc dû à la mort de ce dernier aura ensuite un impact très important dans la vie et l’évolution de Nikola. Il sera en partie responsable des images et des gros flashs lumineux qui viendront s’interposer à sa vision réelle des objets, ainsi qu’à ses pensées, faits et gestes. Enfant, il ne pourra pas différencier sa pensée de la réalité. Même si les psychologues et physiologistes n’ont jamais constaté ce type de handicap chez leurs nombreux patients, Nikola sait que son frère était victime des mêmes visions. Pour calmer ses crises, il sera obligé de focaliser ses pensées sur les images de ses souvenirs. Encore trop jeune pour avoir la tête remplie de souvenirs, Tesla devra rapidement se résoudre à créer de nouveaux clichés tout droits venus de son imagination.

Le formatage de son père, dès son enfance, voulant à tout prix qu’il devienne ecclésiastique ne l’aidera pas à se construire. En effet, il sera très tôt convaincu de son avenir dans l’ingénierie et l’idée que l’on puisse dévier sa trajectoire l’effraiera.

Le déménagement de la famille Tesla qui aura lieu à la fin de la première année scolaire du garçonnet le chamboulera profondément. Il devra dire au revoir aux animaux auprès desquels il aura grandi, pour se retrouver en tête à tête avec sa timidité, dans une nouvelle ville où les humains le terroriseront.

Tout au long de sa vie, Nikola Tesla sera victime de nombreuses maladies psychologiques comme la dépression et physiques comme le paludisme et le choléra. Il profitera de ses jours de convalescence, que l’on croira parfois les derniers de sa vie, pour se plonger dans la lecture et l’instruction. Il obtiendra d’ailleurs son baccalauréat lorsqu’il aura le paludisme.

Piètre homme d’affaire, il courra longtemps après les subventions qui lui feront souvent défaut. Ses collaborations, ne lui seront pas toujours entièrement bénéfiques. Ce sera le cas, de celle qu’il entretiendra avec la Compagnie Westinghouse qui l’embauchera en 1886 avant de s’approprier les « Brevets Tesla » et de lui annoncer, en 1897, à Nikola que, la faillite guettant la société, cette dernière ne pourrait plus lui verser de Royalties.

Dès ses premières années sur Terre, Nikola Tesla sait ce qu’il veut, mais a aussi conscience des nombreux obstacles qui se posent et se poseront sur son chemin. Là où certains d’entre nous les contournerait, ce qui ne me semble pas non plus être une si mauvaise idée, Nikola décide de passer tout simplement par-dessus ces derniers, avec détermination, persévérance et en y mettant toute la force et la passion qui l’anime.

 

IV/ Sa réussite

 

Nikola Tesla fréquentera les écoles croates, mais aussi autrichiennes et tchèques pour finalement décrocher son premier emploi en Hongrie. Ces pays chercheront donc à s’approprier l’inventeur.

Sa première invention s’imposera à lui lorsqu’un copain avec qui, il viendra de se quereller obtiendra une canne à pêche, objet rare dans le village. Déçu de ne pas pouvoir profiter de la première pêche aux grenouilles, l’enfant de cinq ans décidera de construire sa propre ligne sans avoir la moindre de l’aspect que peut avoir un hameçon. Suite à un essai sans succès, il se résoudra alors à lancer un hameçon nu devant une grenouille. C’est ainsi qu’il pourra se vanter auprès de ses amis revenus bredouilles, d’avoir attrapé plusieurs rainettes.

Après s’être attiré les foudres des habitants de sa nouvelle ville en déchirant malencontreusement la traîne de la robe d’une femme riche, Nikola Tesla gagnera finalement la confiance du peuple lors de l’inauguration de la caserne de pompier. En effet, le camion devant pomper ses premières eaux dans la rivière ne fonctionnant pas, une équipe d’experts tentera de le dépanner sans succès. L’enfant remarquera rapidement le pli du tuyau empêchant l’eau d’entrer et ira le déplier, devenant le héros de la cérémonie.

Les modèles mécaniques qu’il découvrira dans sa nouvelle salle de classe le passionneront au point de créer une série de turbines à eau. C’est à ce moment, que son rêve d’installer une roue sous les chutes du Niagara lui viendra. Trente ans plus tard, il le réalisera en produisant de l’électricité grâce à l’énergie hydraulique de ces dernières.

Peinant à passer chacune de ses classes scolaires à cause de ses difficultés en dessin, Nikola Tesla, âgé de onze ans, pensera déjà à la production d’un mouvement continu.

A 17 ans, après des années passées à chasser ses flashs, il se rendra compte de son potentiel de visualisation. C’est à cet âge que la création des appareils qui le rendront célèbre, débute dans son imaginaire. De plus, cette attention de chaque instant qu’il devait se porter à lui-même, lui apprendra à vivre en pleine conscience, ce qui lui permettra d’appréhender les dangers ainsi que les opportunités avant qu’ils ne se présentent.

Suite à l’obtention de son baccalauréat, il entrera à l’école Polytechnique de Graz où il obtiendra, à force de travail, neuf certificats.

Une nouvelle fois entre la vie et la mort, la récitation d’une poésie lui sauvera la vie, lui donnant l’envie brulante de survivre pour créer un nouvel appareil imaginaire. Le moral d’acier relèvera alors le physique pour créer en seulement deux mois, la plupart des moteurs et des modifications de système TESLA.

En 1884, après de nombreuses embuches, il présentera au monde entier, son système à courant alternatif polyphasé. Ses extraordinaires recherches sur les hautes fréquences alliées à ses démonstrations spectaculaires, feront de lui la coqueluche des éditeurs.

Finalement, il n’aura que faire de la commercialisation de ses produits, il ne désire « que » l’illimitation des subventions pour donner libre cours à son l’inventivité de son imagination.

C’est en 1890, que sa première expérimentation du transmetteur amplificateur aura lieu. Ce dernier occupera ses journées durant plusieurs années. Mais en passant d’une petite étincelle de treize centimètres en 1891 à des décharges atteignant les trente mètres en 1900, il comprendra que son invention inspirée de la théorie de Lord Kelvin, sera révolutionnaire et jouera un grand rôle dans son rêve d’énergie libre.

En 1917, Nikola Tesla sera récompensé par l’Institut américain des ingénieurs en électrotechnique qui lui remettra la médaille Edison avant d’obtenir la médaille John Scott en 1934.

L’inventeur mourra le 7 Janvier 1943 à New York. Sa richesse monétaire n’atteignant pas le néant, puisqu’il décèdera avant d’avoir remboursé ses nombreuses dettes. Pourtant il laissera à l’humanité un héritage de plus de trois cents brevets et de nombreuses connaissances de la planète sur laquelle nous vivons et avançons chaque jour.

Pour preuve de l’importance du travail de Nikola Tesla dans l’évolution mondiale de la physique, l’unité d’induction magnétique portera son nom dès 1956.

Au-delà de nous prouver que tout est possible, Nikola Tesla nous montre, sous ses extravagances et sa solitude, que nous ne naissons et ne vivons pas uniquement pour nous. Lorsque tout le monde nous tourne le dos, ou pire encore, nous manipule, comme l’a pu être Tesla, nous avons tendance à nous refermer sur nous-même. Alors, malgré nos convictions et nos certitudes, nous appliquons la théorie du chacun pour soi. Alors l’humanité est peu à peu contaminer par cet égoïsme laissant le Monde à la dérive. Plus nous avançons dans l’âge, plus nous oublions et nous nous éloignons de l’assurance que nous avions durant notre enfance, d’être arrivé sur Terre pour la révolutionner.

Nikola Tesla, lui, n’a jamais oublié sa mission terrestre. Il a su transformer son handicap en don qu’il a entièrement dédié à notre évolution. Il est né pour cela et c’est cette ambition qui l’a ramené plusieurs fois à la vie.

Si la vie de Nikola Tesla vous inspire, je vous conseille de lire son autobiographie, sur laquelle je me suis appuyée pour la rédaction de cet article. (Ceci est un lien d’affiliation)

 

Et toi, quelle était, selon toi, ta mission terrestre ?

As-tu profité de la première occasion pour amorcer un virage ou as-tu décidé de t’engager sans feux de recul sur la panaméricaine reliant le fruit de ton imagination à la pulpe qui dynamisera la prochaine génération ?

PATRICK BOURDET (Ou l’escalade de l’échelle sociale)

PATRICK BOURDET (Ou l’escalade de l’échelle sociale)

PATRICK BOURDET

(Ou l’escalade de l’échelle sociale)

 

Aujourd’hui, j’aimerai vous parler d’un homme qui, malgré une enfance dramatique a toujours su que tout était possible. Issu d’une famille pauvre où régnait chaque jour la violence Patrick Bourdet est aujourd’hui PDG de la Société AREVA.

 

I/ A l’état brut

Patrick Bourdet aura toujours la volonté d’évoluer en tant qu’être. Même s’il sera très tôt confronté au mensonge familial, il saura vite faire la part des choses entre l’individu qu’il est et l’environnement dans lequel il vit. Indépendant, il n’attendra l’approbation de personne pour partir à la conquête du bonheur. Courageux, ni l’enfant, ni l’adulte qu’il deviendra ne rechignera à la tâche. Il sait qui il est et il mettra tout en œuvre pour devenir celui qu’il veut être. Pour cela, sa plus grande alliée sera la curiosité. Ne pouvant étancher sa soif de savoir, il profitera de chaque étape de sa vie personnelle comme professionnelle pour s’abreuver de connaissance. Enfin sa persévérance, mènera ce passionné de football droit au but.

Patrick Bourdet sait ce qu’il veut et l’ambition est probablement la grande différence entre ceux qui montent l’échelle sociale et ceux qui en tombent avant même d’avoir gravit une seule marche. Sa curiosité inaltérable forcera son corps sain à se reposer sur la sanité de son esprit afin d’évoluer et de faire profiter l’humanité de chaque parcelle du potentiel acquit.

 

II/ Un environnement familial

Son père, André, décèdera à l’âge de trente-neuf ans, laissant ses trois enfants orphelins. Patrick n’a alors que quatre ans et ne le redécouvrira qu’à l’âge de trente ans, à travers deux photos. Dans ses derniers courriers, il demande à ses collègues policiers de retirer la garde des trois enfants à leur mère, alors alcoolique, pour les placer à l’Orphelinat mutualiste de la Police National, près de Bourges dans le Cher.

Sa mère, Nelly, née en 1949 à Cherbourg, dans une famille où régnait la pauvreté, sera alors rejetée par sa belle-famille. Agé de 21 ans et enceinte de son quatrième enfant, elle sera contrainte de fuir en Côte d’Or avant de se réfugier au Bassin D’Arcachon où elle décèdera en 2002.

Un an plus tard, sa petite sœur, Angélique, alors âgée de deux mois sera victime de la mort subite du nourrisson.

Son frère Pascal ainé, de deux ans, est le rebelle de la fratrie. Lorsque la violence s’emparera du domicile familial, il n’hésitera pas à rendre les coups qui déséquilibreront son environnement.

Sa sœur Line a un an de moins que Patrick. Plus tard, il ressentira une certaine culpabilité de quitter la « cabane » et de la laisser seule face à la violence.

La plupart d’entre nous sont tellement formatés par leur environnement qu’il est souvent difficile de dissocier la part caractérielle brut de la partie créée, forgée, parfois même travaillée jusqu’à frôler l’inauthenticité. Mais la force de Patrick Bourdet est l’objectivité dont il fera preuve. Malgré les sentiments familiaux qui lient chacun de nous à nos parents, il montrera qu’ils ne sont pas des chaines fusionnant chaque pensée, chaque vision, chaque addiction de nos ancêtres, à nos propres convictions, enfermant notre conscience dans un circuit continue. Il prouvera qu’au-delà des liens du sang, un circuit alternatif vital est possible.

 

III/ Ses échecs, ses blessures

La première blessure de Patrick Bourdet réside dans la mort de son père. Au-delà, du fait, il devra vivre dans le mensonge. Croyant son père décédé suite à des ulcères à l’estomac, il apprendra finalement, durant son adolescence, qu’il s’est suicidé à l’aide d’un fusil. Il souffrira du manque de souvenir mais surtout de ne pas avoir pu assister à l’inhumation.

En Septembre 1971, son oncle Léon accompagne les trois enfants à l’orphelinat d’Osmoy où ils passeront cinq années durant lesquelles leur mère ne leur rendra visite que quatre fois.

Le 7 Décembre 1972, sa mère sera jugée inapte de garder ses enfants, laissant Léon devenir leur tuteur légal, avant qu’elle ne perde aussi son droit de visite sans autorisation préalable.

Le 16 juin 1976, alors qu’il a neuf ans, Patrick, son frère ainsi que sa  sœur sont finalement autorisés à passer l’été chez cette dernière. C’est alors qu’ils feront la connaissance d’Henri, le nouveau compagnon de Nelly. Leur maison étant trop petite et les salaires du peintre en bâtiment de la Mairie de La Teste insuffisants, la famille décidera de s’installer dans la cabane de leur ami Christian. En échange de la réalisation des tâches ménagères, ils pourront ainsi y vivre sans payer de loyer.

Ce logement insalubre deviendra rapidement le lieu de tous ses cauchemars.

Tout d’abord, il devra composer avec la vétusté des lieux. L’eau des repas sera puisée dans le puits à cent mètres de la cabane à l’aide d’un seau dans lequel chacun plongera son verre lors des repas, tentant d’éviter les insectes et les branchages. En guise de WC, ils devront chaque fois creuser des trous autour de l’habitation puis les reboucher, après s’être essuyés avec du papier journal, ou, à défaut, avec des branches de genets pliées en deux. Ne disposant pas d’électricité, il ne faudra pas oublier de faire du bois pour se chauffer l’hiver au risque de se retrouver congeler comme le fut un jour, Kiki, le chien de la famille. Le magasin le plus proche se trouvant, tout comme l’école, à six kilomètres à pieds, les bouteilles de gaz constitueraient une charge trop importante. C’est pourquoi, le feu de bois servira aussi à cuisiner. La nourriture sera stockée dans une « petite boite en bois avec parois en toile plastique à fines mailles » qui leur servira de garde manger malgré les intrusions intempestives des vers blancs. Parfois, par flemme de réchauffer l’eau, Patrick se résoudra à se laver à l’eau froide durant l’hiver. En été, il effectuera ses soins corporels au savon de Marseille dans une « grande laveuse en acier galvanisée » près du puit. Néanmoins, lors des sorties d’école à la piscine, il peinera à cacher ses pieds noircis par les heures de marches dans la poussière des bois. Les bois habités par ceux dont il se sent le plus proche, ceux auprès desquels il trouve l’amour, la force et la compassion : les arbres.

En effet, au-delà des carences matérielles, Patrick Bourdet devra surtout apprendre à vivre dans un environnement dénué d’humanité. Sous l’emprise de l’alcool combiné aux médicaments, Nelly, Henri et Christian, en viendront souvent aux mains. Pire encore, puisque fréquemment, ces dernières seront armées de couteaux, de haches ou encore de fusils de chasse. Les trois enfants n’ayant pas la force de les séparer deviendront à leur insu les jurés de ces scènes sans témoins. Malgré ses nombreuses tentatives pour éloigner sa mère de l’alcool, il sera contraint d’assister, impuissant, à sa défaite contre ses addictions qui l’emporteront définitivement en 2002. Incontrôlable sous l’emprise de ses substances, il arrivera qu’elle s’en prenne à ses enfants. C’est ainsi que Patrick se retrouvera, un jour, avec le pied d’un réveil planté dans la main, initialement destiné à son visage. Suicidaire, de surcroit, il se verra, une autre fois, enfermé dans les toilettes avec sa mère qui tiendra absolument à ce qu’il reste à ses cotés pendant qu’elle se tranchera les veines avec des lames de rasoir.

Patrick passera ainsi son enfance, balloté entre les différents logements qu’Henri louera lorsque ses pensions et allocations le permettront, et la cabane délabrée. Cette dernière se verra métamorphosée en logement propre et rangé avant chaque visite de la DDASS. L’annonce de ces visites laissera le temps à la mère de famille de s’éloigner des bouteilles pour renouer avec ses esprits, laissant ainsi le silence sur les conditions de vie de ses enfants intacte. Malgré les ballets de policiers et de pompiers au domicile familial, la DDASS n’aura jamais vent de la tornade qui détruira l’équilibre de la fratrie.

Alors qu’il faut généralement mener des enquêtes de grandes envergures pour retirer la garde de leurs enfants à des parents maltraitants, Patrick Bourdet d’abord mis en sécurité, sera finalement réintégré dans sa famille grâce à un simple jugement. Son histoire nous prouve une fois de plus que notre société éprouve plus de facilité à fermer les yeux sur la détresse de ses citoyens qu’à la regarder en face et assumer son rôle de défenseur. La lâcheté de notre Etat, en tant qu’entité, et son égoïsme de vouloir garder la paix pour lui, plonge finalement des milliers de particules de l’humanité dans les ténèbres de l’oubli, de l’indifférence, de la souffrance, formant ainsi un océan de détresse au cœur même de notre institution. Peut-être serait-il temps pour notre pays, et le monde entier, de prendre pleine possession du rôle indispensable de protection de l’humanité.

 

IV/ Sa réussite

Malgré son enfance, Patrick Bourdet est persuadé qu’un jour, il partira loin de cette cabane et de cette violence, pour conquérir la vie telle qu’il l’a conçoit, pour conquérir sa vie. C’est ainsi qu’il prendra peu à peu ses distances.

Patrick Bourdet comprendra rapidement que le meilleur moyen de gagner son indépendance sera de gagner son propre argent. C’est pour cela qu’il enchainera les petits contrats dès son adolescence commençant par le métier d’ostréiculteur.
Durant son année de quatrième, son entraineur lui proposera de l’emmener passer des épreuves d’admission pour entrer dans une école de sport-études. Il acceptera alors de redoubler sa quatrième afin d’intégrer cet internat qui lui permettra de prendre ses distances avec la cabane. Au-delà de l’apprentissage scolaire et sportif, Patrick apprendra beaucoup sur la vie et les rapports humains en découvrant un univers équilibré et équilibrant, bien loin de son environnement familial. Malgré ses bons résultats, sa mère n’ayant jamais réglé les frais de scolarité, il sera dans l’obligation de quitter l’école à la fin de l’année.
Un an plus tard, il obtiendra, sans trop de travail, son BEPC au collège de La Teste.
Les ventes d’espadrilles qu’il effectuait en parallèle de ses cours deviendront vite insuffisants à son gout. Désireux de quitter la précarité le plus rapidement possible, il décidera de passer un CAP Mécanicien au garage Lanine d’Arcachon. Son frère travaillant déjà dans l’entreprise, sa maladresse lors des examens pratiques ne sera pas une embuche pour son embauche. Son patron ne doutant pas un seul instant de son courage, lui donnera sa confiance à travers un contrat au salaire mensuel de 450 francs. Pour Patrick Bourdet, c’est le début de la richesse.
En exerçant ce métier difficile de par l’amplitude horaires et les fréquentes blessures causées par les outils, il développera un grand respect envers « ceux qui travaillent dur et se lèvent tôt pour aller gagner leur vie ». Il y cultivera aussi sa détermination. Le garage étant à des heures de marche de la cabane, il finira par dormir dans les voitures des clients, puis dans une tente prêtée par un copain.
Il quittera définitivement la cabane à l’âge de seize ans, après avoir découvert un impact de Brenneke au-dessus de son oreiller. Christian avait alors cherché à réveiller un voisin qui s’était endormi sur le lit.
Il passera la première nuit dans la cabane de la belle famille de son frère, avant d’être accompagné au Tribunal de Bordeaux par Monsieur Taris, l’éducateur qui l’avait suivi à La Teste. Sa mère ne se présentant pas à la convocation, la juge lui laissera le choix entre la DDASS et une nouvelle vie chez son entraineur de football. C’est ainsi qu’il vivra chez Jean-Claude Garnier et sa femme, Sylvaine Phelippot, jusqu’à l’obtention de son CAP.
Alors qu’il découvrira la plénitude d’un environnement sain, il devra, parallèlement, faire face à la perte de son emploi. Le garage de Lanine ayant prit feu, il sera quand même autorisé à passer son diplôme qu’il obtiendra avec soixante quatorze points d’avance.
Il retournera alors vivre en Normandie, où il décrochera un emploi saisonnier en tant qu’aide-livreur dans une entreprise locale de négoce de vins et de spiritueux. Ses journées dont il dédramatisera la difficulté en repensant au temps où il était débroussailleur forestier lui rapporteront 3500 francs mensuels. Il s’estime alors « chanceux et fortuné ».
C’est en 1984, à l’âge de dix-sept ans, qu’il décrochera son premier CDI en tant que technicien de surface à l’Arsenal de Cherbourg. Grâce à son  salaire de 3800 francs, il occupera alors un studio de trente mètres carrés, repoussant un peu plus sa peur de la précarité.

Malgré son évolution au sein de l’entreprise, il décide finalement de passer les tests de recrutement de la société Cogema alors à la recherche d’un opérateur de fabrication. L’entreprise fera ainsi confiance au jeune homme de vingt-et-un ans, lui offrant de surcroit la possibilité d’accroitre ses connaissances à travers de nombreuses formations internes comme externes.
Prenant une pause dans sa chasse au diplôme, Patrick prendra une année sabbatique pour réaliser son rêve de partir en Australie. Durant son voyage, il retrouvera une amie avec qui il avait sympathisé à la gare de Saint Lazare en l’aidant à porter ses valises. Elle lui apprendra par la  suite qu’elle avait éprouver une grande gratitude face à son geste, car épuisée, elle rentrait d’une lourde chimiothérapie. A son retour en France, il reprendra vite sa course aux connaissances, ne cessant d’évoluer professionnellement. Avant qu’il ne se rende compte lui-même de son potentiel, AREVA voit en lui l’avenir de l’entreprise, à tel point qu’il accepteront de financer les études qui le mèneront à l’obtention d’un master en management. Ce même jour de 2003, il apprendra la défaite de son amie Australienne, contre le cancer. Si Annie n’a pas eu la chance de s’en sortir, Patrick commencera une course contre la montre pour les milliers de malades encore guérissables. En effet, c’est en cherchant le thème de son mémoire de fin d’étudie exigé par son responsable, que le rapprochement entre les métaux
radioactifs présents dans l’usine et la radio-immunothérapie. Malgré les réticences des dirigeants et les enjeux conomiques, l’idée de convertir des déchets radioactifs en médicaments contre le cancer séduira la société qui décidera de créer AREVA MED en 2009. L’enfant de la cabane devient alors PDG de la filiale qui obtiendra le prix de la fondation Clinton ainsi que la médaille Marie Curie de la société française de l’Energie Nucléaire.

On pense souvent notre naissance déterminante sur notre avenir. Si ça n’est pas faux, cette croyance souffre souvent d’une mauvaise interprétation. En effet, la pauvreté et les souffrances dont un enfant peut être victime ne sont pas le miroir de l’adulte qu’il deviendra. En revanche, la vision des faits et la gestion des failles sont capitales dans l’évolution de chaque individu. Patrick Bourdet aurait pu subir la vie que son environnement lui imposait et se dire que son avenir était
là, dans la pauvreté et la violence. Mais si une si grande distinction existe dans la langue française entre le passé, le présent et le futur, ça n’est sûrement pas pour rendre leur pratique identique. Il aurait aussi pu penser que le cancer est une maladie invincible et que nous ne pourrons jamais rien faire pour la vaincre définitivement. Selon moi, le présent, au-delà de vivre, au-delà d’apprendre, au delà d’être, est la grande passoire de notre vie. Le présent est l’instant où nous pouvons
regarder en arrière pour récupérer les déchets passés pour en récupérer uniquement les nutriments transformables en énergie nécessaire au but à atteindre. Patrick Bourdet a, à chaque étape de sa vie, repensé à la précarité, non pas pour se plaindre sur son sort, mais pour trouver l’énergie de la dépasser, de la semer, pour ne plus jamais la rencontrer. De la même façon, la pensée de la maladie puis du décès de son amie, l’ont poussé à trouver des solutions pour sauver les malades actuels et futurs.

Si l’histoire de Patrick Bourdet vous inspire, je vous conseille de lire son autobiographie « Rien n’est joué d’avance« , sur laquelle je me suis appuyée pour la rédaction de cet article. (Ceci est un lien d’affilié)

Et toi laquelle de tes souffrances passées pourrais-tu passer dans la passoire de ta vie ?
Que pourrais-tu construire d’extraordinaire à partir des déchets de ta vie ?

TAIG KHRIS (L’enfant du Trocadéro devenu homme du Monde)

TAIG KHRIS (L’enfant du Trocadéro devenu homme du Monde)

TAIG KHRIS

(L’enfant du Trocadéro devenu homme du Monde)

 

Si j’ai décidé de parler de Taïg Khris aujourd’hui, ce n’est pas pour son palmarès ou son record à la Tour Eiffel, mais bel et bien pour le parcours qui a précédé ces exploits. Taïg est la preuve que la persévérance est la mère de la réussite et que la chance ne se trouve pas dans une pochette surprise.

 

I/ A l’état brut.

Né le 27 juillet 1975 sous le signe du Lion, Taig Khris verra le jour à Alger. Son prénom le prédestine à faire de grandes choses puisqu’en dialecte berbère, Taig veut dire « capable ».

Passionné par la vie et par tout ce qui la compose, la poursuite de ses rêves est le leitmotiv de son existence. Anticonformiste et entêté, il ne supporte pas l’évocation  de l’impossibilité. Créatif, le rider n’hésitera pas à se mettre en danger pour réaliser de nouvelles figures et le Businessman autodidacte n’hésitera pas à travailler nuit et jour pour gérer lui-même les différentes parties de son entreprise. Mais la principale qualité de Taïg Khris reste la persévérance.

Le rêve et la persévérance sont, selon moi, les deux facteurs indispensables pour vivre une vie passionnée.

En effet, sans la création de l’idée, sans le rêve, nous ne saurions pas après quoi courir et nous nous perdrions dans le tourbillon de la vie conformiste. Mais la persévérance est notre couteau suisse face à l’adversité. C’est elle qui nous donne les ressources nécessaires à la survie de nos ambitions lorsque les tempêtes s’abattent sur notre passage. Sans elle, aucun rêve n’est atteignable.

Sans la persévérance, Taïg Khris n’aurait probablement jamais été Champion de Roller.

 

II/ Un environnement familial.

Son père, Reda, passionné de théâtre, était comédien, auteur et metteur en scène à Alger. Il avait notamment collaboré à une pièce de théâtre sur la libération des femmes. Entre succès et censure, cette dernière n’était en tout cas, pas passée inaperçue.

C’est d’ailleurs dans une salle de théâtre qu’il rencontrera Aléka, une jeune sculptrice grecque ayant dû quitter son pays suite à la montée de la dictature des colonels.

Cette union créera des tensions entre Aléka et son père. En effet, ce grand architecte grec imaginait marier sa fille à un docteur et non à un artiste.

Athée de surcroit, le père de famille devra quitter sa terre natale, sans argent en poche, durant la montée de l’intégrisme en 1980. C’est ainsi que le couple Kris s’installera à Paris avec ses deux enfants.

L’humanisme de Reda dirigera sa reconversion vers le métier d’éducateur de prévention dans les cités, alors qu’Aléka décidera de poursuivre son métier de sculpteur à son domicile pour s’occuper de ses deux fils. L’argent gagné grâce à ces activités servait à nourrir la famille et financer les voyages. En effet, si aucun excès n’est toléré dans les dépenses des Khris qui ne disposent même pas de la télévision, ces derniers n’entendent pas rester à Paris toute l’année. Quittant leur appartement Parisien de 45 mètres carrés qui est d’ailleurs le seul bien matériel appartenant à la famille, ils vivront dans des tentes deux mois par an au village natal d’Aléka nommé Ilia, avec pour seule nourriture les produits pêchés dans la journée. Ils passeront les quatre mois suivants à visiter le Monde au gré de leurs envies.

Taïg grandira ainsi dans un climat d’amour et de confiance. Donnant libre court aux envies de leurs enfants, les parents les laisseront décider de s’inscrire ou non à l’école. Ils les soutiendront ensuite dans leur apprentissage guidé par la conviction de sa mère que c’est la vie, elle-même, qui leur apprendra d’elle tout ce qu’ils doivent connaitre. Cette éducation anticonformiste le conditionnera à vivre pleinement chaque instant sans peur du lendemain.

C’est ainsi que Taïg passera le plus clair de son enfance avec son frère, Eline, de dix-huit mois son ainé. Sa grand-mère trouvant son prénom trop féminin, il sera surnommé Lino.

Alors que certains adolescents scolarisés tombent dans la délinquance, Taïg Khris, élevé et éduqué par ses parents, sans l’aide de l’éducation nationale, vivra une enfance tranquille et sans faux pas. Démuni de richesse matérielle, Taïg Kris dispose, au sein de sa famille, d’amour, de dialogue et surtout de confiance. On ne laisse pas l’adolescent dehors pour s’en débarrasser, mais pour qu’il vive et apprenne de la vie. En parallèle, sa liberté est sans cesse accompagnée d’un dialogue bienveillant. Peu importe la conformité de l’apprentissage, peu importe la nature de l’enseignement, le dialogue est à la base de toute chose. Le dialogue est la principale raison de l’échec comme de la réussite, de la délinquance comme de l’humanité.

 

III/ Ses blessures, ses échecs

Dans un premier temps, Taïg Khris commencera le patin pour suivre son frère dans son nouveau passe temps. Sa première blessure d’enfance sera d’ailleurs un sentiment d’infériorité face à ce frère qui réussit dans chaque domaine qu’il entreprend.

Ce malaise le motivera à se surpasser pour le dépasser. C’est ainsi que, profitant de l’absence de Lino au Trocadéro, lieu où ils se rassemblent chaque jour avec leurs amis, Taïg, découvrira, grâce à un ami, le patin sur rampe. Ayant pris de l’avance sur son apprentissage, il compte bien saisir l’opportunité de faire de ce sport la discipline où il sera meilleur que son frère.

Quelques mois plus tard, Taïg Khris participera à sa première compétition. L’argent lui faisant défaut, il fera appel au système D en achetant comme seule protection, des genouillères au magasin de bricolage, qu’il disposera sur chaque articulation et os à protéger. Un ami lui prêtera un casque de moto pour sécuriser son crâne. Submergé par la peur, il finira onzième alors que l’accès à la finale sera réservé au dix premiers.

Plus tard, Taïg Khris tentera sa chance au Championnat du Monde en Allemagne. Muni de son passeport Algérien et d’un visa obtenu in extrémiste mais toujours sans le sou, il négociera avec le magasin « Hawaii Surf » pour qu’il finance son billet de train. Mais la halte de ce dernier en Belgique mettra le jeune homme, démuni de visa belge, dans l’illégalité. Il devra alors supplier le contrôleur de fermer les yeux sur sa présence. Arrivé à Münster avec son ami, Magik, ils passeront la nuit à la gare, puis chassés par la police, ils la  finiront dehors, sur un banc. Réveillés par le froid, à quatre heures du matin, ils se rendront à la rampe de compétition que Taïg voudra rapidement tester. Torse nu et malgré la fatigue, il s’élancera avant de chuter et de se brûler le dos. Il se relèvera pour faire effectuer  une nouvelle tentative, mais tombera, cette fois, sur la tête. Il perdra alors conscience et se réveillera avec une hanche cassée. Le parcours du combattant devant le mener à son rêve se terminera finalement à l’hôpital.

Taïg Khris tentera sa chance l’année suivante. Fort de sa première expérience, il règlera tous les problèmes administratifs bien avant la compétition. Titulaire d’un billet d’avion, il sera victime d’un carambolage sur la route de l’aéroport. L’avion ne l’attendra pas et il devra se résigner à prendre le train en urgence. Arrivé à temps pour la compétition, Thaïg est fin prêt pour son premier essai. Malheureusement, ça n’est pas le cas de la rampe qui s’écroule sous ses patins faisant de nombreux blessés. La compétition n’aura plus jamais lieu à Münster.

Il retentera sa chance à Lausanne en 1996, mais cette fois, c’est en essayant une figure jamais réalisée auparavant qu’il tombe sur la tête et s’écrase les cervicales.

Taïg Khris devra, très tôt, soutenir sa famille financièrement. Son père ayant arrêté de travailler après avoir économisé durant de nombreuses années pour donner une dernière chance à sa passion, dilapidera son pécule d’un seul geste de générosité. En effet, un jeune qu’il avait aidé  à monter sa société de transport se fera voler de la marchandise qui ne sera pas remboursée par l’assurance. Pour le sauver de la prison, Reda remboursera la marchandise d’une valeur de deux cent trente mille francs, remettant ainsi ses comptes à zéro. Pour subvenir aux besoins de la famille, les parents ouvriront un restaurant dans lequel Taïg travaillera dès l’âge de douze ans. Mais, ne rapportant pas d’argent à la famille, le commerce mettra le jeune homme face à la peur du lendemain pourtant chassée jusqu’à présent pas ses parents. Il arrêtera alors le roller pendant deux ans pour assumer ses responsabilités familiales.

La gestion financière de son père sera la base des seuls conflits qui les opposeront. En effet, bien plus tard, le père ouvrira un magasin de roller qui deviendra rapidement un gouffre financier que Taïg devra assumer. Enfin, ce dernier perdra cent mille euros après un mauvais investissement en Bourse de son père qui décidera de dépenser l’intégralité d’un de ses comptes dont il lui avait donné procuration pour l’achat d’une action.

Alors que la plupart d’entre nous aurait attendu quelques années pour se faire passer pour un héros ayant survécu à  une mauvaise chute au Championnat du Monde de Münster et se serait caché pour pleurer sur sa déchue carrière, Taïg Khris, lui, est devenu un véritable héros dans le monde du roller et de la survie. Il savait d’où il partait, où il voulait aller, et la difficulté de la randonnée qui l’attendait lui importait peu, tant qu’elle menait à l’objectif.

 

IV/ Sa réussite

La première réussite de Taïg Khris aura lieu en Avril 1990, le lendemain de sa première compétition. Malgré son échec, sa passion le poussera à aller voir la finale. Repéré dans le public, il sera appelé pour remplacer un finaliste qui se sera blessé à l’entrainement. N’ayant pas le temps de réfléchir, il se lancera et remportera une planche de skate en souvenir de son premier podium puisqu’il finira deuxième de la compétition. Cette victoire sera un déclic dans la vie de Taïg puisqu’elle lui donnera la force de croire en lui pour le reste de sa vie.

Mais c’est en 1996, que débutera réellement sa carrière. Après deux années loin de rampes, il décidera d’apprendre le roller in line pour participer à une importante compétition se déroulant à Bercy. C’est suite à cette cinquième place, qu’il décrochera son premier contrat de sponsor avec RollerBlade pour un salaire de deux mille marks par mois. Il partira en tournée en Allemagne dès le lendemain matin. Malgré la mise en avant d’une éthique égalitaire entre les salaires des différents membres du Team Européen de Rollerblade, Taïg apprendra rapidement que ses collègues ne touchent pas deux mille marks mais deux mille sept cent marks. Malgré ses problèmes d’argent, il rappellera le responsable de la marque pour lui annoncer qu’il refusait le contrat à moins d’une proposition à quatre mille marks. Cinq minute après le refus de Rollerblade, l’entreprise change d’avis et recontacte Taïg en lui proposant trois mille huit cent marks. Deux ans après la signature de ce contrat, il aura remboursé les deux cent mille euros de dettes de ses parents, levé l’hypothèque de leur maison et remboursé les deux amis qui avaient aidé ses parents à ouvrir le restaurant.

En dix ans, Taïg Kris remportera soixante-quinze victoires sur cent quinze compétitions professionnelles et deviendra triple champion du Monde. Il obtiendra son premier titre de Champion du Monde, en 1997, après avoir réalisé le 900 degré qui l’avait fait chuter une année auparavant.

Malgré une subluxation de l’épaule durant un entrainement, qui aurait mérité une opération et la rupture des ligaments de son genou durant la compétition, Taïg deviendra le premier sportif à réaliser un double flatspin durant les Gravity Games.

Après deux ans de travail acharné, de discussions et de négociations avec les différentes institutions de la ville de Paris qui lui promettront de nombreuses réponses négatives, après de longues recherches de sponsor et de financement, le rêve de Taïg Khris se réalisera. S’il avait projeté de réaliser un saut en longueur au dessus de la Seine, face à Notre Dame, les nombreuses restrictions qu’impose la ville de Paris alliées à la sueur de son front le mèneront jusqu’à la Tour Eiffel. Le 29 Mai 2010, Taïg Khris entrera dans le livre des records en s’élançant d’une plateforme située an niveau du premier étage de la Tour Eiffel.

Un an après ce record de saut dans le vide, il décrochera le record du saut en longueur en sautant de la basilique du Sacré-Cœur sur une longueur de 29 mètres.

Au final, Taïg écrira « Ma plus grande victoire aura été de croire jusqu’au bout que tout est possible ».

La persévérance, l’altruisme et la passion pour la vie et son apprentissage, ont fait de Taïg Khris un Champion de Roller et un Businessman invétéré. Sa maitrise totale des différents domaines qu’il rencontre sur le chemin de ses objectifs font de lui un véritable couteau Suisse de la débrouille. A l’âge ou la plupart d’entre nous subissaient les enseignements de l’Education Nationale, Taïg apprenait la vie par la vie. La vie pratique et l’analyse de ses problèmes lui a permis de connaitre la nature de l’enseignement théorique qui allait réellement lui servir. Au final, l’autodidacte, contraint par son seul désir d’apprentissage finira par emmagasiner bien plus de connaissance que la population moyenne. En janvier 2014, l’enfant du Trocadéro deviendra PDG et fondateur de la société Onoff Télécom.

 

Si le parcours de Taïg Kris vous inspire, je vous conseille de lire son autobiographie Courber le destin sur laquelle je me suis appuyée pour la rédaction de cet article. (Ceci est un lien d’affiliation)

 

Et toi, qu’as-tu appris à l’école que la vie n’aurait pas pu t’apprendre ?

Penses-tu que la théorie de notre enfance nous donne les armes psychologiques nécessaires pour affronter les difficultés de la vie réelle ?

SIBYLLE CLAUDEL (Un cœur tendre dans un corps de pierre)

SIBYLLE CLAUDEL (Un cœur tendre dans un corps de pierre)

SIBYLLE CLAUDEL

(Un cœur tendre dans un corps de pierre)

 

Aujourd’hui, je vais vous parler du parcours d’une femme dont toute l’adolescence a été ponctuée d’abandon. Malgré tout ce que la vie et ses proches lui font endurer, son corps de pierre, la tiendra en vie pendant que la tendresse de son cœur continuera à porter un amour sans faille à ceux qui l’entourent.

 

I/ A l’état brut

Sibylle Claudel est né en 1969.

Introvertie, la petite fille n’a aucune estime envers sa propre personne. Trop occupée à penser au bien-être des autres, elle a tendance à s’effacer et s’oublier.

Hypersensible, elle a la peur omniprésente de l’abandon. En particulier de celui de sa mère. En effet, chaque jour d’école est source d’inquiétude pour Sibylle qui, chaque matin, hurle à sa mère de ne pas la laisser. Chaque jour, la peur ne faiblit pas avant 16H30, heure à laquelle elle se jette dans les bras de son seul repère sur Terre.

Faisant tour à tour office de qualité et de défaut, son impulsivité la plongera dans des montagnes russes. La faisant d’abord glisser dans la rue et la petite délinquance, puis s’élancer vers une carrière de comédienne.

Les parents ont souvent tendance à s’inquiéter lorsqu’ils donnent naissance à un enfant introverti et hypersensible. Pourtant, je pense que cette combinaison de faiblesses peut devenir une force une fois bien apprivoisée. En effet, je crois que c’est souvent cette hypersensibilité qui entraine l’impulsivité. Même si cette dernière sera d’abord un défaut pouvant mener sur la mauvaise route, je pense qu’avec un peu de travail, il est possible de la transformer en un énorme atout. L’introverti, à défaut de s’extérioriser, passe énormément de temps à observer, à penser, à réfléchir. Il finira par trouver un équilibre entre ses deux traits de caractère pour que leur fusion le remette sur le droit chemin et lui donne une nouvelle force : celle de se battre.

En fait, je pense que ceux sont les faiblesses de Sibylle Claudel qui lui ont sauvé la vie.

 

II/ Situation familiale

Dès sa petite enfance, Sibylle appellera sa mère, qu’elle admire pour sa bravoure, sa serviabilité et sa générosité, Maria. Malgré sa profession d’infirmière, la famille monoparentale a des difficultés financières.

Quelques années après la naissance de Sibylle, la mère de famille donnera naissance à un petit garçon, Nicolas, qui ne sera reconnu par aucun père. Il ne vivra que durant sept mois et onze jours.

Un mois après le décès du bébé, Maria rencontre Simon avec qui elle aura un troisième enfant qu’elle prénommera Antoine.

Son père, Jean l’a abandonné à la naissance. Lorsqu’elle sera dans l’obligation d’aller vivre chez son père, ce kinésithérapeute aura refait sa vie avec Magalie qui lui aura donné deux fils, Jean-Baptiste et Thomas.

Sa grand-mère, qu’elle rencontrera à l’âge de 12 ans, s’appelle Simone. Elle vivra chez elle quelques mois avant de partir à la DDASS.

Malgré les trois foyers familiaux dans lesquels elle vivra, personne ne lui apportera d’affections, d’écoute, ni d’amour. Elle vivra sans aucune considération de la part de sa propre famille.

On oublie souvent l’importance du dialogue au sein d’une famille, d’une communauté ou d’un peuple. Le manque de dialogue se transforme peu à peu en non-dits qui, généralement se transforment en secrets familiaux, en secrets d’Etat.

Je crois que l’écoute doit être le ciment de la relation enfant-parents.

Sibylle Claudel vivra toute sa vie sans la moindre écoute familiale. Elle gardera tout pour elle. Ses émotions positives comme négatives, ses nombreux malheurs, ses rares petits bonheurs, ses questionnements, ses doutes et ses peurs.

Un être humain, aussi fort qu’il soit ne peut vivre sans communication, tôt ou tard, tout ce qu’on garde à l’intérieur de nous forme un effet boule de neige et la montagne que nous croyons être s’effondre.

C’est pourquoi il faut toujours accepter de dialoguer mais surtout, encourager les autres à le faire.

 

III/ Ses échecs, ses blessures

C’est dans sa petite enfance que Sibylle Claudel a connu son premier drame en perdant son petit frère Nicolas. Alors qu’elle ne voyait plus que par ce bébé, sa mère lui annonça, sans aucune explication « Ma chérie, ton petit frère est mort ». Accablée par le chagrin, elle n’osera pas parler de son chagrin à sa mère pour ne pas alourdir la peine de cette dernière. Pourtant, Sibylle sera, toute sa vie, persuadée que Maria est à l’origine de ce décès.

Mais c’est à l’âge de onze que tout bascule pour Sibylle Claudel. En effet, c’est à cet âge que sa mère, dépressive, ne se sentant plus apte de l’élever, lui donna son premier dilemme : aller à la DDASS ou partir à la rencontre de son père.

A cet âge où nous avons plus que jamais, besoin d’être guidé par ses parents, elle se retrouva seule face à cet abandon et sa première prise de décision.

Elle réfléchit un moment et en vint à la l’analyse suivante : « Je ne sais pas ce que c’est la DDASS, elle n’a pas de nom, de nom de famille. Mon père, je ne le connais pas, mais au moins c’est quelqu’un. Et puis il connait, enfin il connaissait ma mère». C’est ainsi qu’elle fut contrainte de prendre la décision d’aller vivre chez son père.

Elle découvre alors un père très pris part son travail n’accordant pas beaucoup de temps à sa famille, une belle mère qu’elle comparera à celle de Cendrillon et ses deux jeunes demi-frères.

Elle subira les humiliations de la nouvelle femme de son père comme celle d’être interdite de repas lorsque ce dernier avait été commandé chez le traiteur.

Souffrant de ne rien avoir, ni au niveau affectif ni au niveau matériel, face à ses demi-frères qui ont tout, elle deviendra violente avec ces derniers et les frappera de toutes ses forces. Elle veut les entendre hurler, pleurer et voir leur terreur. C’est sa façon de se venger de son mal-être, des humiliations de sa belle mère, de ce manque d’attention et de cette solitude omniprésente.

C’est alors que, tel un « colis qu’on se refile comme une patate chaude », elle sera expédiée chez la mère de son père. Cette dernière maniaque et catholique est stricte mais ne lui donne que très peu d’amour. Simone finira finalement par l’envoyer, quelques mois plus tard à la DDASS.

Elle va alors connaître la douloureuse vie des foyers remplis d’enfants et d’adolescents en souffrance ne pensant qu’à se venger sur ceux qui les entourent.

Alors Sibylle commencera à enchainer les fugues.

C’est à l’âge de 13 ans qu’elle rencontre son premier petit ami. Elle ne l’aime pas vraiment et n’est pas prête à perdre sa virginité. Mais la peur d’être une nouvelle fois abandonnée par la seule personne qui lui donne de l’amour la poussera à lui offrir son premier rapport charnel.

C’est aussi chez lui qu’elle se réfugie lors de ses premières fugues. Dans un premier temps, elle fuit pour qu’on la rattrape, pour ressentir l’importance qu’on lui donne aux moments des recherches. Ensuite, elle partira à la recherche de la liberté, consciente de la difficulté de vivre dehors sans nourriture, sans lit, sans toit, mais déterminée à vivre par ses propres moyens.

Submergée par un nouveau rejet de sa mère lorsqu’elle lui rendra visite après une énième chute, Sibylle tentera de se suicider en avalant des cachets.

A son retour au foyer, elle tentera d’adopter un comportement exemplaire, mais la tentation du monde extérieur sera trop forte.

C’est alors qu’elle errera des journées entières dans les rues, préférant passer son temps en garde à vue plutôt qu’à l’école. C’est ainsi que la DDASS la renverra chez son père.

Mais, son père, ne voulant pas s’en occuper, laissera sa fille de 15 ans à la rue, lui laissant pour seule aide financière, 200 francs.

Elle devra alors se débrouiller seule pour survivre, se laissant faire lorsque Claude veut faire l’amour, juste pour avoir un toit sous lequel dormir.

C’est en faisant de petits ménages et avec l’argent de Claude, qu’ils trouveront un studio où loger. Mais après une crise de jalousie où ce dernier frappera Sibylle, ils se sépareront.

Elle fera donc la manche et rencontrera son nouveau compagnon, Francis, qu’elle n’aimera pas non plus, mais qui la laissera dormir dans sa voiture en échange de rapports sexuels.

A 16 ans, elle se réfugie dans une maison abandonnée sans porte ni fenêtre. Elle n’a pas assez d’argent pour se nourrir convenablement, pour s’habiller, ni pour se soigner. Elle n’a plus de force, sa santé se détériore jusqu’au malaise qu’elle subira en faisant la manche. Elle se réveillera dix jours plus tard à l’hôpital.

Après un long séjour d’un mois, elle réintègrera un foyer provisoire en attendant d’entrer dans un Service d’Accueil en Ville où elle sera enfin épaulée par une éducatrice qui lui donnera toute sa confiance et où elle recevra une aide financière de 1000 francs par mois.

Elle suivra alors une formation d’esthéticienne et décrochera un emploi de serveuse en discothèque, mais ne trouvera pas encore la force de s’occuper de son ménage.

Puis, elle tombera amoureuse de Jean Charles avec qui elle décidera rapidement d’emménager. Mais elle ne s’intégrera pas dans cette nouvelle vie, dans cette nouvelle famille.

De retour d’un séjour chez sa mère qui a décidé de reprendre contact avec elle, elle quitte son ami, trouve un emploi d’hôtesse et s’installe dans une chambre d’hôtel « minable ».

Lorsqu’elle a 20 ans, son père décède. Peu de temps après, son demi-frère perd, à son tour, la vie.

Mais malgré tous ces drames, malgré le décès de sa mère qu’elle aura aidé pendant de nombreux mois à lutter contre la dépression et les tentatives de suicides, Sibylle Claudel veut vivre. Elle veut s’éloigner du malheur pour croire au bonheur.

Même si les organismes d’aide, comme la DDASS, offrent aux enfants le nécessaire vital et le confort d’avoir un toit, ils ne donnent souvent pas toute l’attention que ces jeunes individus méritent. Ces derniers, pour la plupart, déséquilibrés émotionnellement, exprimeront alors leurs rancœurs par la violence, envers eux même mais aussi envers les autres, créant ainsi un climat inconfortable, invivable.

Alors certains, comme Sybille Claudel, préfèreront quitter cette prison argentée en perdant tout confort matériel au nom de la liberté. Malgré les difficultés qui incombent à la vie de rue, malgré ses risques et ses dangers, ces adolescents sont prêts à tout affronter pour s’extraire de leurs chaines les reliant à un univers sans considération, sans âme, sans vie.

 

IV/ Sa réussite

Malgré cette adolescence brisée, Sibylle Claudel à choisi de vivre.

Habituée à se débrouiller par ses propres moyens, elle connaît l’importance de travailler, mais, à défaut d’avoir de beaux souvenirs personnels, elle décide de vivre de ses envies, de ses passions.

Alors elle profitera d’une rencontre qui lui mettra le pied à l’étriller.

C’est dans le restaurant luxueux et fréquenté par les personnalités du show-biz qu’elle discutera avec un présentateur de télévision à qui elle confiera être intéressée par le milieu de la télé. C’est alors qu’il lui proposera de devenir standardiste pour l’émission « La Roue de la Fortune ». Elle découvre ainsi un métier qu’elle aime ainsi qu’une vie sociale avec des collègues qui s’inquiètent vraiment pour elle et avec qui elle peut parler de choses plus légère que tout ce qu’elle a vécu jusqu’à présent.

Mais Sibylle veut évoluer, elle profite de ses moments de libre pour poser sa candidature dans d’autres maisons de production.

C’est ainsi que Nicolas Hulot, convaincu par son courrier et sa prestation lors de  son entretien d’embauche, lui propose de devenir assistante de production à seulement 19 ans.

Après une dépression, notamment due au décès de son père, elle décide d’aller devant l’immeuble de Canal Plus où elle restera pendant trois jours à interpeller le personnel sortant du parking.

Le troisième jour, Didier Froëli, un réalisateur d’émissions télévisées, touché par sa démarche lui offre la formation qu’elle désire.

Elle devient alors scripte pour une émission littéraire et gagne bien sa vie.

C’est là qu’elle rencontrera Vincent, le caméraman avec qui elle découvrira enfin l’amitié réciproque, sincère et sans arrière pensée.

En parallèle, elle suit des cours de comédie. La comédie la passionne, mais c’est aussi une forme de thérapie qui s’impose à elle.

Suite à un courrier court mais audacieux, Sibylle est convoquée à Canal où elle présentera désormais la Météo.

Les gens la reconnaissent dans la rue et Sibylle se sent enfin importante.

Après de nombreux castings, elle décroche un rôle de comédienne. Son rêve se réalise.

Après tous les nuages qu’elle a traversé, Sibylle Claudel trouve enfin son soleil. « Même pas morte », elle est dans la lumière, la lumière de la vie.

On a tendance à se plaindre quand ça ne va pas, quand nos proches sont un peu moins proches de nous, parce qu’ils ont parfois d’autres choses à penser, d’autres problèmes à régler.

Mais à force de se prendre pour le nombril de la Terre, on oublie souvent que d’autres n’ont pas cette chance que la plupart d’entre nous avons.

Alors, trop occupé à se plaindre sur notre sort, trop habitué à vivre dans notre cocon de confort et d’amour, nous passons à côté d’instants uniques, d’opportunités.

Sibylle Claudel n’avait rien et elle s’est battue jusqu’au bout. Elle n’avait rien et savait qu’elle ne risquerait pas d’avoir moins que rien alors elle a tenté le tout pour le tout.

 Elle a osé ce que beaucoup d’entre nous n’oseraient, pour obtenir ce que beaucoup d’entre nous n’avons pas.

 

Si l’histoire de Sibylle Claudel vous inspire, je vous invite à lire son autobiographie Même pas morte . (Ceci est un lien d’affiliation)

 

Et toi, si tu n’avais rien, si tu ne risquais rien, qu’oserais-tu dire ? Qu’oserais-tu faire ?

Ne t’est-il jamais arrivé d’avoir des remords de ne pas avoir risqué de regretter ?

 

GREGORY LEMARCHAL (L’artiste insufflant l’espoir)

GREGORY LEMARCHAL (L’artiste insufflant l’espoir)

GREGORY LEMARCHAL

(L’artiste insufflant l’espoir)

 

Aujourd’hui je voulais rendre hommage à un jeune artiste dont le nom a su rejoindre ceux des plus grands en à peine trois ans. Doté d’une voix extraordinaire, c’est surtout le courage de Grégory Lemarchal ainsi que sa vision de la vie qui me touche. Lui qui aurait eu toutes les raisons d’en vouloir à cette dernière, l’aimera démesurément et la remerciera de chaque instant de bonheur offert.

 

I/ A l’état brut

Né le vendredi 13 Mai 1983 sous le signe du Taureau, Grégory Lemarchal a vu le jour à l’hôpital de La Tronche.

Même si la vie l’obligera à gagner une importante maturité bien avant l’âge requis, Gregory est et restera un enfant plein de vie, chahuteur et farceur. Des années plus tard, il avouera d’ailleurs à sa mère, que l’école maternelle et primaire, bercée par l’insouciance enfantine faisait partie des plus belles années de sa vie.

De nature optimiste, et sûrement influencé par son combat contre la maladie, Gregory ne s’attardait jamais bien longtemps sur ses problèmes et ne pouvait supporter de voir son entourage se trouver des excuses pour ne pas avancer.

Il développera alors une rage immuable contre sa maladie, mais surtout pour la vie. Grégory savoure chaque petit moment qu’elle lui offre. Et si le bonheur n’arrive pas jusqu’à lui de lui-même, il s’arme de courage et part à sa rencontre. Sa pudeur alliée à la peur de ce bonheur ne tenant qu’à un fil, le contraindra néanmoins à garder ses sentiments pour lui, peinant souvent à les exprimer. D’un naturel calme et gentil, il gardera d’ailleurs la majeur partie de ses colères pour ses défaites ou celle de ses équipes sportives préférées. Compétiteur dans l’âme, il se surpassera toujours pour être le meilleur dans tout ce qu’il entreprendra.

Sûrement trop occupé à courir après le bonheur, il ne trouvera pas toujours le temps d’arriver à l’heure à ses rendez-vous et pour les tâches ménagères. Pourtant, lorsqu’il est présent, il déteste que les autres lui fassent perdre du temps par leurs retards.

L’être humain a tendance à se plaindre pour un rhume ou une mauvaise journée passée. Un rhume nous apparaît alors comme le Mont Everest et une journée maussade, comme un iceberg en pleine débâcle glacière. Nous pensons avoir le temps de nous écouter et nous le prenons. Mais Grégory connaît la valeur du sable qui s’écoule dans le sablier de la vie et compte bien l’utiliser à bon escient. Pour Grégory, la vie ne doit pas être subie mais bel et bien vécue.

 

II/ Un environnement familial

Le carré d’AS comme il aimait la nommée, est la famille qu’il forme avec ses parents et sa sœur, qui lui donne la force d’avancer chaque jour, dans chaque instant de joie, de peine, de doute.

Sa mère Laurence Lemarchal, arrêtera de travailler pour se consacrer à l’éducation de son fils. C’est auprès d’elle, qu’il confiera ses secrets pouvant ainsi discuter durant des heures. Lorsque ses enfants seront plus grands, elle travaillera en tant que visiteuse médicale.

Son père Pierre Lemarchal, militaire engagé dans les chasseurs alpins fut appelé pour partir au Liban pendant 6 mois lorsque Gregory avait 1 an. Puis, il jonglera entre son métier de responsable informatique et celui d’entraineur de basket avant de se reconvertir dans l’animation évènementiel. Leur complicité sera nourrit par leurs nombreuses passions communes, aussi bien sportives qu’artistiques. En 2005, il abandonnera d’ailleurs, à la  demande de son fils, toute activité professionnelle afin de suivre ce dernier à plein temps, tout au long de sa carrière d’artiste, aussi bien psychologiquement que physiquement. Il mettra ainsi à son service de grands dialogues lorsque cela sera nécessaire, une certaine logistique pour ses affaires personnelles et traitements médicamenteux, mais aussi paramédicaux puisque Pierre était apte à lui administrer les massages respiratoires dont il avait tant besoin pour avancer chaque jour.

Sa relation avec sa sœur, Leslie, née cinq ans après Grégory sera aussi aimante et bienveillante que celle qu’il entretient avec ses parents. Protecteur l’un envers l’autre, ils seront toujours présents l’un pour l’autre.

Lorsqu’il gagnera la Star Académy, Grégory remerciera ses parents et sa petite sœur en déclarant que sans eux « il n’aurait pas fait le quart de ce qu’il a fait dans sa vie ».

En effet, ses parents se sont toujours battus pour élever leurs deux enfants à vivre leur vie pleinement et à profiter de chaque instant comme si c’était le dernier. Laissant leurs craintes de coté, ils pousseront toujours Grégory à vivre ses passions et réaliser ses rêves. Pour eux, il était hors de question que la mucovisidose dirige leur vie.

Lorsque nous mettons un enfant au monde, il est généralement accompagné d’une tirade de peurs. Il arrive alors qu’il soit enveloppé par ses parents dans une bulle de confort visant à réconforter ces derniers. Malheureusement, cette bulle confortera aussi l’enfant dans la fragilité de sa naissance l’empêchant ainsi à grandir et s’épanouir.

Si les parents de Grégory l’avaient laissé dans cette bulle que préconisent les médecins en cas de maladie génétique, il n’aurait vu ses passions qu’à travers la fenêtre de sa chambre d’hôpital, persuadé que sa seule raison de vivre aurait été l’inconfort de son lit.

 

III/ Ses échecs, ses blessures

Grégory Lemarchal est un enfant fragile qui subit, dès sa naissance, de nombreuses bronchiolites et rhinopharyngites. Le jeune garçonnet découvre alors le monde qui l’entoure accompagné d’aérosols et de kinésithérapeutes, en se heurtant bien trop souvent aux murs blancs d’une chambre d’hôpital bien terne. Malheureusement, tout cela ne sera qu’un avant goût de la vie qui l’attend.

C’est peu après le retour de Pierre Lemarchal du Liban, que tout s’est effondré autour des jeunes parents. En janvier 1985, alors que Grégory était âgé de 20 mois, le diagnostic médical s’abat froidement sur la famille qui apprend que leur fils est atteint de mucovisidose et qu’il ne dépassera pas les 15 ans.

A partir de ce jour, le quotidien de Grégory sera rythmé par les médicaments en tout genre et les séances de kinésithérapies respiratoires. Car, rappelons-le, un muco absorbe environ 30 cachets par jour et subit deux séances de kinésithérapie respiratoire quotidienne, sans parler des nombreuses cures d’antibiotiques qu’il devra subir tout au long de sa vie, faisant ainsi passer l’hôpital au rang de deuxième maison.

Ces années de petite école passées, Grégory entre au collège et souffre de la paradoxalité confrontant son esprit d’adulte à son corps d’enfant. Les garçons lui rappelant sans cesse son retard pubertaire, il préfère se tourner vers la maturité des filles de son école pour se lier d’amitié.

C’est durant sa seconde, alors qu’il avait 15 ans, qu’il mit un terme à ses études. Ses problèmes de santé et les hospitalisations suivant chacune de ses crises ont fini par prendre le dessus sur ses résultats scolaires. Mais la vrai raison qui le pousse à abandonner les bancs de l’école est sa passion pour la musique pour laquelle il veut consacrer sa vie. A la demande de ses parents, il poursuivra ses études par correspondance, mais sa volonté d’apprentissage face à ce type de discipline s’évanouira au bout d’un an.

Suite à de nombreux concours de chant, Grégory décide de se rendre au casting de la Nouvelle Star. Mais cette fois, on ne laissera pas Grégory aller jusqu’au jury de l’émission. Personne n’osera remettre en cause la grandeur de sa voix, mais on ne se gênera pas de juger la jeunesse qui lui appartient encore, affirmant qu’il a tout son temps pour grandir et retenter sa chance plus tard.

Après avoir travaillé deux ans sur le projet musical Adam et Eve, ce dernier ne verra finalement jamais le jour. Grégory sombre alors dans le désespoir entrainant son corps un peu plus profondément dans les ténèbres de la maladie.

Par la suite, alors qu’il attache une grande importance à ne rien laisser paraître des difficultés liées à sa maladie, la mucoviscidose le rattrapera lors de son séjour au château de la Star Académy. En effet, même si tout semble aller pour le mieux pour Grégory, les médias joueront pleinement leur rôle de pense-bête, osant prédire la victoire de Grégory du seul fait qu’il soit atteint de la mucoviscidose. Certains s’amuseront aussi de rebaptiser Grégory par le nom de « Mucoviscidose ».

Malheureusement, c’est tout au long de sa carrière que Grégory devra subir ce genre de réflexions. Ses parents recevront aussi des appels téléphoniques et des courriers leur rappelant que Gregory allait mourir de la mucoviscidose ou bien au contraire l’accusant d’avoir inventé sa maladie afin d’être populaire.

Pourtant, lorsqu’il s’agira de diffuser son titre « A Corps Perdu » en radio, Gregory essuiera de nombreux échecs car ces dernières la trouveront trop autobiographique donc forcément trop triste puisqu’il s’agissait de la parole d’un artiste atteint de la mucoviscidose. Son message d’espoir pour la vie échappant cruellement aux médias, ils ne verront dans ce texte qu’un recueil pour la mort.

Après avoir gagner de nombreuses batailles contre la mucoviscidose durant 23 ans, c’est cette mort qui le défiera pour un dernier combat le 2 Avril 2007. En effet, c’est à cette date que Grégory sera hospitalisé après une simple « visite de contrôle ». Grégory s’inscrira à la liste des demandeurs de greffe huit jours après son arrivée à l’hôpital. Mais il ne lui reste que quelques jours à vivre et le greffon n’arrivera malheureusement pas à temps. Grégory décèdera le 30 Avril 2007.

Alors que Grégory avait fait de sa maladie une affaire personnelle, il a finalement dû composer avec l’ambiguïté de la mucoviscidose. A force de se battre pour être considéré comme un homme que l’on s’oblige à juger de « normal », certains ont été dérangé par sa force et son courage d’exister. La société s’attachant à mettre les individus dans des cases, un malade est alors perçu comme un être en perpétuelle perte de vie, devant alors pleurer chaque jour, ne souriant jamais, au risque qu’on le croit inconscient de ses propres failles. Mais ce que les détracteurs oublient c’est que nous perdons tous 24 heures de vie par jour et que nous sommes au même titre que les personnes atteintes d’une maladie, de futurs morts.

Malgré la cruauté de certains individus, Grégory a su prendre l’amour de ses soutiens et avancer dans sa vie d’homme. La maladie n’étant qu’une partie de lui, Grégory s’occupait d’elle lorsqu’il était l’heure des soins, mais le reste du temps c’était de lui-même qu’il s’occupait. Cette phrase de Pierre Lemarchal, résonne encore en moi : « Dites aussi à ceux qui se sont trouvés drôles un jour, que mon nom n’était pas mucoviscidose mais bien Grégory Lemarchal »

 

IV/ Sa réussite

Malgré sa maladie, Gregory Lemarchal, ne se gênera pas pour vivre pleinement ses passions, pratiquant tour à tour les sports qu’il aime comme le Basket ou le tennis.

Comme la plupart des garçons, la récréation est sacrée surtout quand on lui donne un ballon. Il se vantera longtemps d’avoir le record des 120 buts marqués en une seule année scolaire.

A l’âge de 12 ans, Grégory pratiquera aussi plusieurs danses, mais se passionnera surtout pour le Rock Acrobatique. Il deviendra Champion de France de cette discipline alors souffrant d’inflammation aigue aux tendons d’Achille dû à la prise d’un antibiotique quinze jours auparavant.

C’est le 12 juillet 1998 que Grégory Lemarchal chantera pour la première fois en public. Son père l’ayant entendu chanter en cachette, savait que son fils était timide. Mais il savait aussi qu’il ne se défilait jamais devant un défi. Il somme alors son fils de chanter au karaoké du camping où il passe leurs vacances, si la France remporte la Coupe du Monde. Comme l’avait prévu Pierre Lemarchal, Grégory surmonta sa peur et pris le micro pour chanter « Je me voyais déjà » de Charles Aznavour. Le silence soudain des touristes et leurs applaudissements sonnent comme un nouveau départ dans la vie du jeune homme de 15 ans.

Malgré un premier échec au casting de « Graine de Star » où il sera élu quatrième chanteur alors que le jury ne devait en sélectionner que trois, c’est bien dans cette émission que Grégory fera sa première apparition télévisée quelques mois plus tard, le 8 Octobre 1999.

Quelques jours plus tard, il participera à son premier concours de chant, qui plus est international, puisqu’il finira deuxième sur deux cents chanteurs au « Tremplin des étoiles » de Montélimar. Mais une fois de plus, sa prestation avait été sous noté au risque, selon un  membre du jury, que Grégory, vu son jeune âge et sa maigre expérience, « attrape la grosse tête ».

Un an plus tard, après avoir enchainé les cours de chant, les concours et les scènes, Gregory remportera cette fois la première place du « Tremplin des étoiles ».

Alors que le corps médical avait alerté les parents de Grégory sur le fait que la chanson n’était « pas faite pour lui », il enverra, en juin 2004, un enregistrement de sa voix posée sur ses quatre chansons préférées à un contact que Brice Davoli lui communiquera afin de tenter de participer à la Star Académy.

Sa vie telle qu’il l’a toujours rêvée débutera 20 ans, jour pour jour, après ses premiers pas, puisque Gregory apprendra sa participation à la Star Académy le 13 juillet 2004.

En effet, il intègrera le château en septembre 2004, à l’âge de 21 ans. Sa santé n’ayant jamais été aussi bonne, il prendra même quatre kilo durant l’aventure atteignant son poids maximum de 59Kg.

Le 22 décembre 2004, Grégory ne saura retenir ses larmes lorsqu’il deviendra le vainqueur de la Star Académy 4. Le cri qu’il poussera ce soir là en dira long sur son parcours acharné, sur son amour de la vie, sur lui, Gregory Lemarchal.

Le 21 janvier 2006, Grégory Lemarchal remportera le NRJ Music Award de la révélation francophone de l’année suite à la sortie de son premier album « Je deviens moi ».Il le dédira à sa grand-mère maternelle, Simone, décédée quelques semaines auparavant.

Il partira ensuite en tournée à travers la France en passant par l’Olympia à trois reprises. Malgré la fatigue et la douleur dût à une opération de l’appendicite subie une semaine plus tôt, Grégory finira son tour de chant en beauté dans cette salle mythique.

Par son parcours et son talent artistique, Grégory a surtout su redonner l’espoir à de nombreux muco qui s’identifiaient à ce jeune homme qui, souffrant des mêmes maux, se levait chaque jour pour réaliser ses rêves.

La santé de beaucoup de ces muco s’est dégradée à l’annonce du décès de Gregory, prouvant une nouvelle fois le pouvoir que son aura avait sur l’humanité.

Si Grégory n’a pas eu le temps de parler, son nom, grâce à sa famille et Karine Ferri, la femme qui a partagé sa vie jusqu’à son dernier souffle, restera l’espoir de tous les malades.

Au lendemain de son décès, les donneurs d’organes se sont multipliés. Les chiffres indiquent d’ailleurs une augmentation du nombre de greffes d’organe de 35,2% entre 2006 et 2015. Grâce à son image, l’Association Grégory Lemarchal continue à ce jour d’informer et de sensibiliser la nation sur la mucoviscidose ainsi que sur le don d’organes et des produits du corps « pour que plus jamais la mucoviscidose ne nous arrache à ceux qu’on aime ». L’argent des donateurs sert aussi à financer les recherches scientifiques et à accompagner les patients pour qu’ils vivent au mieux leur maladie à l’hôpital mais aussi dans leurs familles. Ainsi, la première mission de l’association fut de créer un service de pneumologie à l’hôpital Foch de Surenes, où Gregory s’est éteint, où la médecine rimait avec confort, avec la vie. Pour la première fois, les patients pourraient se faire soigner dans des chambres décorées, disposant d’un système de rafraichissement de l’air et équipées de terminaux multimédias afin qu’ils ne soient plus jamais coupés du monde. Le service doté à présent d’une salle de détente pour les patients ainsi que pour leurs familles fut inauguré le 13 novembre 2008.

Si Gregory ne voulait pas parler de la mucoviscidose lorsqu’il a passé les tests pour intégrer la Star Académy, il a vite compris qu’elle faisait partie de lui et quil ne pourrait la cacher très longtemps. Comme il l’a toujours fait, il a donc préféré prendre ses responsabilités et donner cette information avant qu’elle ne soit révélée à son insu. Il ne voulait pas de pitié ou de jugement par rapport à une unique facette de sa vie. Mais je pense que chaque chose que nous faisons pour nous, ne peut pas entièrement marcher si nous ne pensons pas à la valeur ajoutée que nous donnons au reste de l’humanité. Si ce grand artiste nous procurait autant d’émotions lorsqu’il chantait, c’est parce qu’il pensait à l’humanité et au bonheur qu’il pourrait donner aux autres. Si ce grand homme se levait tous les matins, c’était pour se lever mais aussi pour prouver à l’humanité que tout est possible. Et si son nom perdure aujourd’hui, ce n’est pas pour la gloire de Gregory Lemarchal, mais bel et bien pour que « Plus jamais, la mucoviscidose ne nous arrache à ceux qu’on aime ».

Si l’histoire de Gregory Lemarchal vous inspire, je vous conseille de lire la biographie Sous ton regard écrite par sa mère, Laurence Lemarchal, sur laquelle je me suis appuyée pour la rédaction de cet article. (Ceci est un lien d’affiliation)

 

De plus, si son combat vous touche, je vous invite à faire un don sur le site de l’association Grégory Lemarchal : http://www.association-gregorylemarchal.org/faire_un_don.php

 

Et toi, as-tu tendance à subir ta vie ou te sers-tu de tes faiblesses pour devenir plus fort ?

Laquelle de tes larmes voudrais-tu transformer en arme pour protéger l’humanité de la douleur ?

MARTIN LUTHER KING (LA VOIX D’UN PEUPLE)

MARTIN LUTHER KING (LA VOIX D’UN PEUPLE)

Martin Luther King a donné sa vie à l’Humanité. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’a pas œuvré simplement pour l’égalité entre blancs et noirs mais pour l’égalité dans sa globalité aussi bien raciale, qu’économique ou sociale. Malgré les menaces et les coups, la peur de Martin Luther King n’a jamais pris le dessus sur son combat.

 

I/ A l’état brut

Michael King, né le 15 janvier 1929, poussera son premier cri à Auburn Avenue, en Géorgie.

Sérieux et rigide à l’université, Martin Luther King est aussi un garçon sociable et bienveillant ne manquant pas d’humour.

Inspiré par l’aura de son père, l’enfant, se passionnant pour l’art des mots, se révèlera d’une nature très convaincante.

Curieux, King Jr ne se satisfait pas de simple lecture pour s’instruire. Qu’il s’agisse de religion ou de politique, il cherche sans cesse à confronter les idéologies de différents experts afin de se créer sa propre vision du Monde.

La sociabilité et l’ouverture d’esprit de Martin Luther King le poussant à l’instruction s’équilibre avec sa rigidité le menant à se faire sa propre idée de chaque information.

Sans cette seconde caractéristique, sans discernement réfléchi, le brouhaha constitué par le mélange d’informations n’aurait pu donner lieu à une idéologie fondée et fondamentale. Pire encore, sans réflexion poussée, la simple lecture de ces différents courants idéologiques aurait pu le mener à faire des erreurs d’interprétation qu’il aurait pu mettre en application.

 

II/ Un environnement familial

Issu d’une famille afro-américaine, Martin Luther King, baignera dès son plus jeune âge dans la religion catholique.

En effet, après avoir été victime des humiliations de son maitre blanc lorsqu’il était travailleur agricole, son père, Martin Luther King Sr, trouva la paix intérieure en se tournant vers l’Eglise. Il partira ensuite s’installer à Atlanta pour devenir le troisième pasteur de l’Eglise d’Ebenezer. Au-delà de l’homme d’Eglise, l’homme est un militant des droits économiques et sociaux des noirs. A. D. Williams, son futur prédécesseur, l’aidera à entrer au Morehouse College, ce qui lui permettra d’évoluer au rang restreint de la bourgeoisie noire d’Atlanta. Ses convictions le mèneront au Social Gospel. Né Michael en 1897, il donnera d’abord ce prénom à son fils ainé puis le rebaptisera, à l’âge de cinq ans par celui qu’il eut choisi en 1934 pour lui-même. Ce dernier rentrera parfois en confrontation avec lui au sujet de la religion. En effet, il ne partage pas les mêmes opinions concernant les rivevals qu’il considère trop expressif corporellement. Selon lui, l’énergie distribuée pendant les cérémonies sont trop caricaturale. Pour King Jr, la religion doit s’exprimer par le cœur et l’âme. Parfois maltraité par son père, Martin Luther King Jr, s’émancipera rapidement, d’un point de vue physique puisqu’il quittera la maison afin de poursuivre ses études, mais surtout par le fruit de ses dernières puisqu’il s’autorisera à croire en une autre vision de la religion que celle inculquée par son père.

En 1926, ce dernier épousera Alberta, la fille du pasteur Wiliams, alors institutrice et pianiste pour l’Eglise.

En 1927, elle donnera naissance à Willie Christine. Le frère cadet de Martin Luther King Jr, Alfred Daniel, verra le jour en 1930.

Martin Luther King Jr s’est d’abord inspiré de son père pour constituer son avenir. Restant sur la lignée pastoral, il a néanmoins ressentit le besoin de construire son propre chemin et ses propres idées.

L’émancipation nous effraie tous. Parents comme enfant s’y confrontent avec appréhension. Pourtant, elle est nécessaire à chacun pour se construire en tant qu’individu. L’émancipation n’est pas un détachement de nos parents, de nos racines, mais, au contraire un attachement à ce que nous sommes et la personne que nous voulons devenir et deviendrons. Un individu capable d’apporter encore plus de ressources aux êtres qu’elle chérie ainsi qu’à l’humanité.

 

III/ Ses blessures, ses échecs

Même s’il est élevé à l’abri dans le quartier bourgeois de « Sweet Auburn », Martin Luther King Jr restera traumatisé par la pauvreté et la violence subie par les Noirs dont il sera témoin. En s’émancipant, il sera lui-même victime de l’humiliation et de la violence des blancs. Même s’il sera choqué par la gifle reçue par une femme blanche l’insultant de « nègre », c’est le rejet d’un ami d’enfance blanc qui le sensibilisera au conflit racial.

S’il traversera des phases de dépression tout au long de sa vie, c’est à l’âge de treize ans que Martin fera ses premières tentatives de suicide. Croyant à la mort de sa grand-mère, il tentera de mettre fin à ses jours avant de réitérer l’expérience en apprenant la mort véritable de cette dernière.

A l’âge de 15 ans, l’adolescent de retour d’un concours régional d’élocution qu’il gagnera, se verra dans l’obligation de céder son siège à un blanc. Avec son institutrice réduite au même sort, il restera debout durant 130 kilomètres.

Alors qu’il commencera à croire en la rédemption de l’homme, un camarade blanc croyant avoir été victime d’une mauvaise blague de sa part, le menacera d’une arme sur la tempe.

Quelques mois plus tard, il se verra, avec des amis noirs, refuser l’entrée d’un bar. Lorsqu’ils demanderont des explications sur le motif de ce refus, ils seront  insultés et menacés d’un pistolet.

En 1949, Martin Luther King entretiendra une relation amoureuse avec une blanche, Betty Moatz, qui n’est autre que la fille du cuisinier de l’école. Mais son parrain, le Révérend Barbour, lui fait prendre conscience de l’incompatibilité de son couple avec la mission dans laquelle il s’apprête à s’engager. En effet, il aurait, à cette époque été impossible de rentrer dans le Sud ségrégué avec une blanche. C’est pourquoi il mettra fin à cette relation avortant ainsi ses projets de mariage.

N’abandonnant pas sa quête d’un Monde où règneraient la paix et l’égalité, King passera plusieurs années perdu au milieu de ses lectures, ne sachant plus discerner sa propre vérité, ses propres convictions sur la manière de mener à bien sa lutte contre la ségrégation. Son savoir sera, dans un premier temps, un handicap. Lors de ses prêches, il sera qualifié par ses enseignants, d’arrogant ne sachant pas captiver son auditoire noir illettré.

A 25 ans, sa capacité à adapter un langage aussi bien approprié aux bourgeois blancs qu’aux pauvres noirs le mène à la direction de la MIA. Cette décision honorifique est aussi un défi permanent contre la mort. En effet, d’abord accusé de détourner l’argent de son association, King sera, tout au long de son combat persécuté par l’opposition à l’égalité raciale, notamment par le FBI.

En 1956, harcelé par la police, il sera arrêté pour un supposé excès de vitesse qui le mènera en prison avant que son ami Ralph Abernathy ne le libère sous caution.

Alors que, lors d’un sermon, il énumère les harcèlements, insultes et menaces de mort dont il est victime en indiquant que « cela n’était pas cher payé pour la cause qu’il défendait », il apprend qu’une bombe vient d’exploser dans sa maison familiale ne faisant, heureusement, aucune victime.

Suite au boycott des bus, King n’échappera pas non plus à la violence dont seront victimes les noirs. En effet, des coups de feu seront tirés sur son presbytère, quelques mois avant que douze bâtons de dynamites ne soient cachés devant la porte d’entrée de sa maison. Plus tard, il retrouvera aussi la croix du Ku Klux Klan dans son jardin.

Le 27 Octobre 1957, la parole est donnée à King lors d’une émission de NBC afin qu’il s’exprime au sujet de son combat non-violent et de l’avenir attendu pour le peuple américain. Mais, il ne sera pas entendu puisque l’émission sera censuré par un anonyme qui endommagera les câbles de transmission.

En février 1960, il sera arrêté pour des présumés fraudes fiscales et parjures.

Participant au « sit-in » au restaurant du magasin Rich’s, il fera partie des deux cent quatre-vingts militants emprisonnés. Il sera rapidement libéré, mais étant sous liberté conditionnelle suite à une infraction au code de la route, il sera considéré comme récidiviste, puis remis en prison. Il sera ensuite jugé et condamné à quatre mois de travaux forcés au pénitencier de l’Etat de Reidsville.

King sera une nouvelle fois emprisonné à la suite d’une marche contre la ségrégation en Albany. Cette fois, il refusera d’être libéré sous caution et invitera son peuple à le rejoindre.

Alors que son discours du 28 Aout 1963 traversera les générations à travers le Monde, « I have dream » lui donnera d’abord le rôle de « Noir le plus dangereux du pays » selon le FBI.

En apprenant, le 22 Novembre 1963, l’assassinat du Président Kennedy, le pasteur avouera avoir conscience de la tragédie qui accompagnera son destin, persuadé d’être assassiné avant ses quarante ans. De plus, la perte de cet allié laissera le projet de loi des droits civiques en stand-by.

Sous le poids des responsabilités, de la violence et des critiques notamment énoncées par les militants de la jeune génération, King souffrira d’hypertension et d’une infection virale orchestrées par un stress post-traumatique qui l’enverra en cure de repos en octobre 1964 à l’hôpital d’Atlanta.

Le jour de son assassinat, le 4 Avril 1968, Martin Luther King comptabilisera trente emprisonnements et sera à la tête de trente-neuf années de souffrances, confronté inlassablement aux insultes, humiliations, menaces de mort, coups à mains nues comme armées.

Au-delà de sa vie, Martin Luther King a sacrifié les trente-neuf années qui l’ont composé au service de l’humanité. Même s’il lui est arrivé de douter de ses stratégies mises en place afin de créer un Monde d’amour, d’égalité et de tolérance, il n’a, en revanche jamais douté de sa volonté à se sacrifier pour son peuple.

Pourtant, la plupart d’entre nous, sont incapables de procéder à un tel geste de courage et d’amour envers soi et ses propres convictions. Nous nous plions parfois à des lois injustes par crainte des représailles juridiques. Certain allant même jusqu’à cacher ce qu’ils sont réellement pour échapper cette fois au jugement de leurs concitoyens.

 

IV/ Sa réussite

Martin Luther King Jr donnera son premier discours pastoral à l’âge de quatorze ans. A cet âge déjà, le pasteur est déterminé par la croyance en un possible Monde égalitaire.

Le 5 décembre 1955, c’est en tant que Président de la MIA que King donnera son premier discours dans l’Eglise de Holt Street, rassemblant des milliers de paroissiens autour du mouvement de désobéissance civile non-violent qu’il instaure alors.

En effet, suite à l’amende reçue par Rosa Parks pour avoir refusé de céder sa place à un blanc, Martin Luther King demande au peuple noir de boycotté les bus.

Malgré ses nombreuses phases de découragement, de peur et de culpabilité de mettre sa propre famille en danger, Martin Luther King ne cessera jamais de motiver et d’encourager ses compatriotes à croire en eux et au pouvoir de leur lutte non-violentes.

Vivant mal, dans un premier temps, ses nombreuses arrestations, il finira par voir en la prison, un nouveau moyen de pression. Le peuple enfermé ne peut alimenter l’économie et les prisons arriveront rapidement à saturation.

Suite à 381 jours de boycott à Montgomery, King et le peuple noir sera enfin entendu puisqu’en novembre 1956, la Cours suprême des Etats-Unis confirmera la décision du 5 juin 1956, proclamée par une cour fédérale d’interdire la ségrégation dans les bus de Montgomery. Lui qui disait « Plutôt marcher dans la dignité que d’être convoyé dans l’humiliation », prendra place dans le premier bus dénué de ségrégation le 20 décembre 1956, accompagné de ses principaux collaborateur dont Rosa Parks.

L’engagement de Martin Luther King inspirera de nombreux étudiants encore dotés d’une part d’insouciance et de rébellion. Au début de leur lutte, ils s’opposent à toute autorité, rejetant leur model. Mais, soumis à leur tour aux violences verbales et physiques, ils finiront par demandé l’aide du Pasteur qui apportera la sagesse dont manque alors ces jeunes radicaux, devenant un véritable trait d’union avec les différentes associations non-violentes.

Le 2 juillet 1964, après une énième arrestation et grâce à la persévérance d’un peuple et la collaboration du nouveau Président Lyndon Johnson, la loi des droits civiques est enfin adoptée.

En Octobre 1964, Martin Luther King deviendra, à trente-cinq ans, le plus jeune Prix Nobel de la Paix, ainsi que le deuxième Noir Américain à recevoir ce prix.

Le 6 Aout 1965, une loi interdisant toute tentative d’opposition à la jouissance du droit de vote des Noirs est signée par Lyndon Johnson. Ainsi, les tests de connaissance ne seront plus tolérés.

Moins de deux semaines après la mort de Martin Luther King qui, au-delà de son combat pour les noirs, s’était aussi mobilisé pour l’égalité économique, la Mairie reconnaitra partiellement les droits des travailleurs victimes de la précarité. Désormais, ils auront par exemple, le droit de se syndiquer.

Quelques semaines plus tard, Lyndon Johnson signera une loi interdisant la discrimination au logement.

Si on ne peut nier la valeur inestimable du prix qu’à payé Martin Luther King, on ne peut quantifier le nombre de vie qu’il a sauvé, à travers les décennies en donnant la sienne.

En effet, même si de nombreux militants ont été tués durant les manifestations, King entouré de ses collaborateurs et de ses compatriotes a eu le courage de lever le voile sur de nombreuses injustices et d’aider l’humanité à prendre conscience de ces dernières.

Sans lui, les mentalités n’auraient peut-être jamais évoluées à moins de glisser une nouvelle fois dans l’obscurité de l’esclavage.

Sans lui, les Noirs Américains auraient probablement continué à mourir sous les coups, le manque de nourriture et dépourvus de logement.

Sans lui, les Noirs Américains seraient sûrement morts de se taire.

Si la plupart d’entre nous estimons que notre vie mérite d’être vécue, nous pourrions sûrement trouver un équilibre entre notre vie et celle de l’humanité toute entière. L’humain est né pour vivre pour soi et pour les autres. Alors ne faisons pas mine d’être indifférent, ne soyons pas sourd et muet. Regardons les faits en face, ne nous taisons pas, exprimons nous et bougeons-nous pour rendre un Monde meilleur à nos enfants.

 

Si le parcours de Martin Luther King vous inspire, je vous invite à lire Martin Luther King Une Biographie de Sylvie Laurent, livre sur lequel je me suis appuyée pour la rédaction de cet article. (Ceci est un lien d’affiliation)

 

Pense un instant au moment où tu rendras ton dernier souffle, au moment où, cette fois, tu te retrouveras complètement seul face à toi-même.

A ce moment précis, voudras-tu penser aux problèmes que tu as rencontré dans ta vie ou au soutien que tu auras apporté aux individus en détresse croisés sur ton chemin?

A ce moment précis, voudras-tu te dire que ta vie n’a été qu’une goutte d’eau dans le fleuve de l’humanité ou qu’elle a été un ruisseau d’amour pour accueillir les larmes de tes semblables avant de les faire disparaitre à jamais ?

ALBERT EINSTEIN (Un penseur d’expérience)

ALBERT EINSTEIN (Un penseur d’expérience)

Ce qui me passionne chez le grand scientifique que fut Albert Einstein est la paradoxalité de sa personnalité. La plus grande résidant dans sa faculté à mélanger imaginaire et réalité. En effet, Einstein saura faire confiance à son imagination pour découvrir un monde jamais envisagé par aucun scientifique auparavant.

 

I/ A l’état brut

Né le 14 mars 1879, Albert Einstein vit le jour à Ulm, ville alors réputée pour ses mathématiciens.

Sa rébellion face à un monde autoritaire et figé lui offrira toute la persévérance nécessaire à son ambition de changer l’image que ce fait l’humanité du monde. Paradoxalement, il éprouvera des difficultés à s’occuper de ses problèmes personnels, notamment familiaux préférant focaliser son attention sur sa passion à dimensions planétaires, que de régler les petits tracas du quotidien.

Malgré ses nombreuses colères et provocations, Einstein restera toute sa vie un enfant à l’imagination débordante dont l’un des plus grands rêves restera l’institution d’un monde uni exhortant toute haine, toute inégalité, toute injustice. La curiosité qui fera de lui un des plus grands scientifiques ne s’estompera pas avec la notoriété. En effet, malgré ses grandes découvertes, l’émerveillement fera parti du quotidien d’Einstein tout au long de sa vie. Solitaire, l’homme passera la majeure partie de sa vie à l’écart, dans l’univers de ses pensées. Pourtant l’honnête citoyen, parfois décrit comme naïf donnera la plupart de ses pensées solitaires, scientifique comme politique, à l’humanité, espérant chaque jour, l’améliorer et rétablir la vérité sur le monde qui l’entoure.

Albert Einstein est la preuve que les plus belles découvertes, les plus belles initiatives, sont apportées par des humains qui, à défaut d’être particulièrement expressif avec son entourage, agit pour lui-même et pour l’humanité. Plus inspiré par la science que par les relations qu’il entretient avec ses proches, Einstein est pourtant un passionné de l’humain et de l’humanité. Donnant l’impression, par son légendaire détachement, qu’il n’aime personne, je pense qu’il s’agit en fait d’une paradoxalité visant à aimer chaque individu de façon égalitaire et universelle.

 

II/ Un environnement familial

Albert Einstein, est issue d’une modeste famille juive non pratiquante ayant su, grâce à sa persévérance et à son travail, s’intégrer à la prospérité et à la culture allemande.

Son père, Hermann, était dirigeant d’une société de matériel informatique au coté de son frère. Il épousera Pauline Kosh en Août 1876. Cette dernière contribuera à la passion de son fils pour la musique puisque c’est elle qui lui offrira ses premières leçons de violons, instrument qu’il n’abandonnera jamais.

Sa sœur, Maja de deux ans sa cadette, subira durant son enfance, les foudres d’Albert. Colérique, ce dernier lui jettera tout ce qui lui passera sous la main. Elle ne lui en tiendra néanmoins pas rigueur puisqu’au-delà des liens du sang, elle deviendra par la suite sa meilleure amie. Son décès en 1951, plongera son frère dans une grande tristesse.

Non pratiquants, les Einstein constituent néanmoins une famille juive allemande. Albert passera son enfance tiraillé entre le sol où il réside mais dont il ne partage pas les idéologies et sa religion qu’il ne pratique pas mais qui défini ses racines. Cette situation a probablement exacerbé son non conformisme ainsi que sa quête d’un monde juste, libre et égalitaire.

 

III/ Ses échecs, ses blessures

Surnommé « l’endormi » par la domestique, Albert Einstein ne prononcera ses premiers mots qu’à l’âge de trois ans.

Puis, les rêves de liberté et d’humanité de l’enfant seront ternis par l’image de la guerre menée dans son propre pays.

Lorsqu’il aura quinze ans, sa famille devra, pour des raisons professionnelles, déménager dans le nord de l’Italie, le laissant à Munich pour la fin de ses études. Mais, écœuré par le conflit allemand et souffrant de l’éloignement familial, Einstein se munira d’une lettre de son médecin évoquant un épuisement nerveux pour quitter l’école et rejoindre ses parents.

L’étudiant, sera admis à la Polytechnique de Zurich où il subira un mode d’apprentissage opposé à ses besoins et se retrouvera en difficulté en mathématique, ainsi qu’en physique pratique. Cours qu’il omettra de nombreuses fois d’inclure dans son emploi du temps, préférant se référer aux notes prises par son ami Marcel Grossman.

Après l’obtention de justesse de son diplôme en juillet 1900, Einstein passera neuf ans à rédiger des articles scientifiques, sans parvenir à exercer en tant que professeur.

En effet, après avoir donner un nouveau souffle au monde de la physique, la candidature d’Einstein au poste de maitre de conférence à l’université de Berne avait été refusée car il n’avait voulu se résoudre à écrire sa thèse d’habilitation, cette dernière n’étant pas obligatoire pour les candidat ayant réalisé « d’autres accomplissements exceptionnels ».

C’est ainsi qu’il décida de postuler en tant que professeur de lycée. Mais, cette fois encore, il ne fut pas retenu.

Sa quête du Prix Nobel débutera par une première nomination en 1910 suite à sa théorie de la relativité et durera de nombreuses années durant lesquelles il sera toujours nominé sans obtenir le Sésame. En effet, toutes les raisons seront bonnes pour lui refuser le Prix. Cette année là, on lui prétexta l’aspect philosophique de sa théorie l’éloignant de la volonté d’Alfred Nobel de promouvoir « la plus importante découverte ou invention ».

En 1919, les observations expérimentales de l’éclipse prouveront son analyse. Pourtant, Eistein sera une fois de plus éloigné du Prix Nobel suite aux préjugé culturel et politique, notamment dû à sa popularité exceptionnelle lors de son voyage aux Etats-Unis, qui fut jugé d’indigne pour un scientifique.

En 1920, c’est un rapport de sept pages que le Président du comité prendra le temps d’assembler pour appuyer la thèse de l’infamie d’Albert Einstein à prétendre au Prix Nobel.

Au-delà de l’enseignement suivi, c’est l’anti conformisme qui a dicté l’apprentissage d’Albert Einstein. Même s’il a poursuivi ses études après le secondaire, il s’est toujours référé en premier lieu à ses idées et intuitions. Au lieu de boire les paroles de ses professeurs, il a su opérer lui-même son tri sélectif de ce à quoi, il croyait vraiment ou non. Ne s’encombrant pas de choses inutiles, il se donnait même le droit de choisir ses matières et modes d’apprentissage, préférant parfois étudier à travers les livres que de se rendre à l’université. Le génie d’Albert Einstein réside dans sa faculté, dès son plus jeune âge à se connaitre lui-même, ainsi que ses objectifs, au point de savoir ce qui est bon pour lui ou non. Nombreux sont ceux qui, jusqu’au bac, au BTS ou au doctorat, suivent aveuglément chaque cours comme s’il s’agissait d’une vérité absolue ou d’une propagande, comme s’il serait fatal de ne pas savoir résoudre une équation incluant un cosinus hyperbolique. La vérité c’est que nous sommes tous doués dans certain domaine et selon certain mode d’enseignement. L’école généralise son enseignement, laissant ceux dont le mode d’apprentissage n’est pas compatible perdre confiance et abandonner leurs études.

Personne d’autre que nous-même ne sait ce dont on a réellement besoin et les résultats scolaires ne sont pas un facteur valable pour juger si nous sommes une bonne personne ou non, si nous sommes intelligents ou voués à un avenir catastrophique.

Nous sommes les seuls à pouvoir nous construire pour devenir maitre de notre destin.

 

IV/ Sa réussite

Suite à son retard de langage, Albert Einstein développera, les prémices de  « l’expérience visuelle par la pensée ». Coupé des autres, l’imaginaire est le seul allié de sa vie. Plus tard, durant ses études, il développera cette technique en étudiant les livres de Bernstein. C’est grâce à cette faculté créative qu’Albert Einstein plongera l’humanité dans un nouveau monde.

Mais sa passion pour les sciences débuta lorsque son père lui offrit une boussole à l’âge de cinq ans. Emerveillé, sa curiosité le mena à se questionner sur la source de cette magie.

A partir du mois de juin 1902, Einstein puisera l’inspiration nécessaire à la réalisation de ses travaux au Bureau fédéral des brevets où il exercera en tant qu’examinateur de troisième échelon durant sept ans. Malgré ses grands travaux, Einstein n’obtiendra son doctorat de deuxième échelon qu’après de nombreuses tentatives, en 1907.

En 1905, Albert Einstein révolutionnera le monde de la physique en développant la théorie des quanta de lumière signant ainsi son Année Miraculeuse avec l’écriture d’une série de cinq articles scientifiques, qui se clôturera avec la découverte de la célèbre équation E=mc² et de la théorie de la relativité restreinte, qui débouchera, dix ans plus tard sur sa théorie de la relativité générale.

Alors que le mouvement brownien était à l’étude depuis quatre-vingt ans, Einstein écrira, quelques semaines après ses travaux révolutionnaires, son analyse sur les caractéristiques atomiques et moléculaires.

Pourtant, il devra faire ses preuves, après de nombreux échecs, pour obtenir son doctorat. Il rédigera alors un article démontrant un nouveau calcul destiné à déterminer la taille des molécules grâce auquel il décrochera enfin le diplôme tant attendu.

Après les refus essuyés suite à ses candidatures pour devenir professeur, Albert Einstein finira par se résigner à écrire la thèse exigée aux futurs maitres de conférence. C’est ainsi qu’il sera admis en février 1908 à donner des cours universitaires.

Lorsque l’Académie préféra laisser le Prix Nobel 1921 sans lauréat plutôt que d’élire Albert Einstein, Carl Wilhelm Oseen, un physicien théoricien, arriva au comité en 1922 avec l’espoir de réconcilier Eistein au Prix Nobel. Albert disait : « La folie, c’est de toujours faire la même chose et de s’attendre à un résultat différent ». Ainsi Oseen décida de focaliser l’attention du comité sur sa « découverte de la loi de l’effet photoélectrique », intitulé détourné de « la théorie des quanta de lumière » puisque que le Prix Nobel ne peut être décerné pour les théories.

Finalement, après quatorze nominations, Albert Einstein fut nommé Prix Nobel 1921 à la cérémonie de décembre 1922, en même temps que le Prix Nobel de cette année décerné à Niels Bohr.

Fidel à son esprit provocateur, il ne se présentera pas à cet évènement et n’acceptera officiellement son titre qu’en juillet 1923, en prononçant un discours sur la relativité et sur son projet de développement d’une théorie unitaire.

Derrière le grand scientifique qu’est Albert Einstein se cache un homme du Monde. En effet, ce juif né en Allemagne prendra la nationalité Suisse en 1901 et Américaine en 1940. Au-delà de ses diverses nationalités, sa lutte contre les guerres ainsi que les discriminations prouveront l’amour qu’il porte à son prochain. L’un des seuls doctorats d’honorisis causa pour lequel il acceptera de se déplacer sera celui qui lui sera décerné par l’université Lincoln de Pennsylvanie réservés aux noirs. Il recevra par la suite le prix Lord&Taylor pour « la nature indépendante de sa réflexion ».

Albert Einstein n’a pas attendu d’être compris, cru ou aimé pour croire en ses théories. Il a su faire l’impasse sur le Monde existant pour imaginer et prouver que ce dernier n’était pas celui que l’on croyait être jusqu’alors. Il a su remettre en question les théories essentielles à la compréhension de notre univers, au risque de produire un choc planétaire.

Sans son courage, nous serions probablement toujours dans l’ignorance de ce qui régie notre environnement.

« Seul » contre tous, il a pourtant apporté ses connaissances au Monde entier.

L’humain a tendance, par flemme ou par peur du regard des autres, à se conformer à la vie telle qu’elle a été modelée par nos ancêtres, les institutions, l’Etat. Pourtant, chacun d’entre nous à quelque chose à apporter à la planète. Nous ne sommes pas tous des chercheurs, des médecins ou des avocats mais nous avons tous quelques chose à dire, nous avons tous une brique à apporter à l’édifice de notre famille, notre région, notre pays ou notre planète. Peu importe la portée de notre voix, nous devons croire en nous et notre vision avant tout si nous voulons équilibrer un Monde parfois poussé à la dérive.

 

Si le parcours d’Albert Einstein vous inspire, je vous invite à lire la biographie sur laquelle je me suis appuyée pour la rédaction de cet article, Einstein, la vie d’un génie de Walter Isaacson. (Ceci est un lien d’affiliation)

 

Et toi, veux-tu te conformer à la vision ancestral de la vie ?

Ou vas-tu ôter tes œillères et oser croire en ta propre vision de l’humanité, vivre en retrait de l’humanité, et ce pour l’humanité ?

STEVE JOBS (Ou le champ de la distorsion de la réalité)

STEVE JOBS (Ou le champ de la distorsion de la réalité)

Aujourd’hui je vais vous parler d’un homme dont le rêve était de révolutionner le monde de l’informatique. Steve Jobs aidé par son « champ de distorsion de la réalité » a bâti un empire qui porte aujourd’hui le nom d’Apple. Même si son caractère et sa vie n’ont pas toujours été exemplaire, il reste un exemple de charisme et de volonté.

I/ A l’état brut.

Né le 24 Février 1955 sous le signe du Poisson, Steve Jobs vit le jour à San Francisco. Enfant curieux, précoce et déterminé, Steve est aussi un rebelle qui ne supportera aucune autorité. Pourtant, c’est bien l’autorité qui marquera son propre caractère. En effet, son exigence le mènera souvent à la méchanceté et à l’humiliation de ses collaborateurs. Paradoxalement, doté d’une grande sensibilité, les pleurs deviendront parfois son mode d’expression.

Mais la complexité de la personnalité de Steve Jobs ne s’arrêtera pas là. D’abord opposé au matérialisme et en recherche d’ « illumination intérieure », il fera par la suite fortune en commercialisant des produits multimédias. De plus, son jugement sera, à l’image d’un système informatique, binaire, ne cherchant pas à nuancer son avis, ni les propos découlant de sa pensée, il qualifiera de nombreuses inventions de « merdes », trouvant les autres extraordinaires. Néanmoins, il lui arrivera de changer d’avis et de s’approprier les œuvres détestées la veille.

Son instinct, le poussera souvent à la manipulation. Conscient des faiblesses de ses interlocuteurs, il emploiera toutes sortes de stratégies pour atteindre ses objectifs.

Mais ce qui caractérisera le mieux Steve, est, ce que ses proches appelleront son « champ de distorsion de la réalité ». C’est cette capacité d’occulter les problèmes qui le mènera au bout de tous ses rêves. Ce phénomène sera interprété comme un « mélange troublant de charisme et de force mentale » et deviendra la principale source de motivation de ses collaborateurs.

Sans son anticonformisme et sa faculté de persuasion, Apple n’aurait probablement jamais vu le jour. En effet, son champ de distorsion de la réalité l’aide à transformer la réalité à son image, mais son talent ne s’arrête pas là, puisqu’il arrivera ensuite à persuader l’ensemble de ses collaborateurs de leurs nombreuses possibilités, jusqu’alors jamais exploitées.

 

II/ Un environnement familial.

Son père, Paul Reinhold Jobs, qui a grandi dans une ferme de Germantown a consacré sa vie à la mécanique. Passionné de voiture, il exerça d’abord auprès des garde-côtes durant la Seconde Guerre Mondiale où il fut affecté à l’USS M.C. Meigs. Il fut ensuite embauché en tant que mécanicien à l’International Harvester. Durant son temps libre, il restaurait de vieilles voitures qu’il revendait. Puis il quitta son emploi pour se consacrer entièrement à sa passion. Par la suite, il deviendra récupérateur pour une société de crédit.

C’est en Mars 1946, suite à un pari qu’il fit avec ses collègues, qu’il rencontra la comptable Clara Hagopian. Il devait trouver une femme en quinze jours et ce fut chose faite avec cette fille d’immigrants arméniens née dans le New Jersey. Elle eut, avant de rencontrer Paul, une grossesse extra-utérine qui l’a rendit stérile. C’est pourquoi, le couple adopta un bébé qu’il nomma Steven Paul Jobs.

Joanne Shieble, la mère biologique de Steve était originaire du Wisconsin et issue d’une famille d’origine allemande. Encore étudiante universitaire, elle rencontra Abdulfattah John Jandali, un assistant-maître musulman issu d’une riche famille Syrienne. Diplômé de l’université américaine jésuite de Beyrouth, il devint doctorant à la faculté de sciences politiques du Winconsin.

A son retour d’un séjour en Syrie, le couple appris que la jeune femme était enceinte. Le père de Joanne, Arthur Shieble, attachant une grande importance au catholicisme du futur mari de sa fille n’aurait pas supporté l’union qu’elle formait avec le musulman, c’est pourquoi le couple décida de faire adopter le futur bébé.

Selon l’exigence de Joanne qui ne voulait confier son enfant qu’à des individus ayant suivit des études supérieures, le médecin prédestina le futur nouveau-né à un couple dont le mari était avocat. Mais ces derniers, voulant une fille, changèrent d’avis lorsque le bébé naquit. N’ayant pas le niveau d’études demandé, les Jobs durent s’engager à créer un fond de financement pour les études universitaires du futur adolescent.

Deux ans plus tard, les Jobs adopteront une petite fille prénommée Patty

Steve Jobs retrouvera sa mère biologique à l’âge de 20 ans. Elle lui avouera avoir espéré le reprendre après le décès de son père, malade à l’époque de sa naissance. Les papiers signés quelques semaines après la mort de ce dernier ayant rendu la réalisation de ce rêve impossible. Aussi, il fera la connaissance de sa sœur, Mona Simpson.

En revanche, il refusera de faire la connaissance d’Abdulfattah.

Comme il en fera lui-même la déduction, c’est en partie l’abandon dont il a été victime, allié à sa précocité qui ont fait se sentir Steve Jobs comme un être à part. Au lieu de subir cette mise à l’écart en perdant entièrement confiance en lui, il a inversé le processus habituel pour, au contraire, décupler cette confiance au point de se définir comme un géni.

 

III/ Ses blessures, ses échecs.

Steve Jobs a toujours su qu’il avait été adopté et en souffrira toute sa vie avouant éprouver de la colère face à ce rejet.

Pourtant, à l’âge de 23 ans, il reproduira le schéma familial subi sur sa fille Lisa, en l’abandonnant au même âge que celui de ses parents biologiques à sa propre naissance. Même s’il laissa la mère faire le choix d’avorter ou non, il refusa catégoriquement la possibilité de l’adoption. De plus, utilisant aussi son « champ de distorsion de la réalité » pour oublier ses blessures, il réussira à se convaincre de sa non paternité. Le test de paternité, réalisé un an après la naissance de sa fille se révèlera positif, mais il continuera de nier l’évidence. En effet, il ne reconnaitra l’enfant que des années plus tard.

Lorsqu’il était petit, Steve a mal vécu le fait que sa famille se retrouve en difficultés financières. Son père, croyant beaucoup au marché de l’immobilier, avait décidé d’étudier le domaine pour obtenir son diplôme d’agent immobilier. Mais au moment, de sa reconversion, le marché s’était écroulé.

S’ennuyant en cours, Steve multipliera les blagues sans faire attention qu’elles respectent toujours les règles de sécurité. Il se fera ainsi virer trois fois de l’école durant son année de CE2. En CM1, son professeur conseillera à ses parents de le faire passer directement en 5ème. Ils décideront de le faire entrer en 6ème. Malgré ce compromis, l’enfant solitaire ne s’adaptera pas à sa nouvelle école où les enfants sont tous plus âgés que lui. Persécuté par ses camarades, il changera rapidement d’école. Par la suite, il décidera d’arrêter les études avant d’avoir son diplôme.

Durant sa vie professionnelle, Steve Jobs a aussi rencontré des difficultés liées à son caractère. Lorsqu’il décrocha son premier emploi chez Atari, sa direction cru réellement à son potentiel mais éprouvait de grandes difficultés à l’intégrer aux autres salariés. La supériorité qu’il s’octroyait et son manque d’hygiène lié à son côté zen faisait fuir ses collègues au point qu’il fut relayé au service de nuit.

Quelques années après la création d’Apple, son comportement envers ses salariés ainsi que les dépenses financières astronomiques liées à son projet « Lisa », le mèneront vers la sortie. En effet, les membres du conseil d’administration lui enlevèrent la direction de son projet.

En 1985, Steve vit de nombreux collaborateurs quitter sa société, notamment celui de son ami et cofondateur d’Appel, Steve Wozniak. Ce dernier ayant toujours considéré l’informatique comme une passion et non un moyen de s’enrichir ne partageait plus les objectifs de son ami et s’en était éloigné.

Le 31 mai 1985, Steve Jobs perdit cette fois le projet du Macintoch. Le conseil d’administration voulant l’éloigner de tout pouvoir, l’évinça de l’organisation et lui proposa de devenir le « visionnaire planétaire » en créant l’AppleLabs. Au-delà de l’échec professionnel, c’est l’abandon que Steve revivra en étant trahi par John Scullay, Markkula et Arthur Rock, trois individus qu’il considérait comme des « pères spirituels ».

C’est en septembre, que sous la contrainte, il donnera sa démission.

En 1986, il créera une nouvelle société « Next ». Mais n’ayant pas retenu la leçon de son échec chez Apple, l’entreprise qui perdit rapidement beaucoup d’argent.

Alors que la plupart des individus faisant face à un échec cède à la tentation de changer et de rentrer dans les rangs, Steve Jobs restera toujours le même face à la gloire comme face à l’adversité. Son anticonformisme et son égo sont tels que selon lui c’est le monde qui doit s’adapter à sa vision et non l’inverse.

 

IV/ Sa réussite.

Steve Jobs n’aime pas la mécanique mais adore passé du temps avec son père. Ce dernier profitera de ces moments privilégiés pour lui donner ses premiers cours d’électronique, de négociation lors de leurs recherches de pièces en casse. Mais son père lui appris un principe qui guidera Steve tout au long de sa carrière. Pour lui, la partie invisible d’un produit devait recevoir autant d’attention que la partie visible. Ainsi le panneau arrière d’une barrière ou d’une armoire devait être soigné même si personne ne le voyait. Même si ce perfectionnisme devint une obsession pour Steve, devenant un réel problème personnel et professionnel au quotidien, c’est cette facette de sa personnalité qui mènera Apple vers les sommets.

Le premier objectif de Steve Jobs naitra lorsque Steve Wozniak créera la Blue Box, un appareil permettant de téléphoner à l’autre bout de la Terre sans dépenser le moindre centime. Pour Wozniak, il ne s’agissait que du résultat de sa passion, mais pour Jobs, cela représentait un excellent produit à vendre. Ils se lancèrent donc dans la fabrication d’une centaine de Blue Box, qu’ils vendirent cent cinquante dollars pour un cout de revient de quarante dollars.

C’est suite à la création de l’Apple I que les deux Steve décideront de créer la société Apple. Malgré le peu d’intérêt que le public porta à leur nouveau produit, Paul Terrel, propriétaire d’un magasin informatique baptisé Byte Shop commanda cinquante pièces. Le garage des parents de Jobs sera alors réquisitionné pour la construction de ces produits et ses proches seront mis à contribution pour parer au manque de temps. Malgré la déception de l’acheteur qui pensait investir dans un ordinateur fini, Steve Jobs le convainquit rapidement de payer les cinquante circuits de l’Apple I. Grâce aux négociations de Steve Jobs pour l’achat des composants, ils réaliseront des bénéfices en vendant cinquante pièces supplémentaires à leurs connaissances.

L’Apple II obtiendra un plus gros succès, se vendant à hauteur de deux mille cinq cents pièces en 1977. En 1981, le nombre de produits vendus passera à deux cent dix mille. Les deux amis seront alors contraints de quitter le garage devenu trop étroit face à un tel engouement.

Le 12 décembre 1980, marque l’entrée en bourse d’Apple avec des actions à vingt-deux dollars passant à vingt-neuf dollars le soir même. Steve Jobs se retrouvant alors à la tête d’un capital de cinquante-six millions de dollars.

En 1986, il achètera la société Pixar qui répondra parfaitement à son désir de création à « l’intersection entre la technologie et l’art ». En effet, malgré sa tentative de commercialisation d’ordinateur, ce sont les films d’animations tels que Toy Story qui mènera la société au succès.

En 1995, dix ans après son départ de sa première société, Steve Jobs profita de la vente de Next à Apple pour reprendre contact avec elle.

Malgré de nombreux changements de direction, le conseil d’administration n’avait pas réussi à redresser l’entreprise qui perdait de plus en plus d’argent. Il demanda alors à Steve Jobs de revenir. Mais, malgré le désir de Steve de reprendre les rennes d’Apple, ce dernier ce fera prier, acceptant dans un premier temps, de revenir en tant que simple consultant et attendra le 16 Septembre 1997 pour devenir Président Directeur Général par Intérim avant de prendre l’entière responsabilité du poste en Décembre.

Alors qu’Apple était au bord de la faillite, la société rapportera trois cent neuf millions de dollars en 1998.

Gardant son désir intact de créer des produits simplistes, originaux et faciles d’utilisation pour l’utilisateur, et n’ayant plus aucune limite, l’imagination de Steve Jobs et de ses collaborateurs créera l’iMac, l’Apple Store, l’Itunes Store, l’iPod, l’iPhone et l’iPad avec le succès que nous leur connaissons aujourd’hui.

Steve Jobs a ainsi réalisé le rêve de fonder une entreprise qui lui survive.

La plupart d’entre nous passe leur temps à tenter de plaire aux autres, à rentrer dans un moule retenant les vagues que nous aurions été susceptible de produire. L’équation entre nos rêves et nos réelles capacités détenant une inconnue, nous préférons ne rien tenter.

La distorsion de la réalité de Steve Jobs semble être la solution de l’inconnue. Il imagine un produit loin des normes existantes et met tous les moyens humains et matériels pour que le réel prenne le pas sur l’imaginaire. Son esprit binaire ne cédant à aucun compromis, le résultat ne peut être que la copie conforme de son exigence.

Malgré les obstacles et les doutes de ses collaborateurs, Apple finit par donner raison à son fondateur, devenant ainsi la deuxième marque la plus puissante du monde.

 

Si la vie de Steve Jobs vous inspire, je vous invite à lire la biographie sur laquelle je me suis appuyée pour la rédaction de cet article. Elle a été rédigée par Walter Isaacson à la demande de Steve Jobs en personne.

Pour ceux qui n’aiment pas lire, ce livre a été adapté au cinéma. (Il s’agit de liens d’affiliation)

 

Et toi, aurais-tu le courage de te transformer en ordinateur, en utilisant le langage binaire comme seul esprit critique ?

Crois-tu en l’infinie possibilité du champ de la distorsion de la réalité ?

Si tu y croyais, quel objectif déciderais-tu d’atteindre ?

 

DAVID DOUILLET (Ou l’art de chuter pour mieux se relever)

DAVID DOUILLET (Ou l’art de chuter pour mieux se relever)

En tant qu’ancienne judoka, je ne pouvais pas ouvrir la catégorie du sport sans parler de celui qui m’a donné envie de monter sur les tatamis. En effet, la sagesse et le courage de David Douillet m’ont toujours fasciné. Le judo lui a appris à chuter pour mieux se relever et le judoka deviendra maitre en la matière.

 

I/ A l’Etat Brut.

C’est le 17 Février 1969 que David Douillet verra le jour à Rouen.

A l’image des sports mécaniques qu’il pratiquera, David aime vivre à deux cents à l’heure. Passionné et doté d’une certaine inconscience face aux dangers, il navigue entre les extrêmes. Pouvant par exemple, manger tout ce qui lui passe sous la main durant ses repos, puis ne plus s’autoriser aucune entorse à son régime en période de compétition.

Il s’épanouira d’ailleurs dans les sports extrêmes, seuls à savoir lui procurer de petites montées d’adrénalines.

Paradoxalement, il lui arrive de traverser des phases de paresse excessive, où il lui devient impossible de faire quoi que ce soit. Fatigué par l’intensité de la vie qu’il mène, ces moments de repos le rendent irritable.

Obstiné et orgueilleux, il a beaucoup de mal à supporter que l’on aille à l’encontre de ses idées fixes. Mauvais perdant, il se débrouille toujours pour avoir le dernier mot même lorsqu’il se sait en tort.

Mais c’est sa générosité qui gagnera le cœur des Français. En effet, il profitera de chaque occasion pour mettre sa notoriété au service des autres, en offrant notamment de son temps à la jeunesse.

L’une des volontés de Jigoro Kano, le créateur du judo était d’apprendre à ses élèves à se servir de la force de leur adversaire, mais aussi à apprivoiser leurs propres faiblesses pour les transformer en force. Et au-delà des qualités de David Douillet se sont surtout ces défauts qui le mèneront vers les sommets. En effet, sans son entêtement à suivre son instinct, sa fierté et son mépris pour la défaite, il n’aurait probablement pas été Champion Olympiques aux Jeux de Sidney en 2000.

 

II/ Un environnement familial.

Son père, Donald, abandonna David Douillet, peu après sa naissance.

Lorsqu’il eu quatre ans, Danielle, sa mère, rencontra Philippe qui deviendra son père adoptif. Le couple s’installant dans le canton de Vaux en Suisse pour raisons professionnelles, David sera élevé par sa grand-mère à qui il vouera un amour sans faille. Il ne gardera aucune rancœur envers sa mère pour cet éloignement familial, avouant que les seuls conflits qui se créent parfois entre eux ne sont dût qu’au caractère de cette dernière dont il a lui-même hérité. Fiers et directifs, il arrive que les conversations se soldent par la victoire de celui qui criera le plus fort. Leur complicité grandira avec la carrière du judoka. Alors qu’elle ne connaissait rien à la discipline, sa mère suivra chacune de ses compétitions, s’inquiétant de chaque étape qui les constituent, de la préparation jusqu’au combat, en passant par la pesée. Elle ira même jusqu’à aller étudier les combats des potentiels adversaires de son fils.

Malgré l’éloignement, c’est à Philippe qu’il se confiera. Connaissant sa franchise et son aptitude à ne pas passer par quatre chemins, c’est à lui qu’il fera appel pour répondre à ses questionnements d’adolescent. Compétiteur dans l’âme, le père adoptif contribuera à forger ce sentiment dans la tête du fils.

A l’âge de 25 ans, suite à sa paternité récente, David Douillet décidera de rechercher son père. En reprenant contact avec lui, il apprendra l’existence d’Aurélia, sa demi-sœur de sept ans sa cadette. Tous deux heureux de découvrir cette fraternité, ils garderont une relation bienveillante, tentant sans cesse de rattraper le temps perdu. Le grand frère prendra son nouveau rôle très à cœur s’appliquant à la guider dans son parcours et à répondre au mieux aux interrogations de la jeune femme. Sans rancune sur le passé, David et Donald seront fin prêts pour tourner la page et écrire leur histoire.

On entretient souvent des rancœurs vis-à-vis de nos parents pour l’éducation trop stricte qu’ils nous ont donnés ou au contraire, leur absence. Ces jugements nous privent non seulement de reconstruire une nouvelle histoire familiale, mais aussi de nous construire individuellement en tant qu’être, puis en tant que parents. Pour nous épanouir en tant qu’individu, inculquer de vrais valeurs à nos enfants et accepter à notre tour l’inéluctabilité  des erreurs que nous ferons auprès d’eux, nous avons besoin d’être en paix avec notre passé et nos géniteurs. David Douillet a décidé de faire l’impasse sur les choix de ses parents afin de vivre à son tour son rôle de père et d’appliquer sa propre vision de la paternité et de la famille.

 

III/ Ses échecs et blessures.

Tout au long de son adolescence, David Douillet souffrira d’un complexe lié à sa carrure. En effet, à l’âge de onze ans, il mesurait déjà un mètre quatre-vingt et pesait quatre-vingt kilos. « L’habit ne fait pas le moine » prend alors tout son sens. Le garçon aura du mal à supporter le fait de toujours devoir se justifier sur son âge. En effet, son gabarit hors norme n’avait pas entrainé son esprit d’enfant au stade adulte. A chaque discussion avec des gens qu’il venait de rencontrer, David devait attendre qu’un membre de sa famille annonce son âge, avant de pouvoir parler, au risque que l’on soit choqué de son manque de maturité.

Il souffrira aussi de son manque de succès auprès des filles. Sa taille n’attirant pas les adolescentes de son âge, il ne jouera auprès d’elles que le rôle du bon copain.

Le 6 Mars 1993, il perdra son ami, Thierry Harismendy dans un accident de la route. Au cours de leur séjour au Japon, David rentrait d’un restaurant avec quatre de ses amis lorsqu’une voiture percutera Thierry. Il restera aux cotés de lui, jusqu’à ce que les secours arrivent, même s’il n’aura fallut que quelques minutes avant que son ami ne s’endorme. Lorsqu’il apprit que le Japon a été désigné pour accueillir les Championnats du Monde 1995, il eu besoin d’un moment de réflexion avant d’accepter de participer à la compétition.

C’est à la fin du mois de Septembre 1996 que la vie de David Douillet a failli basculer. Après sa victoire aux Jeux Olympiques d’Athènes et la médiatisation qui en a découlé, il décide de s’offrir un moment seule avec une autre de ses passions, la moto. Alors qu’il commence tranquillement sa balade sur l’autoroute, il voit un automobiliste se rabattre sur la file de gauche où il se trouve. A cet instant, il se retrouve propulsé à cinq mètres du sol avant de finir sa chute dix mètres plus loin. La chute justement fut déterminante à la survie de David Douillet. En effet, s’il n’avait pas effectué une reproduction parfaite de ce qu’on lui a enseigné au dojo, l’homme ne se serait jamais relevé. La chute ayant bloqué son diaphragme, il fit preuve de sang froid en expirant, comme il l’avait appris sur les tatamis, tout l’air présent dans ses poumons. Ensuite, il comprendra vite que la chute n’a pas totalement épargné son épaule et sa jambe droite. Il trouvera malgré tout la force de se relever pour se mettre à l’abri en attendant les pompiers. C’est en arrivant à l’hôpital qu’il comprit la gravité de sa blessure au mollet. Une plaie béante laissait entrevoir la déchirure de  son muscle, laissant les médecins interrogatifs au sujet de l’usage qu’il pourrait faire de sa jambe après l’opération. Pour son épaule, le premier diagnostic n’annonçait qu’une simple luxation, mais David, connaissant parfaitement son corps, demanda un nouvel examen. Ce dernier prouva la présence d’une luxation stade 3. Il fut donc reconduit au bloc opératoire pour une seconde intervention. C’est après quatre jours d’hospitalisation et la prise de nombreux cachets que David Douillet commença à s’inquiéter au sujet d’une potentielle retraite sportive anticipée. Voulant mettre toutes les chances de son côté et reprendre la route du dojo au plus vite, il décida de changer de traitement et demanda à ce qu’on ouvre son plâtre et qu’on lui mette des électro-simulateurs à travers.

D’ordinaire plutôt casse-cou, David Douillet connaît l’importance d’une chute. Son accident de moto est la preuve que l’important n’est pas la raison de la chute, mais la manière dont on chute. Dans la vie, nous avons parfois peur de prendre des risques, nous redoutons la chute qui précèdera l’échec. Alors au lieu de chercher des solutions afin d’alléger une potentielle chute, nous nous focalisons sur l’éventuel échec et faisons demi tour.

Si, lors de son accident, David Douillet était resté paralysé sur la vision de l’échec, il en aurait perdu la vie.

 

IV/ Sa réussite.

La première consécration de David Douillet arrivera lorsqu’il aura 17 ans, soit six ans après ses premiers pas sur les tatamis en devenant champion de France Junior.

En 1992, il décrochera la médaille de bronze au Jeux Olympiques de Barcelone avant de braver une seconde fois l’Olympe à Athènes où il sera alors sacré Champion Olympique.

Durant ces années de préparation, il deviendra Champion du Monde en 1993, puis, aidé par le souvenir de Thierry Harismendy, renouvèlera sa performance en 1995, où il remportera cette fois le titre parmi les poids lourds mais aussi en Open.

Quatre mois après l’accident qui a failli lui couter la vie, il battra son record sur le banc de musculation avec des triples flexions à 700Kg. Puis, en mai, il gravira l’Alpe-D’Huez en vélo une heure et quelques minutes.

En 1997, il deviendra quadruple Champion du Monde à Bercy, se hissant ainsi au rang du judoka le plus titré du Monde. A ce jour, il fait d’ailleurs toujours partit du trio mondial de tête puisqu’il reste le second judoka le plus titré du Monde, derrière Teddy Riner.

Le 22 Septembre 2000, David Douillet réalisera un nouvel exploit malgré un début de journée inquiétant. Son accident de moto lui ayant laissé d’importantes séquelles, cela fait quelques jours que des petits os bougent à l’intérieur de son coude. Le dernier jour de sa carrière sportive arrive alors et il compte bien la finir en beauté. Mais jouant de malchance, c’est aussi le jour qu’à choisi son articulation pour se bloquer. Il ne perdra pas un instant pour aller voir son médecin, Didier Rousseau extraira 12cm3 « d’un liquide jaunâtre ». Puis il prendra la route du dojo pour disputer son premier combat contre Tataroglu, un turc de 152 kilos. Qualifié pour les quarts de finale, il se mesurera au Belge, Hari Vanbarneveld, qui bien plus qu’un adversaire, est avant tout un ami du judoka français. Puis il battra Pertelson, un estonien dont le poids résulte d’une importante masse musculaire. Malgré le problème de son coude qui persiste durant ses combats, David réussi à placer un Uchi Mata marquant rapidement un Ipon.

Encore marqué par les traces de son accident de moto, quatre ans auparavant, David Douillet se retrouve en finale contre le Japonais Shinohara qu’il n’a jamais fait chuter. Le chrono démarre, le français profite comme toujours, de sa prise de garde pour prendre la température de son adversaire. David Douillet sentant son adversaire fatigué n’attendra pas longtemps pour lancer sa première attaque. Pour la première de sa carrière, il mettra ainsi le japonais à Terre. Après avoir marqué de Yuko, le chronomètre s’arrête, David Douillet est double champion Olympique.

Lorsqu’un journaliste lui demandera s’il s’agit du plus beau jour de sa vie, il répliquera que non, que les plus beaux jours de sa vie sont la naissance de ses enfants.

Malgré l’intensité de la vie qu’il mène et son divorce avec la mère de ses deux premiers enfants, il attachera une importance toute particulière à l’éducation de ses enfants. Avec Valérie, sa nouvelle femme, ils formeront une famille recomposée où l’égalité et la fraternité seront les maitres mots.

C’est après avoir vécu les moments les plus sombres de son existence que David Douillet a réalisé ses plus grands exploits. Il a su chuter pour mieux se relever. Après coup, se sont ses blessures qui ont entretenu son âme de combattant.

Lorsque nous traversons des moments difficiles, nous nous demandons pourquoi le sort s’acharne contre nous. En réalité, je pense que rien arrive au hasard et que les épreuves que nous surmontons nous donnent de nouvelles armes pour avancer.

Sans son accident, David Douillet n’aurait peut-être pas trouvé la même motivation pour répéter chaque jour les mêmes entrainements et heures de musculation. Il n’aurait probablement pas eu les ressources morales pour battre son record de triples flexions. Alors qu’il a failli perdre la vie, David Douillet a finalement reconquit l’Olympe.

 

Si le parcours de David Douillet vous inspire, je vous invite à lire son autobiographie « L’âme du conquérant » (Ceci est un lien d’affiliation)

 

Et toi, laquelle de tes chutes as-tu transformé en podium ?

Lequel de tes défauts pourrais tu transformer en mine d’or ?

Biographie de Christian Faison (Un homme debout)

Biographie de Christian Faison (Un homme debout)

Avec le recul, je pense pouvoir affirmer que Christian Faison est l’un des plus grands déclencheurs qui m’ont donné l’envie d’ouvrir ce blog.

C’est lorsque j’ai lu son livre alors que j’avais 17 ans que j’ai compris que certaines histoires, certains destins se devaient d’être connus de tous.

Dans son récit « J’ai dix ans et ma vie est un cauchemar », Christian nous prouve que tout est possible. Il est la preuve vivante que l’humanité peut naitre de l’inhumanité.

 

I/ A l’état brut.

Né le 9 février 1963, à l’hôpital public Hoche à Nimes. Christian Faison naitra sous le signe du Verseau.

Selon moi, ce qui décrit le mieux Christian Faison est l’adjectif « vivant ». Il frôlera la mort plus d’une fois. Pourtant, il saura se relever après chaque chute, emmagasinant à chaque retour à la survie un peu plus d’envie de rencontrer la vie, celle à qui il vouera une passion dévorante.

Hormis sa capacité d’adaptation sans faille, et celle de donner toujours plus d’amour à ceux qui l’entourent, il est difficile de savoir si les traits de caractère de Christian sont bruts ou s’ils ont été dictés par son enfance.

Elève turbulent dans son enfance, il deviendra ensuite effacé, manquant cruellement de confiance en lui.

De nature optimiste, il espère pourtant une vie meilleure. Mais en attendant que la roue tourne, il profitera de chaque instant pour apprendre. Apprendre de la vie, apprendre des autres, apprendre de lui-même.

Apprendre à saisir chaque opportunité qui pourrait le mener sur le chemin de la vie.

C’est probablement l’optimisme qui poussera Christian à saisir les opportunités qui s’offrent à lui.

Lorsque quelqu’un réussit sa vie, on a tendance à dire qu’il a eu de la chance. Dans le cas de Christian Faison, il est impossible d’apporter un tel argument. Lorsqu’on connaît les évènements qui composent son enfance et son adolescence, il serait inconcevable de ne pas comprendre que la chance n’est pas un don de la nature mais un art de saisir la bonne opportunité au bon endroit, au bon moment. Il s’agit d’une capacité d’adaptation, d’une capacité d’optimisme même lorsque tout va mal. Savoir garder l’objectivité pour mieux observer, pour mieux comprendre que sa vie se décide à chaque instant, mais que le seul décideur, c’est soi-même.

 

II/ Un environnement familial

Son père, agent immobilier et assureur de profession l’abandonnera dès sa naissance. Il ne le verra que deux fois : une fois le soir de sa naissance, puis quelques années plus tard dans la rue, lui à pieds aux cotés de sa mère, son père au volant de sa voiture, prenant la fuite en le voyant.

Il découvrira, par hasard, l’existence d’un demi- frère. Après s’être assuré que son intuition était bonne, sa mère demanda au petit garçon qu’il venait de rencontrer et avec qui, il jouait de s’en aller et annonça à son fils qu’il s’agissait en fait de son demi-frère. Il ne le reverra jamais.

Sa mère n’ayant pas désiré cet enfant, reprochera à ce fils sa naissance, mais aussi sa masculinité, tout au long de sa vie allant jusqu’à lui imposer des vêtements féminins afin de combler le manque de cette fille qu’elle aurait voulu avoir.

Doté d’un orgueil sans réserve, cette misandre n’hésitera pas à travailler nuit et jour, infligeant le même  sort à son fils tout au long de son enfance et ce, jusqu’à sa majorité et plus.

C’est à l’âge de 7 ans que Christian rencontrera celui qui deviendra rapidement son beau père et qui lui donnera son nom avant de transformer sa vie en cauchemar.

Tantôt abandonné, tantôt battu et réduit à l’esclavage par sa propre famille. Christian prouvera plus tard que nous ne sommes pas obligés de reproduire indéfiniment le schéma de ses parents. Que nous pouvons apprendre l’amour paternel sans l’avoir reçu. L’hérédité de la violence n’est pas une excuse, encore moins une fatalité.

 

III/ Ses blessures, ses échecs.

 

Suite à l’abandon de son père, Christian Faison s’est retrouvé seul avec sa mère dans un « foyer pour jeunes femmes en détresse».

Puis, sa mère troqua son nouveau poste de manutentionnaire pour un emploi de femme d’entretien dans les immeubles HLM acquérant ainsi un logement de fonction à faible loyer. C’est ici que Christian creusa un peu plus sa peur de l’abandon.

En effet, pour assumer cet emploi, sa mère le laissait seul dans l’appartement. Il était donc livré à lui-même chaque jour, plongé dans le noir le plus complet, alors qu’il n’avait pas trois ans. Dans son lit à barreau, prisonnier de l’obscurité, il pouvait passer des heures à pleurer, complètement apeuré, sans que personne ne vienne le consoler.

Lorsque sa mère rentrait du travail et que Christian avait dérangé l’appartement, la punition était de lui mettre la tête dans le lavabo rempli d’eau froide jusqu’à suffocation.

Malgré son infinie solitude et les humiliations permanentes infligées par sa mère, Christian était un enfant plein de vie. Vrai bout en train à l’école, il ne connaissait que trop bien l’importance de la vie et de la liberté. L’école était pour lui son seul terrain de jeu où il pouvait enfin profiter de la présence d’individus qui plus est, de son âge. Il développa alors une soif d’apprentissage inextinguible. En effet, il voulait tellement apprendre des autres, de lui, de la vie dans ce paysage sans nuage apparent.

Malheureusement, ce n’est pas comme cela que le corps enseignant analysa la situation. Pour lui, Christian ne pensait qu’à s’amuser en se moquant bien de l’apprentissage.

C’est alors qu’il fut menacé de redoublement s’il ne rattrapait pas son retard de lecture.

Malgré ce manque d’attention parentale et ce surplus de violence, c’est à l’âge de 7 ans que tout a basculé pour le jeune Christian. En effet, c’est à cet âge qu’il rencontra pour la première fois celui qui deviendrait son bourreau durant trois longues années.

Après une courte période de séduction de la femme mais aussi de l’enfant ne donnant aucun indice sur la face cachée de cet homme, les deux tourtereaux finirent par se marié le 11 Décembre 1971 offrant par la même occasion le nom « Faison » à ce Christian jusqu’alors en recherche d’identité.

Le déménagement vers ce qu’il crût, l’espace d’un instant « la maison du bonheur » marqua ainsi le tercet du malheur.

A peine passé le pas de la porte, Christian reçu une vague de coups incompréhensible, inattendue, injustifiable. Mais ce qu’il ignore encore, c’est qu’il ne s’agit là que d’un avant goût de ce qu’il devra subir dans les mois, les années à venir. A partir de ce jour, il vivra dans la violence et la peur omniprésente. Tantôt battu, tantôt inquiet pour sa mère venant de recevoir les coups.

A partir de ce jour, les règles sont claires : si Christian ne veut pas connaître la pension, il devra, avec sa mère, se rendre utile et rapporter de l’argent à son père adoptif. C’est ainsi qu’ils deviendront tous deux, les esclaves de leur tortionnaire, forcés à travailler dans les champs jusqu’à douze heures par jour, ajoutant ainsi de nouvelles humiliations et douleurs à leur supplice déjà subi au sein du foyer familial.

Au-delà des coups, Christian survivra aussi aux tentatives de meurtre de son bourreau qui lui pointera, à plusieurs reprises, son fusil sur la tempe. Ici, il ne s’agit pas de menaces puisqu’il ira jusqu’à tirer, l’arme sauvant sa victime in extrémiste en s’enrayant.

C’est à la suite d’un énième coup de folie, d’une intensité plus importante qu’à l’accoutumé, que Christian et sa mère, trouveront la force de s’échapper.

La famille monoparentale se retrouve alors à la rue, terrorisée par l’idée que leur tortionnaire ne les surprenne.

Recueillis par le frère de son beau père, puis la sœur de sa mère, ils finiront chaque fois par être découverts par leur tortionnaire.

Ils logeront ensuite dans des appartements vétustes et qui le deviendront un peu plus chaque jour.

En effet, pour payer leurs loyers, Christian travaillera auprès de sa mère une douzaine d’heures par jour. Fragilisant encore un peu plus sa santé et ses chances de réussite à l’école qu’il doit allier à ses activités nocturnes. Leur principale activité étant la récupération, le tri et la vente de matériaux, leur appartement servira durant de nombreuses années de centre d’entreposage laissant juste la place pour circuler entre les déchets et dormir.

Beaucoup d’entre nous, en pleine force de l’âge, nous plaignons des 35 heures par semaine. Quelque soit la météo, quelques soit les dangers de la rue, de la nuit, Christian atteindra et renouvèlera ce quota tous les trois jours, sans parler de ses journées d’école qu’un garçon de dix ans se doit d’assumer parallèlement. Lorsque le week-end nous motive à nous réveiller chaque matin, lui pense au toit qu’il ne doit pas perdre pour tenir éveiller chaque soir.

 

IV/ Sa réussite.

La première réussite de Christian Faison est l’apprentissage de la lecture. Même s’il peut nous paraître simple, avec le recul, cela reste l’une des disciplines primordiales dont l’apprentissage peut s’avérer complexe, plus encore pour Christian qui ne pense, à cet âge, qu’à apprendre l’étymologie du bonheur.

Après n’avoir qu’à peine survolé les bancs de la classe, et suite à une menace de renvoi, Christian, aidée de sa cousine, appris à lire en 48 heures avec pour seule motivation le fait de récupérer sa petite voiture préférée, confisquée par cette dernière.

Sa seconde réussite, la plus importante à mon sens, est la survie.

En effet, il a survécu aux coups, à la sous-nutrition, à l’esclavage, à la mort, se réconfortant durant des années en pensant qu’ « il parait que c’est arrivé à d’autres ». Se rattachant à Dick, le chien de son beau père, pour panser ses blessures physiques et morales, après chaque torture, il découvrit vite que certains individus du règne animal, sont bien plus humains que certains êtres de l’espèce humaine.

Celui qu’il surnommera « Le Père Douceur », aura la lourde tâche de l’accompagner dans les soins et la purification de son âme lorsque la haine et le goût de la vengeance viendront s’immiscer aux cotés de son innocence enfantine. C’est lui qui lui apprendra le pardon qui lui permettra bien plus tard de ne garder aucune rancœur de son passé.

Comme lors de ces premières années d’école, Christian Faison, connaitra des difficultés tout au long de ses études. Troquant alors la joie de vivre de sa petite enfance contre le poids du travail nocturne, de la faim, de la fatigue et des douleurs. Contre le poids de la détresse…

Pourtant, malgré les réticences dictées par sa profonde pudeur, il finira toujours par saisir les mains tendues. C’est ainsi qu’il réussira, avec l’aide de frère Marcel, à maintenir le cap tant bien que mal.

Par la suite, l’accompagnement de son  professeur principal de troisième alliée à son courage  et sa détermination le mèneront à une moyenne générale de 16/20, à l’obtention du BEPC ainsi qu’au tableau d’honneur.

En parallèle, alors qu’il n’a que 17 ans, Christian postule dans une station service. Essuyant un premier refus, il ne s’avoue pas vaincu. Puisque l’équipe est au complet, il propose au patron de créer son propre service. Grâce à sa persévérance et son audace, il deviendra alors son propre chef en fournissant du carburant aux nouveaux clients de la nuit.

Alors que son service contribue largement au succès florissant de la société et à l’augmentation de son chiffre d’affaire, Christian rencontre un ancien camarade d’école qui se met alors en tête de l’attirer dans un nouveau monde professionnel.

Malgré de grosses hésitations engendrées par son manque de confiance en lui, Christian fini par accepter le contrat de trois mois que lui propose le patron de cette vieille connaissance. Il entame alors, non sans difficultés, son stage préparatoire d’assureur où il apprendra à franchir tous les obstacles se posant en travers de son chemin, accédant ainsi à un second, puis un troisième trimestre de formation. Il devient ainsi chargé de secteur dans la vente d’assurance vie. Métier qu’il devra concilier aux nombreux autres qu’il continue à exercer aux côtés de sa mère, le soir et les week-ends.

En Mars 1986, il s’inscrit à un cours de vente, afin de réaliser son rêve d’être un jour diplômé. Parmi une cinquantaine de participants, pour la plupart déjà surdiplômé, Christian comprendra vite l’importance de ce qu’il a appris des rencontres survenues durant toutes ses nuits de dur labeur. Il se rend compte que les diplômes ne sont rien comparés à la connaissance de l’être humain en lui-même. Dans la vente, rien ne vaut la qualité des relations humaines.

Il sortira diplômé de cette formation, terminant huitième de sa promotion.

Malgré les hauts et les bas qui ponctueront sa carrière d’assureur, Christian poursuivra une évolution hiérarchique exemplaire, devenant agent de Maitrise, chargé d’inspection en décembre 1994. Mais cet autodidacte n’en restera pas là puisqu’il finira, deux ans plus tard, Major de promotion, sur le plan régional, à l’examen d’inspecteur d’assurance avec la note de 16.58/20.

En 1988, plus serein professionnellement, il s’accordera enfin de penser à sa vie sentimentale. C’est alors qu’il rencontrera Sylvie, la femme qu’il épousera le 24 mars 1992 contre l’avis de sa mère qui voue une haine sans nom envers sa compagne.

Cette femme lui donnera par la suite deux enfants : son fils, Christopher, né en 1993, puis sa fille, Aurianne, née en 2000.

Son désespérant espoir qui l’a, dans un premier temps, tenu en vie, a fini par lui prouver, par nous prouver que tout est possible. Malgré son enfance, malgré les démons dont son passé l’accable, Christian a su renaitre de ses cendres pour devenir un homme debout.

On dit que l’espoir faire vivre et Christian en est la preuve vivante.

En effet, même s’il a été obligé de subir la vie pendant de nombreuses années, il a toujours espéré une vie meilleure. Sans cet espoir, il n’aurait probablement pas survécu au quart de ce qu’il a affronté au cours de son enfance et de son adolescence. Sans cet espoir, aucune reconstruction ne lui aurait été possible. Sans cet espoir, la vie lui aurait tout simplement été impossible.

On a tendance à ne voir que nos problèmes. A force de les regarder, on finit souvent par les agrandir jusqu’à réussir à nous convaincre que nous sommes les seuls à vivre ce genre de choses. Pourtant, il faut toujours garder en mémoire que d’autres avant nous on subit ce que nous sommes en train de subir et qu’ils y ont survécu. Evidemment, chaque situation diffère de quelques détails, mais ce qui fait réellement la différence est l’angle de vue auquel on décide de se substituer. Personne d’autre que nous ne peut espérer pour nous. Nous sommes la seule personne capable de nous relever même quand se sont les autres qui nous ont lâchement mit à Terre avant de nous piétiner jusqu’à épuisement

 

Si l’histoire de Christian Faison vous inspire, je vous invite à lire son auto-biographie « J’ai dix ans et ma vie est un cauchemar » ainsi que « J’ai choisi de vivre« . (Il s’agit de liens d’affiliations)

 

Et toi, de quelle manière te représentes-tu les failles de ton passé ?

Te souviens-tu avoir espérer des jours meilleurs ?

Penses-tu que la lumière peut se créer au plus profond des ténèbres sans la force électromagnétique qu’exerce l’homme sur son destin ?

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