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Catégorie : Humanitaires

MERE TERESA (LA MERE DES PAUVRES)

MERE TERESA (LA MERE DES PAUVRES)

MERE TERESA

(La mère des pauvres)

 

Aujourd’hui j’ai décidé de vous parler d’une femme qui a décidé de se mettre à la place de ceux qu’elle veut aider. Mais pas par un simple jeu de rôle, pas par une simple expérience. Agnès Gonxha abandonnera tout bien matériel pour devenir pauvre parmi les pauvres, pour devenir Mère Teresa.

 

I/ A l’état brut

Agnès Gonxha naitra le 26 aout 1910 à Skopje.

Très tôt, l’enfant débordera d’attentions envers les autres. En effet, elle sera toujours à leur écoute, soit pour pouvoir leur venir en aide, soit pour répondre à des questions existentielles qu’elle se pose déjà sur l’amour, la vie, et le lien qui les unis.

Joyeuse, la petite fille sourira à la vie et exprimera ses émotions à travers la musique et le chant. Au-delà d’une curiosité enfantine, réside chez la jeune fille une soif de développement aussi bien personnel, que spirituel et intellectuel.

Agnès Gonxha a soif de lumière, de vie, d’apprentissage. Elle est l’exemple de la chaine d’humanité qui relie chacune de nos âmes. Elle apprendra des autres en les observant et en les écoutant. Ses nouvelles connaissances assimilées ainsi que son esprit, plus ouvert après chaque expérience, lui permettront d’aider les plus démunis. De ces derniers, elle emmagasinera de la gratitude de voir un sourire sur un visage, de la gratitude à la vue d’un esprit apaisé. Et la vie continuera son cours gravitant autour du noyau du partage.

 

II/ Un environnement familial

La famille Gonxha, très unie inspirera l’amour et le bonheur. Pourtant, c’est probablement dans la douleur que la complicité entre Agnès et sa mère, Drana, prendra toute son importance. Cette mère dynamique et généreuse, n’hésitera pas à emmener sa fille, dès son plus jeune âge, à la rencontre des plus démunis. Ensemble, elles iront, dès qu’elles disposeront d’un instant, donner un peu de nourritures et de compassion aux pauvres. Durant toute son enfance, Drana inculquera à sa fille l’importance de porter secours à ses semblables.

Son père, Kolle, partageant la générosité de sa femme, sensibilisera Agnès sur l’importance de la discrétion du don. Il mettra un point d’honneur à ce que le plaisir de donner ne bascule pas dans l’humiliation pour celui qui reçoit. Si donner n’est pas honteux, il veut que le bonheur soit transmis avec le présent. Pour lui, la seule façon de ne pas entacher cette dernière, sera que le destinataire ne connaisse pas l’identité de l’expéditeur. A la fois engagé, notamment pour la libération de l’Albanie, et optimiste, il incarnera pour sa famille, la sécurité. Pour Agnès, son père est un vrai repère détenant la vérité absolue.

Le couple accueillera souvent des familles démunies pour un moment de partage autour d’un repas réchauffant l’estomac et le cœur de chacun.

Dernière d’une famille de trois enfants, Agnès profitera d’une enfance heureuse aux côtés de sa sœur ainée, Aga, qui jouera son rôle de protectrice, et de son frère, Lazare.

La famille d’Agnès Gonxha jouera un grand rôle dans son évolution. Voyant leur fille partager cette soif d’amour qui les caractérise, les parents ne poseront jamais de barrière en travers du chemin lumineux d’Agnès. On a tendance à critiquer les nouvelles générations, à mettre en avant leur côté égoïste. Mais, la plupart des enfants naissent insouciants, généreux, spontanés. Selon moi, c’est la transmission de nos peurs, notamment, celles de l’inconnu et du malheur, qui pousse les plus jeunes à s’éloigner de leurs semblables.

 

III/ Ses blessures, ses échecs

La première blessure d’Agnès Gonxhe pourrait paraitre enfantine, pourtant, ce sera l’un de ses moteurs. En effet, la perte du Père Noël résonne en elle comme un abandon des plus pauvres. Cette joie de l’attention donnée à chaque enfant, qu’elle pense partager avec le Monde, n’est en fait en fait qu’une illusion. C’est pendant ce moment de tristesse qu’elle commencera à imaginer une voie, sa voie, vers l’amour inconditionnel.

Mais le bonheur de la famille basculera lorsque son père mourra dans d’atroces souffrances, sans que l’on sache pourquoi, après des vomissements de sang qui surviendront à la suite d’une réunion politique. La petite fille n’aura alors que neuf ans. Cette perte de l’être cher lui donnera la sensation de se rapprocher des pauvres.

Mais la signification de la pauvreté prendra tout son sens lors de son noviciat qu’elle effectuera à travers les villes les plus pauvres d’Inde. Elle découvrira alors la pauvreté matérielle de ces êtres qui vivent dehors, mais aussi la pauvreté de l’âme de ces gens abandonnés. Elle verra des corps sans vie répandu un peu partout dans les rues, peinant à s’habituer à l’odeur de corps brûler sur les bûchers funéraires.

Le plus difficile, pour Mère Teresa, sera le rejet de certains pauvres qui, ne comprenant pas son action, ne voudront pas saisir la main qu’elle leur tendra. Ce refus de recevoir, ce refus d’amour et de lumière la bouleversera.

En plus de ces souffrances, elle sera troublée par un sentiment d’abandon. Au plus profond de son âme, elle se sentira terriblement seule. Ne ressentant plus la présence de Jésus, ce sentiment désagréable durera et se renforcera tout au long de sa vie, jusqu’à, à certain moment, frôler dangereusement avec l’insupportable.

Mère Teresa sera aussi victime de nombreuses menaces de la part d’individus, penseront ses actes motivés par la volonté de convertir religieusement les femmes ayant besoin de ses services. Selon eux, la missionnaire chercherait à embaucher ses patientes. Pourtant, le vrai moteur qui la pousse chaque matin à prendre soin de ces êtres est la souffrance, qui la rongera chaque soir, de ne pas être en capacité de s’occuper de tous les pauvres.

Alors que nous passons notre vie à fuir le malheur, le notre, et parfois, inconsciemment, celui des autres, de peur qu’il nous déteigne dessus, Mère Teresa n’hésitera pas à baigner dans une foule de blessures. Pour elle, nous ne pouvons comprendre les autres qu’en devenant les autres. La tristesse, l’abandon et la pauvreté, la motivent chaque jour à construire un futur meilleur. Qu’importe les critiques, elle connait l’importance de sa mission, et l’accomplira jusqu’à la fin de ses jours.

 

IV/ Sa réussite

Agée de sept années seulement, Agnès Gonxha, consciente de l’importance de l’amour au sein de sa famille, comprendra que la plus grande pauvreté n’est pas liée à une carence pécuniaire mais d’amour.

C’est à l’âge de douze ans, qu’elle décidera de donner l’amour inconditionnel aux pauvres.

Mais sa grande révélation aura lieu lors d’une discussion avec des missionnaires de Jésus qui rentreront d’Afrique, après avoir parcouru de nombreux pays et aidé de nombreuses populations. Leurs récits l’a feront rêver jusqu’à la réalité.

C’est ainsi qu’elle prendra la décision de quitter sa famille, le 26 Septembre 1928, à l’âge de 18 ans, pour rejoindre la congrégation des sœurs de Lorette à Rathfarnham en Irlande. Elle y enseignera durant quatorze années. Parallèlement aux ressources intellectuelles qu’elle offre aux enfants, elle partira, dans durant les années 1940, à la rencontre des plus démunis de Motijheel.

Le 25 mai 1931, lors de la cérémonie de ses premiers vœux, Agnès deviendra Teresa. Ses vœux définitifs seront prononcés six ans plus tard. Teresa, âgée de vingt-six ans, deviendra alors Mère Teresa.

Le cœur démuni face à la pauvreté et la tête remplie de questionnement vis-à-vis des solutions encore inconnues qui pourraient atténuer la douleur de l’humanité, elle sera forcée de partir effectuer sa retraite à Darjeeling. Le 10 Septembre 1946, dans le train qui l’y mènera, lors d’une de ses nombreuses méditations, elle ressentira ce qu’elle qualifiera d’ « appel dans l’appel ». Le message qu’elle percevra sera la nécessité de quitter tout confort matériel pour s’immerger au milieu des pauvres afin de ressentir leurs douleurs et d’être en mesure de les apaiser le mieux possible.

Après une longue attente, notamment dû aux refus de sa hiérarchie, elle obtiendra finalement l’autorisation de quitter Loreto House, le 6 janvier 1948, dix-neuf ans jour pour jour après son entrée au couvent. Elle devra néanmoins attendre la fin des démarches administratives pour partir, le 16 Août 1948, avec pour seules richesses, son sari et cinq roupies.

Le rêve de sa vie va commencer à prendre forme sous le nom des « Missionnaires de la Charité ». Après des mois à ne pouvoir soulager les pauvres que dans les rues de Calcutta, une maison lui sera offerte au 14, Creek Lane. Elle pourra désormais accueillir les malades afin de les soigner, ou quand il sera trop tard, pour leur apporter chaleur et amour jusqu’à leur dernier soupir.

Mère Teresa marquera de nombreux esprits sur son passage, elle le comprendra le 20 mars 1949 en voyant arriver Shubashini Das, une ancienne élève de Loreto. Malgré ses mises en garde et après mûre réflexion, cette dernière prendra la décision de s’engager auprès de son ancienne professeure.

Trois ans après sa création, « Les Missionnaires de la charité » réuniront sept sœurs réparties dans cinq centres.

Nirmal Hriday, la maison du cœur pur, verra le jour le 22 Août 1952. Comme l’indiquera la pancarte, la bâtisse cédée par la ville de Calcutta, fera office de « foyer pour les mourants abandonnés ».

Une autre preuve de la reconnaissance portée à Mère Teresa et son institution résidera dans le don qui lui sera fait par un inconnu. En effet, un musulman quittant le pays suite à l’assassinat de Gandhi laissera sa demeure pour un prix symbolique.

Gandhiji Prem Nivas sera créé à la fin des années 1950. La seule fabrique de saris pour missionnaire n’embauchera que des lépreux qui garderont ainsi un lien social malgré la maladie.

Puis, après avoir été élue Supérieure générale de la Congrégation, obtient l’accord nécessaire à l’ouverture de deux nouvelles missions à Delhi et Ranchi.

En 1962, la médaille Padma Shri lui sera remise. Elle ne finira par l’accepter qu’ « au nom des pauvres ».

En 1963, naitra la communauté des frères missionnaires. Le premier objectif sera d’accueillir les jeunes sans abri ou handicapés et de guider les jeunes délinquants vers le bon chemin.

Mais Mère Teresa commencera à s’éloigner physiquement des nombreux foyers existants. Sollicitée dans le monde entier pour trouver des remèdes à tous les maux de la planète, la dernière partie de sa vie sera dédiée à parcourir le globe.

En 1970, elle recevra le Good Samaritan des Etats-Unis et le prix Jean XXIII d’Italie. De nombreuses récompenses lui seront ensuite attribuées dont le Prix Nobel de la Paix en 1979.

Aujourd’hui, les Missionnaires sont des centaines à travers le monde. Divisé en huit branches, l’ordre des Missionnaires de la Charité, est représenté par des hommes, des femmes, des religieux, des laïcs, des individus en pleine santé comme des malades. Chacun d’entre eux aide comme il le peut ceux qui n’ont plus la force de s’aider, ceux qui n’ont plus la force de s’aimer.

Mère Teresa, goutte d’eau dans cet océan de larmes, deviendra la goutte d’eau qui fera déborder de nombreux vases de pauvreté, pour les immerger dans des flots d’amour et de paix. Elle le sait, la vraie richesse, n’est pas palpable, n’est pas chiffrable. Elle n’est pas quantitative, mais qualitative. La vraie richesse est celle du cœur et de l’âme, de l’altruisme et de l’action, de l’amour et de la paix.

Mère Teresa, lélectron libre se rapprochant des neutrons sera rapidement poursuivi par les protons biens décidés à former l’atome de l’humanité. La force s’alliant à la faiblesse et l’amour s’attachant au désamour, c’est finalement l’espoir qui deviendra l’atome crochu de l’humanité.

 

Si le parcours de Mère Teresa vous inspire, je vous invite à lire la biographie « Le Royaume de sa nuit » écrite par Olympia Alberti, sur laquelle je me suis appuyée pour la rédaction de cet article (Ceci est un lien d’affiliation) 

 

Et toi, quel électron es-tu ?

Dans quel puit de potentiel immergerais-tu les vases débordants de désespoir ?

MARTIN LUTHER KING (LA VOIX D’UN PEUPLE)

MARTIN LUTHER KING (LA VOIX D’UN PEUPLE)

Martin Luther King a donné sa vie à l’Humanité. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’a pas œuvré simplement pour l’égalité entre blancs et noirs mais pour l’égalité dans sa globalité aussi bien raciale, qu’économique ou sociale. Malgré les menaces et les coups, la peur de Martin Luther King n’a jamais pris le dessus sur son combat.

 

I/ A l’état brut

Michael King, né le 15 janvier 1929, poussera son premier cri à Auburn Avenue, en Géorgie.

Sérieux et rigide à l’université, Martin Luther King est aussi un garçon sociable et bienveillant ne manquant pas d’humour.

Inspiré par l’aura de son père, l’enfant, se passionnant pour l’art des mots, se révèlera d’une nature très convaincante.

Curieux, King Jr ne se satisfait pas de simple lecture pour s’instruire. Qu’il s’agisse de religion ou de politique, il cherche sans cesse à confronter les idéologies de différents experts afin de se créer sa propre vision du Monde.

La sociabilité et l’ouverture d’esprit de Martin Luther King le poussant à l’instruction s’équilibre avec sa rigidité le menant à se faire sa propre idée de chaque information.

Sans cette seconde caractéristique, sans discernement réfléchi, le brouhaha constitué par le mélange d’informations n’aurait pu donner lieu à une idéologie fondée et fondamentale. Pire encore, sans réflexion poussée, la simple lecture de ces différents courants idéologiques aurait pu le mener à faire des erreurs d’interprétation qu’il aurait pu mettre en application.

 

II/ Un environnement familial

Issu d’une famille afro-américaine, Martin Luther King, baignera dès son plus jeune âge dans la religion catholique.

En effet, après avoir été victime des humiliations de son maitre blanc lorsqu’il était travailleur agricole, son père, Martin Luther King Sr, trouva la paix intérieure en se tournant vers l’Eglise. Il partira ensuite s’installer à Atlanta pour devenir le troisième pasteur de l’Eglise d’Ebenezer. Au-delà de l’homme d’Eglise, l’homme est un militant des droits économiques et sociaux des noirs. A. D. Williams, son futur prédécesseur, l’aidera à entrer au Morehouse College, ce qui lui permettra d’évoluer au rang restreint de la bourgeoisie noire d’Atlanta. Ses convictions le mèneront au Social Gospel. Né Michael en 1897, il donnera d’abord ce prénom à son fils ainé puis le rebaptisera, à l’âge de cinq ans par celui qu’il eut choisi en 1934 pour lui-même. Ce dernier rentrera parfois en confrontation avec lui au sujet de la religion. En effet, il ne partage pas les mêmes opinions concernant les rivevals qu’il considère trop expressif corporellement. Selon lui, l’énergie distribuée pendant les cérémonies sont trop caricaturale. Pour King Jr, la religion doit s’exprimer par le cœur et l’âme. Parfois maltraité par son père, Martin Luther King Jr, s’émancipera rapidement, d’un point de vue physique puisqu’il quittera la maison afin de poursuivre ses études, mais surtout par le fruit de ses dernières puisqu’il s’autorisera à croire en une autre vision de la religion que celle inculquée par son père.

En 1926, ce dernier épousera Alberta, la fille du pasteur Wiliams, alors institutrice et pianiste pour l’Eglise.

En 1927, elle donnera naissance à Willie Christine. Le frère cadet de Martin Luther King Jr, Alfred Daniel, verra le jour en 1930.

Martin Luther King Jr s’est d’abord inspiré de son père pour constituer son avenir. Restant sur la lignée pastoral, il a néanmoins ressentit le besoin de construire son propre chemin et ses propres idées.

L’émancipation nous effraie tous. Parents comme enfant s’y confrontent avec appréhension. Pourtant, elle est nécessaire à chacun pour se construire en tant qu’individu. L’émancipation n’est pas un détachement de nos parents, de nos racines, mais, au contraire un attachement à ce que nous sommes et la personne que nous voulons devenir et deviendrons. Un individu capable d’apporter encore plus de ressources aux êtres qu’elle chérie ainsi qu’à l’humanité.

 

III/ Ses blessures, ses échecs

Même s’il est élevé à l’abri dans le quartier bourgeois de « Sweet Auburn », Martin Luther King Jr restera traumatisé par la pauvreté et la violence subie par les Noirs dont il sera témoin. En s’émancipant, il sera lui-même victime de l’humiliation et de la violence des blancs. Même s’il sera choqué par la gifle reçue par une femme blanche l’insultant de « nègre », c’est le rejet d’un ami d’enfance blanc qui le sensibilisera au conflit racial.

S’il traversera des phases de dépression tout au long de sa vie, c’est à l’âge de treize ans que Martin fera ses premières tentatives de suicide. Croyant à la mort de sa grand-mère, il tentera de mettre fin à ses jours avant de réitérer l’expérience en apprenant la mort véritable de cette dernière.

A l’âge de 15 ans, l’adolescent de retour d’un concours régional d’élocution qu’il gagnera, se verra dans l’obligation de céder son siège à un blanc. Avec son institutrice réduite au même sort, il restera debout durant 130 kilomètres.

Alors qu’il commencera à croire en la rédemption de l’homme, un camarade blanc croyant avoir été victime d’une mauvaise blague de sa part, le menacera d’une arme sur la tempe.

Quelques mois plus tard, il se verra, avec des amis noirs, refuser l’entrée d’un bar. Lorsqu’ils demanderont des explications sur le motif de ce refus, ils seront  insultés et menacés d’un pistolet.

En 1949, Martin Luther King entretiendra une relation amoureuse avec une blanche, Betty Moatz, qui n’est autre que la fille du cuisinier de l’école. Mais son parrain, le Révérend Barbour, lui fait prendre conscience de l’incompatibilité de son couple avec la mission dans laquelle il s’apprête à s’engager. En effet, il aurait, à cette époque été impossible de rentrer dans le Sud ségrégué avec une blanche. C’est pourquoi il mettra fin à cette relation avortant ainsi ses projets de mariage.

N’abandonnant pas sa quête d’un Monde où règneraient la paix et l’égalité, King passera plusieurs années perdu au milieu de ses lectures, ne sachant plus discerner sa propre vérité, ses propres convictions sur la manière de mener à bien sa lutte contre la ségrégation. Son savoir sera, dans un premier temps, un handicap. Lors de ses prêches, il sera qualifié par ses enseignants, d’arrogant ne sachant pas captiver son auditoire noir illettré.

A 25 ans, sa capacité à adapter un langage aussi bien approprié aux bourgeois blancs qu’aux pauvres noirs le mène à la direction de la MIA. Cette décision honorifique est aussi un défi permanent contre la mort. En effet, d’abord accusé de détourner l’argent de son association, King sera, tout au long de son combat persécuté par l’opposition à l’égalité raciale, notamment par le FBI.

En 1956, harcelé par la police, il sera arrêté pour un supposé excès de vitesse qui le mènera en prison avant que son ami Ralph Abernathy ne le libère sous caution.

Alors que, lors d’un sermon, il énumère les harcèlements, insultes et menaces de mort dont il est victime en indiquant que « cela n’était pas cher payé pour la cause qu’il défendait », il apprend qu’une bombe vient d’exploser dans sa maison familiale ne faisant, heureusement, aucune victime.

Suite au boycott des bus, King n’échappera pas non plus à la violence dont seront victimes les noirs. En effet, des coups de feu seront tirés sur son presbytère, quelques mois avant que douze bâtons de dynamites ne soient cachés devant la porte d’entrée de sa maison. Plus tard, il retrouvera aussi la croix du Ku Klux Klan dans son jardin.

Le 27 Octobre 1957, la parole est donnée à King lors d’une émission de NBC afin qu’il s’exprime au sujet de son combat non-violent et de l’avenir attendu pour le peuple américain. Mais, il ne sera pas entendu puisque l’émission sera censuré par un anonyme qui endommagera les câbles de transmission.

En février 1960, il sera arrêté pour des présumés fraudes fiscales et parjures.

Participant au « sit-in » au restaurant du magasin Rich’s, il fera partie des deux cent quatre-vingts militants emprisonnés. Il sera rapidement libéré, mais étant sous liberté conditionnelle suite à une infraction au code de la route, il sera considéré comme récidiviste, puis remis en prison. Il sera ensuite jugé et condamné à quatre mois de travaux forcés au pénitencier de l’Etat de Reidsville.

King sera une nouvelle fois emprisonné à la suite d’une marche contre la ségrégation en Albany. Cette fois, il refusera d’être libéré sous caution et invitera son peuple à le rejoindre.

Alors que son discours du 28 Aout 1963 traversera les générations à travers le Monde, « I have dream » lui donnera d’abord le rôle de « Noir le plus dangereux du pays » selon le FBI.

En apprenant, le 22 Novembre 1963, l’assassinat du Président Kennedy, le pasteur avouera avoir conscience de la tragédie qui accompagnera son destin, persuadé d’être assassiné avant ses quarante ans. De plus, la perte de cet allié laissera le projet de loi des droits civiques en stand-by.

Sous le poids des responsabilités, de la violence et des critiques notamment énoncées par les militants de la jeune génération, King souffrira d’hypertension et d’une infection virale orchestrées par un stress post-traumatique qui l’enverra en cure de repos en octobre 1964 à l’hôpital d’Atlanta.

Le jour de son assassinat, le 4 Avril 1968, Martin Luther King comptabilisera trente emprisonnements et sera à la tête de trente-neuf années de souffrances, confronté inlassablement aux insultes, humiliations, menaces de mort, coups à mains nues comme armées.

Au-delà de sa vie, Martin Luther King a sacrifié les trente-neuf années qui l’ont composé au service de l’humanité. Même s’il lui est arrivé de douter de ses stratégies mises en place afin de créer un Monde d’amour, d’égalité et de tolérance, il n’a, en revanche jamais douté de sa volonté à se sacrifier pour son peuple.

Pourtant, la plupart d’entre nous, sont incapables de procéder à un tel geste de courage et d’amour envers soi et ses propres convictions. Nous nous plions parfois à des lois injustes par crainte des représailles juridiques. Certain allant même jusqu’à cacher ce qu’ils sont réellement pour échapper cette fois au jugement de leurs concitoyens.

 

IV/ Sa réussite

Martin Luther King Jr donnera son premier discours pastoral à l’âge de quatorze ans. A cet âge déjà, le pasteur est déterminé par la croyance en un possible Monde égalitaire.

Le 5 décembre 1955, c’est en tant que Président de la MIA que King donnera son premier discours dans l’Eglise de Holt Street, rassemblant des milliers de paroissiens autour du mouvement de désobéissance civile non-violent qu’il instaure alors.

En effet, suite à l’amende reçue par Rosa Parks pour avoir refusé de céder sa place à un blanc, Martin Luther King demande au peuple noir de boycotté les bus.

Malgré ses nombreuses phases de découragement, de peur et de culpabilité de mettre sa propre famille en danger, Martin Luther King ne cessera jamais de motiver et d’encourager ses compatriotes à croire en eux et au pouvoir de leur lutte non-violentes.

Vivant mal, dans un premier temps, ses nombreuses arrestations, il finira par voir en la prison, un nouveau moyen de pression. Le peuple enfermé ne peut alimenter l’économie et les prisons arriveront rapidement à saturation.

Suite à 381 jours de boycott à Montgomery, King et le peuple noir sera enfin entendu puisqu’en novembre 1956, la Cours suprême des Etats-Unis confirmera la décision du 5 juin 1956, proclamée par une cour fédérale d’interdire la ségrégation dans les bus de Montgomery. Lui qui disait « Plutôt marcher dans la dignité que d’être convoyé dans l’humiliation », prendra place dans le premier bus dénué de ségrégation le 20 décembre 1956, accompagné de ses principaux collaborateur dont Rosa Parks.

L’engagement de Martin Luther King inspirera de nombreux étudiants encore dotés d’une part d’insouciance et de rébellion. Au début de leur lutte, ils s’opposent à toute autorité, rejetant leur model. Mais, soumis à leur tour aux violences verbales et physiques, ils finiront par demandé l’aide du Pasteur qui apportera la sagesse dont manque alors ces jeunes radicaux, devenant un véritable trait d’union avec les différentes associations non-violentes.

Le 2 juillet 1964, après une énième arrestation et grâce à la persévérance d’un peuple et la collaboration du nouveau Président Lyndon Johnson, la loi des droits civiques est enfin adoptée.

En Octobre 1964, Martin Luther King deviendra, à trente-cinq ans, le plus jeune Prix Nobel de la Paix, ainsi que le deuxième Noir Américain à recevoir ce prix.

Le 6 Aout 1965, une loi interdisant toute tentative d’opposition à la jouissance du droit de vote des Noirs est signée par Lyndon Johnson. Ainsi, les tests de connaissance ne seront plus tolérés.

Moins de deux semaines après la mort de Martin Luther King qui, au-delà de son combat pour les noirs, s’était aussi mobilisé pour l’égalité économique, la Mairie reconnaitra partiellement les droits des travailleurs victimes de la précarité. Désormais, ils auront par exemple, le droit de se syndiquer.

Quelques semaines plus tard, Lyndon Johnson signera une loi interdisant la discrimination au logement.

Si on ne peut nier la valeur inestimable du prix qu’à payé Martin Luther King, on ne peut quantifier le nombre de vie qu’il a sauvé, à travers les décennies en donnant la sienne.

En effet, même si de nombreux militants ont été tués durant les manifestations, King entouré de ses collaborateurs et de ses compatriotes a eu le courage de lever le voile sur de nombreuses injustices et d’aider l’humanité à prendre conscience de ces dernières.

Sans lui, les mentalités n’auraient peut-être jamais évoluées à moins de glisser une nouvelle fois dans l’obscurité de l’esclavage.

Sans lui, les Noirs Américains auraient probablement continué à mourir sous les coups, le manque de nourriture et dépourvus de logement.

Sans lui, les Noirs Américains seraient sûrement morts de se taire.

Si la plupart d’entre nous estimons que notre vie mérite d’être vécue, nous pourrions sûrement trouver un équilibre entre notre vie et celle de l’humanité toute entière. L’humain est né pour vivre pour soi et pour les autres. Alors ne faisons pas mine d’être indifférent, ne soyons pas sourd et muet. Regardons les faits en face, ne nous taisons pas, exprimons nous et bougeons-nous pour rendre un Monde meilleur à nos enfants.

 

Si le parcours de Martin Luther King vous inspire, je vous invite à lire Martin Luther King Une Biographie de Sylvie Laurent, livre sur lequel je me suis appuyée pour la rédaction de cet article. (Ceci est un lien d’affiliation)

 

Pense un instant au moment où tu rendras ton dernier souffle, au moment où, cette fois, tu te retrouveras complètement seul face à toi-même.

A ce moment précis, voudras-tu penser aux problèmes que tu as rencontré dans ta vie ou au soutien que tu auras apporté aux individus en détresse croisés sur ton chemin?

A ce moment précis, voudras-tu te dire que ta vie n’a été qu’une goutte d’eau dans le fleuve de l’humanité ou qu’elle a été un ruisseau d’amour pour accueillir les larmes de tes semblables avant de les faire disparaitre à jamais ?

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