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Catégorie : Artistes

Dans cette catégorie, découvrez le parcours d’artistes qui ont su saisir leur chance pour vivre leurs rêves malgré les obstacles rencontrés sur leur chemin

CHARLES AZNAVOUR (Le dictateur de son destin)

CHARLES AZNAVOUR (Le dictateur de son destin)

CHARLES AZNAVOUR

(Le dictateur de son destin)

 

Pour ce nouvel article j’aimerai mettre à l’honneur un grand Monsieur de la chanson française, du cinéma français, de la littérature française, Charles Aznavour.

Lorsque je parle de grand Monsieur, je veux bien entendu parler, d’une part de son immense répertoire, mais surtout du long chemin parcouru avant de devenir l’homme connu et reconnu qu’il est aujourd’hui car Charles Aznavour, n’est ni plus, ni moins le dictateur de son propre destin.

 

I/ A l’état brut

 

Charles Aznavour est né le 22 Mai 1924 sous le signe du Gémeaux, dans un hôpital du 6ème arrondissement de Paris, à côté de la Rue Monsieur-Le-Prince.

Ce Français d’origine arménienne se définit lui-même comme dictateur, dictateur de sa propre vie. Ainsi il déclare « Je suis un homme fort. Je suis un homme très fort. Je suis un dictateur dans mon domaine. Je dicte ce qui doit m’arriver et ce qui doit m’arriver m’arrive ».

Cet homme discipliné et persévérant est avant tout un grand passionné. Passionné par la vie et pour tout ce qu’elle comporte.

Charles Aznavour a compris deux choses que nous oublions souvent : Nous sommes Maîtres de notre destin, mais nous n’avons qu’une seule vie. Cette vie, il faut en prendre soin, mais surtout profiter de chaque instant pour vivre, aimer, apprendre de la vie et des autres.

 

II/ Un environnement familial

C’est à Paris que Charles Aznavour grandira entouré de son père, Misha Aznavourian, sa mère Knar Baghdassarian, ainsi que de sa sœur ainée, née en Grèce durant le périple effectué par ses parents pour rejoindre les Etats-Unis.

Sa mère de formation littéraire, enchaine les petits emplois de couturière.

Il dira de son père qu’il était « un être merveilleux et fantasque et un travailleur responsable mais piètre homme d’affaire ».

En effet, Misha Aznavourian était un père désireux d’offrir une meilleure vie financière à sa famille. C’est pourquoi il a ouvert un restaurant Rue de la Huchette au cœur du quartier Latin.

Malheureusement, cet homme courageux était aussi doté d’une générosité sans faille.

En effet, c’est à force d’offrir des repas aux étudiants de médecine sans argent et de faire des crédits aux amis de passage, que son restaurant a rapidement fait faillite. Mais pour ce grand optimiste, « les lendemains étaient faits pour changer les choses et en mieux ».

Mais c’est autour de leur passion commune que se réunissent souvent les membres de cette famille avec leurs amis émigrés : la création de spectacle.

En 1939, son Misha s’engage pour la guerre pour remercier le pays qui l’a accueilli et devient chef cuisinier pour la troupe des engagés volontaires étrangers et apatrides.

A son retour, Misha Aznavourian et sa famille accueillent des arméniens, juifs et émigrés russes pendant l’Occupation.

Lorsque l’on échoue professionnellement et financièrement, on se préoccupe souvent du regard des autres et en particulier de sa propre famille, de ses propres enfants.

En fait, je crois que les enfants dont les parents n’ont pas d’argent, n’en manquent en fait que très peu. Ils manquent surement moins d’argent que l’enfant riche dont les parents comblent les manques affectifs par de nouveaux biens.

Lorsqu’on lit l’autobiographie de Charles Aznavour, on sent la fierté qu’il éprouve envers sa famille. L’amour qu’il a pour ses parents est éternel et on ressent la gratitude qu’il a d’avoir appris tant de valeurs de ceux qui l’ont élevé.

Aucune richesse ne vaut celles de l’amour, du partage, de l’aide de son prochain.

Comme le dit Charles Aznavour, « l’argent n’est pas important, il est utile ».

 

III/ Ses échecs et ses blessures

Un des plus gros regrets de Charles Aznavour est d’avoir quitté les bancs de l’école à neuf ans, avec pour seul diplôme en poche, son certificat d’étude. En effet, ses parents, n’avaient pas les moyens financiers de payer les études de leurs enfants. Il passera donc sa vie à combler ce manque de culture, notamment par la lecture. Ainsi, pas une journée ne se passe sans qu’Aznavour ne prenne une heure pour lire.

C’est donc à l’âge de neuf ans que Charles Aznavour à commencer à travailler aux côtés de sa sœur, dans le milieu artistique afin d’aider sa famille financièrement avec notamment quelques apparitions dans des pièces de théâtre.

Au début, Charles Aznavour ne fait que des remplacements lorsque les artistes sont absents. Cela lui rapporte quelques pièces mais il a l’impression de ne servir que de « bouche trou ».

Au lieu de se lamenter sur son sort, le jeune artiste saisit toutes les opportunités pour apprendre de son métier, pour évoluer et diversifier son savoir faire dans ce large monde qu’est l’art. Ainsi il apprend la danse, la comédie, la composition, l’interprétation pour finalement se passionner pour la littérature. L’écriture devient alors vitale. Il ne passera plus une seule journée sans noircir une page blanche.

En 1948, Charles Aznavour tente de conquérir l’Amérique aux côtés de Pierre Roche. Ils  partent alors à New York sans un centime en poche, sans un mot anglais en bouche, sans aucun contact. Le rêve américain prend vite fin.

Face à cet échec, les deux musiciens, partent s’installer au Québec où ils connaitront enfin le succès escompté. Mais après plus de 440 concerts au Faisan Doré en une quarantaine de semaines, Charles Aznavour a le mal du pays et décide de rentrer en France. Mais son acolyte s’installe définitivement à Montréal. Charles doit alors recommencer à zéro dans le pays où il est né mais qui ne le connaît pas encore.

C’est Edith Piaf, qu’il avait rencontré peu avant son départ pour New York qui le prend alors sous son aile, l’emmenant partout avec elle. Tout d’abord, elle commencera par arranger le physique de Charles Aznavour en lui payant une opération nasale. Aussi, elle lui présentera tous les artistes du moment. Elle ira même jusqu’à l’héberger.

En échange de cet apprentissage, il deviendra l’homme à tout faire de Piaf et devra être toujours disponible pour elle quelque soit l’heure du jour ou de la nuit.

C’est alors que sa passion pour l’écriture deviendra vitale. Là encore, sa meilleure amie exige que Charles lui présente en avant première chacune de ses chansons afin qu’elle ne passe pas à coté d’un succès qui pourrait être remis à une autre interprète.

Malgré son talent, Aznavour n’arrive pas à percer en solitaire.

Les médias s’acharnent sur lui, critiquant son physique, sa taille, sa voix, ses gestes… Etant alors qualifié à de gnome, d’infirme, d’un handicapé, d’un nabot.

Alors que la plupart d’entre nous se seraient découragés de tant d’échecs mais surtout de tant de haines, Charles Aznavour lui, a toujours su profiter de l’ombre dans laquelle on le contraignait à rester pour apprendre.

Au lieu de se morfondre sur ses complexes comme celui de ne pas être très cultivé, il a toujours travaillé pour ne plus souffrir de ses faiblesses.

 

IV/ Sa Réussite

Ce fils d’apatrides ayant quitté les bancs de l’école avec pour seul bagage son certificat d’étude, aura finalement comblé toutes ses lacunes et bien plus encore puisqu’il obtiendra un second diplôme à l’âge de 70 devenant alors Doctor honoris Causa de plusieurs universités à travers le monde.

Il a été gratifié de nombreuses récompenses aussi bien cinématographiques que musicales. C’est aux Victoires de la Musique, lorsqu’il sera récompensé dans la catégorie « artiste interprète masculin » qu’il répondra aux critiques « je voudrais dire une chose importante puisqu’on en est aux moment des remerciements Je voudrais remercier particulièrement ceux qui ont dit que je ne savais pas chanter, que je ne savais pas écrire, que j’étais petit, que j’étais laid et que je ne ferais aucune carrière. »

Au-delà de tous ses succès, Charles Aznavour deviendra aussi un homme historique oeuvrant pour le pays de ses origines. Ce dernier, fier de la réussite de son ressortissant donnera son nom à une place d’Erevan, capitale Arménienne en 2001.

Sa statue sera hissée à Gumiri, ville Arménienne la plus frappée par le séisme de 1988.

Le 26 Décembre 2008, il obtient la citoyenneté Arménienne. Deux mois plus tard, il devient ambassadeur de l’Arménie en Suisse. Il est aussi représentant permanent de l’Arménie auprès de l’Organisation des Nations Unies de Genève.

Il possède aussi de nombreuses distinctions dont la Légion d’Honneur, la médaille de l’Académie Française et la médaille de Marseille qui le rend particulièrement fier.

L’auteur de « Je m’voyais déjà », « For me formidable », « La bohême », « Hier encore », Emmenez-moi », possède aujourd’hui plus de 800 chansons.

Aujourd’hui, on ne peut parler de la chanson française ou de l’Arménie sans évoquer le nom de Charles Aznavour.

Nous abandonnons souvent nos rêves et nos ambitions suite aux critiques et aux moqueries des autres. Nous passons notre vie, inconsciemment, à essayer de plaire aux autres, à rechercher leur approbation. Alors si quelque chose ne convient pas à quelqu’un on a tendance à changer radicalement de voie.

Charles Aznavour a toujours su que sa mission de vie était liée à l’art et plus particulièrement à l’écriture et la musique. Il avait des choses à dire et il comptait bien les exprimer avec ou sans l’approbation des critiques.

Au lieu de prendre une autre route, Aznavour s’est servi des critiques et insultes pour avancer. Non pas en écoutant le fond des remarques infondées, mais en se servant de la forme comme carburant. Un carburant de rage, lui procurant l’énergie suffisante pour se rapprocher, dans l’ombre, de l’homme et de l’artiste, que lui seul voulait devenir. Ainsi il a dû travailler plus dur que les autres pour conquérir son public.

Finalement, malgré de nombreuses années à contourner les obstacles, empruntant parfois les fossés humides et boueux, Charles Aznavour a souvent zigzaguer pour trouver le bon rythme, la bonne mélodie mais il n’a jamais changé de route et d’objectif. Objectif qu’il n’a pas atteint mais littéralement dépassé.

 

Si le parcours de Charles Aznavour vous inspire, je vous conseille de lire son autobiographie « Tant que battra mon cœur » sur laquelle je me suis appuyée pour la rédaction de cet article (ceci est un lien d’affiliation) 

 

Et toi, quel est ton rêve ? Quelles sont tes ambitions ?

Es-tu près à parcourir le Mud Day pour atteindre tes objectifs ou comptes- tu rentrer chez toi à la première averse ?

 

GREGORY LEMARCHAL (L’artiste insufflant l’espoir)

GREGORY LEMARCHAL (L’artiste insufflant l’espoir)

GREGORY LEMARCHAL

(L’artiste insufflant l’espoir)

 

Aujourd’hui je voulais rendre hommage à un jeune artiste dont le nom a su rejoindre ceux des plus grands en à peine trois ans. Doté d’une voix extraordinaire, c’est surtout le courage de Grégory Lemarchal ainsi que sa vision de la vie qui me touche. Lui qui aurait eu toutes les raisons d’en vouloir à cette dernière, l’aimera démesurément et la remerciera de chaque instant de bonheur offert.

 

I/ A l’état brut

Né le vendredi 13 Mai 1983 sous le signe du Taureau, Grégory Lemarchal a vu le jour à l’hôpital de La Tronche.

Même si la vie l’obligera à gagner une importante maturité bien avant l’âge requis, Gregory est et restera un enfant plein de vie, chahuteur et farceur. Des années plus tard, il avouera d’ailleurs à sa mère, que l’école maternelle et primaire, bercée par l’insouciance enfantine faisait partie des plus belles années de sa vie.

De nature optimiste, et sûrement influencé par son combat contre la maladie, Gregory ne s’attardait jamais bien longtemps sur ses problèmes et ne pouvait supporter de voir son entourage se trouver des excuses pour ne pas avancer.

Il développera alors une rage immuable contre sa maladie, mais surtout pour la vie. Grégory savoure chaque petit moment qu’elle lui offre. Et si le bonheur n’arrive pas jusqu’à lui de lui-même, il s’arme de courage et part à sa rencontre. Sa pudeur alliée à la peur de ce bonheur ne tenant qu’à un fil, le contraindra néanmoins à garder ses sentiments pour lui, peinant souvent à les exprimer. D’un naturel calme et gentil, il gardera d’ailleurs la majeur partie de ses colères pour ses défaites ou celle de ses équipes sportives préférées. Compétiteur dans l’âme, il se surpassera toujours pour être le meilleur dans tout ce qu’il entreprendra.

Sûrement trop occupé à courir après le bonheur, il ne trouvera pas toujours le temps d’arriver à l’heure à ses rendez-vous et pour les tâches ménagères. Pourtant, lorsqu’il est présent, il déteste que les autres lui fassent perdre du temps par leurs retards.

L’être humain a tendance à se plaindre pour un rhume ou une mauvaise journée passée. Un rhume nous apparaît alors comme le Mont Everest et une journée maussade, comme un iceberg en pleine débâcle glacière. Nous pensons avoir le temps de nous écouter et nous le prenons. Mais Grégory connaît la valeur du sable qui s’écoule dans le sablier de la vie et compte bien l’utiliser à bon escient. Pour Grégory, la vie ne doit pas être subie mais bel et bien vécue.

 

II/ Un environnement familial

Le carré d’AS comme il aimait la nommée, est la famille qu’il forme avec ses parents et sa sœur, qui lui donne la force d’avancer chaque jour, dans chaque instant de joie, de peine, de doute.

Sa mère Laurence Lemarchal, arrêtera de travailler pour se consacrer à l’éducation de son fils. C’est auprès d’elle, qu’il confiera ses secrets pouvant ainsi discuter durant des heures. Lorsque ses enfants seront plus grands, elle travaillera en tant que visiteuse médicale.

Son père Pierre Lemarchal, militaire engagé dans les chasseurs alpins fut appelé pour partir au Liban pendant 6 mois lorsque Gregory avait 1 an. Puis, il jonglera entre son métier de responsable informatique et celui d’entraineur de basket avant de se reconvertir dans l’animation évènementiel. Leur complicité sera nourrit par leurs nombreuses passions communes, aussi bien sportives qu’artistiques. En 2005, il abandonnera d’ailleurs, à la  demande de son fils, toute activité professionnelle afin de suivre ce dernier à plein temps, tout au long de sa carrière d’artiste, aussi bien psychologiquement que physiquement. Il mettra ainsi à son service de grands dialogues lorsque cela sera nécessaire, une certaine logistique pour ses affaires personnelles et traitements médicamenteux, mais aussi paramédicaux puisque Pierre était apte à lui administrer les massages respiratoires dont il avait tant besoin pour avancer chaque jour.

Sa relation avec sa sœur, Leslie, née cinq ans après Grégory sera aussi aimante et bienveillante que celle qu’il entretient avec ses parents. Protecteur l’un envers l’autre, ils seront toujours présents l’un pour l’autre.

Lorsqu’il gagnera la Star Académy, Grégory remerciera ses parents et sa petite sœur en déclarant que sans eux « il n’aurait pas fait le quart de ce qu’il a fait dans sa vie ».

En effet, ses parents se sont toujours battus pour élever leurs deux enfants à vivre leur vie pleinement et à profiter de chaque instant comme si c’était le dernier. Laissant leurs craintes de coté, ils pousseront toujours Grégory à vivre ses passions et réaliser ses rêves. Pour eux, il était hors de question que la mucovisidose dirige leur vie.

Lorsque nous mettons un enfant au monde, il est généralement accompagné d’une tirade de peurs. Il arrive alors qu’il soit enveloppé par ses parents dans une bulle de confort visant à réconforter ces derniers. Malheureusement, cette bulle confortera aussi l’enfant dans la fragilité de sa naissance l’empêchant ainsi à grandir et s’épanouir.

Si les parents de Grégory l’avaient laissé dans cette bulle que préconisent les médecins en cas de maladie génétique, il n’aurait vu ses passions qu’à travers la fenêtre de sa chambre d’hôpital, persuadé que sa seule raison de vivre aurait été l’inconfort de son lit.

 

III/ Ses échecs, ses blessures

Grégory Lemarchal est un enfant fragile qui subit, dès sa naissance, de nombreuses bronchiolites et rhinopharyngites. Le jeune garçonnet découvre alors le monde qui l’entoure accompagné d’aérosols et de kinésithérapeutes, en se heurtant bien trop souvent aux murs blancs d’une chambre d’hôpital bien terne. Malheureusement, tout cela ne sera qu’un avant goût de la vie qui l’attend.

C’est peu après le retour de Pierre Lemarchal du Liban, que tout s’est effondré autour des jeunes parents. En janvier 1985, alors que Grégory était âgé de 20 mois, le diagnostic médical s’abat froidement sur la famille qui apprend que leur fils est atteint de mucovisidose et qu’il ne dépassera pas les 15 ans.

A partir de ce jour, le quotidien de Grégory sera rythmé par les médicaments en tout genre et les séances de kinésithérapies respiratoires. Car, rappelons-le, un muco absorbe environ 30 cachets par jour et subit deux séances de kinésithérapie respiratoire quotidienne, sans parler des nombreuses cures d’antibiotiques qu’il devra subir tout au long de sa vie, faisant ainsi passer l’hôpital au rang de deuxième maison.

Ces années de petite école passées, Grégory entre au collège et souffre de la paradoxalité confrontant son esprit d’adulte à son corps d’enfant. Les garçons lui rappelant sans cesse son retard pubertaire, il préfère se tourner vers la maturité des filles de son école pour se lier d’amitié.

C’est durant sa seconde, alors qu’il avait 15 ans, qu’il mit un terme à ses études. Ses problèmes de santé et les hospitalisations suivant chacune de ses crises ont fini par prendre le dessus sur ses résultats scolaires. Mais la vrai raison qui le pousse à abandonner les bancs de l’école est sa passion pour la musique pour laquelle il veut consacrer sa vie. A la demande de ses parents, il poursuivra ses études par correspondance, mais sa volonté d’apprentissage face à ce type de discipline s’évanouira au bout d’un an.

Suite à de nombreux concours de chant, Grégory décide de se rendre au casting de la Nouvelle Star. Mais cette fois, on ne laissera pas Grégory aller jusqu’au jury de l’émission. Personne n’osera remettre en cause la grandeur de sa voix, mais on ne se gênera pas de juger la jeunesse qui lui appartient encore, affirmant qu’il a tout son temps pour grandir et retenter sa chance plus tard.

Après avoir travaillé deux ans sur le projet musical Adam et Eve, ce dernier ne verra finalement jamais le jour. Grégory sombre alors dans le désespoir entrainant son corps un peu plus profondément dans les ténèbres de la maladie.

Par la suite, alors qu’il attache une grande importance à ne rien laisser paraître des difficultés liées à sa maladie, la mucoviscidose le rattrapera lors de son séjour au château de la Star Académy. En effet, même si tout semble aller pour le mieux pour Grégory, les médias joueront pleinement leur rôle de pense-bête, osant prédire la victoire de Grégory du seul fait qu’il soit atteint de la mucoviscidose. Certains s’amuseront aussi de rebaptiser Grégory par le nom de « Mucoviscidose ».

Malheureusement, c’est tout au long de sa carrière que Grégory devra subir ce genre de réflexions. Ses parents recevront aussi des appels téléphoniques et des courriers leur rappelant que Gregory allait mourir de la mucoviscidose ou bien au contraire l’accusant d’avoir inventé sa maladie afin d’être populaire.

Pourtant, lorsqu’il s’agira de diffuser son titre « A Corps Perdu » en radio, Gregory essuiera de nombreux échecs car ces dernières la trouveront trop autobiographique donc forcément trop triste puisqu’il s’agissait de la parole d’un artiste atteint de la mucoviscidose. Son message d’espoir pour la vie échappant cruellement aux médias, ils ne verront dans ce texte qu’un recueil pour la mort.

Après avoir gagner de nombreuses batailles contre la mucoviscidose durant 23 ans, c’est cette mort qui le défiera pour un dernier combat le 2 Avril 2007. En effet, c’est à cette date que Grégory sera hospitalisé après une simple « visite de contrôle ». Grégory s’inscrira à la liste des demandeurs de greffe huit jours après son arrivée à l’hôpital. Mais il ne lui reste que quelques jours à vivre et le greffon n’arrivera malheureusement pas à temps. Grégory décèdera le 30 Avril 2007.

Alors que Grégory avait fait de sa maladie une affaire personnelle, il a finalement dû composer avec l’ambiguïté de la mucoviscidose. A force de se battre pour être considéré comme un homme que l’on s’oblige à juger de « normal », certains ont été dérangé par sa force et son courage d’exister. La société s’attachant à mettre les individus dans des cases, un malade est alors perçu comme un être en perpétuelle perte de vie, devant alors pleurer chaque jour, ne souriant jamais, au risque qu’on le croit inconscient de ses propres failles. Mais ce que les détracteurs oublient c’est que nous perdons tous 24 heures de vie par jour et que nous sommes au même titre que les personnes atteintes d’une maladie, de futurs morts.

Malgré la cruauté de certains individus, Grégory a su prendre l’amour de ses soutiens et avancer dans sa vie d’homme. La maladie n’étant qu’une partie de lui, Grégory s’occupait d’elle lorsqu’il était l’heure des soins, mais le reste du temps c’était de lui-même qu’il s’occupait. Cette phrase de Pierre Lemarchal, résonne encore en moi : « Dites aussi à ceux qui se sont trouvés drôles un jour, que mon nom n’était pas mucoviscidose mais bien Grégory Lemarchal »

 

IV/ Sa réussite

Malgré sa maladie, Gregory Lemarchal, ne se gênera pas pour vivre pleinement ses passions, pratiquant tour à tour les sports qu’il aime comme le Basket ou le tennis.

Comme la plupart des garçons, la récréation est sacrée surtout quand on lui donne un ballon. Il se vantera longtemps d’avoir le record des 120 buts marqués en une seule année scolaire.

A l’âge de 12 ans, Grégory pratiquera aussi plusieurs danses, mais se passionnera surtout pour le Rock Acrobatique. Il deviendra Champion de France de cette discipline alors souffrant d’inflammation aigue aux tendons d’Achille dû à la prise d’un antibiotique quinze jours auparavant.

C’est le 12 juillet 1998 que Grégory Lemarchal chantera pour la première fois en public. Son père l’ayant entendu chanter en cachette, savait que son fils était timide. Mais il savait aussi qu’il ne se défilait jamais devant un défi. Il somme alors son fils de chanter au karaoké du camping où il passe leurs vacances, si la France remporte la Coupe du Monde. Comme l’avait prévu Pierre Lemarchal, Grégory surmonta sa peur et pris le micro pour chanter « Je me voyais déjà » de Charles Aznavour. Le silence soudain des touristes et leurs applaudissements sonnent comme un nouveau départ dans la vie du jeune homme de 15 ans.

Malgré un premier échec au casting de « Graine de Star » où il sera élu quatrième chanteur alors que le jury ne devait en sélectionner que trois, c’est bien dans cette émission que Grégory fera sa première apparition télévisée quelques mois plus tard, le 8 Octobre 1999.

Quelques jours plus tard, il participera à son premier concours de chant, qui plus est international, puisqu’il finira deuxième sur deux cents chanteurs au « Tremplin des étoiles » de Montélimar. Mais une fois de plus, sa prestation avait été sous noté au risque, selon un  membre du jury, que Grégory, vu son jeune âge et sa maigre expérience, « attrape la grosse tête ».

Un an plus tard, après avoir enchainé les cours de chant, les concours et les scènes, Gregory remportera cette fois la première place du « Tremplin des étoiles ».

Alors que le corps médical avait alerté les parents de Grégory sur le fait que la chanson n’était « pas faite pour lui », il enverra, en juin 2004, un enregistrement de sa voix posée sur ses quatre chansons préférées à un contact que Brice Davoli lui communiquera afin de tenter de participer à la Star Académy.

Sa vie telle qu’il l’a toujours rêvée débutera 20 ans, jour pour jour, après ses premiers pas, puisque Gregory apprendra sa participation à la Star Académy le 13 juillet 2004.

En effet, il intègrera le château en septembre 2004, à l’âge de 21 ans. Sa santé n’ayant jamais été aussi bonne, il prendra même quatre kilo durant l’aventure atteignant son poids maximum de 59Kg.

Le 22 décembre 2004, Grégory ne saura retenir ses larmes lorsqu’il deviendra le vainqueur de la Star Académy 4. Le cri qu’il poussera ce soir là en dira long sur son parcours acharné, sur son amour de la vie, sur lui, Gregory Lemarchal.

Le 21 janvier 2006, Grégory Lemarchal remportera le NRJ Music Award de la révélation francophone de l’année suite à la sortie de son premier album « Je deviens moi ».Il le dédira à sa grand-mère maternelle, Simone, décédée quelques semaines auparavant.

Il partira ensuite en tournée à travers la France en passant par l’Olympia à trois reprises. Malgré la fatigue et la douleur dût à une opération de l’appendicite subie une semaine plus tôt, Grégory finira son tour de chant en beauté dans cette salle mythique.

Par son parcours et son talent artistique, Grégory a surtout su redonner l’espoir à de nombreux muco qui s’identifiaient à ce jeune homme qui, souffrant des mêmes maux, se levait chaque jour pour réaliser ses rêves.

La santé de beaucoup de ces muco s’est dégradée à l’annonce du décès de Gregory, prouvant une nouvelle fois le pouvoir que son aura avait sur l’humanité.

Si Grégory n’a pas eu le temps de parler, son nom, grâce à sa famille et Karine Ferri, la femme qui a partagé sa vie jusqu’à son dernier souffle, restera l’espoir de tous les malades.

Au lendemain de son décès, les donneurs d’organes se sont multipliés. Les chiffres indiquent d’ailleurs une augmentation du nombre de greffes d’organe de 35,2% entre 2006 et 2015. Grâce à son image, l’Association Grégory Lemarchal continue à ce jour d’informer et de sensibiliser la nation sur la mucoviscidose ainsi que sur le don d’organes et des produits du corps « pour que plus jamais la mucoviscidose ne nous arrache à ceux qu’on aime ». L’argent des donateurs sert aussi à financer les recherches scientifiques et à accompagner les patients pour qu’ils vivent au mieux leur maladie à l’hôpital mais aussi dans leurs familles. Ainsi, la première mission de l’association fut de créer un service de pneumologie à l’hôpital Foch de Surenes, où Gregory s’est éteint, où la médecine rimait avec confort, avec la vie. Pour la première fois, les patients pourraient se faire soigner dans des chambres décorées, disposant d’un système de rafraichissement de l’air et équipées de terminaux multimédias afin qu’ils ne soient plus jamais coupés du monde. Le service doté à présent d’une salle de détente pour les patients ainsi que pour leurs familles fut inauguré le 13 novembre 2008.

Si Gregory ne voulait pas parler de la mucoviscidose lorsqu’il a passé les tests pour intégrer la Star Académy, il a vite compris qu’elle faisait partie de lui et quil ne pourrait la cacher très longtemps. Comme il l’a toujours fait, il a donc préféré prendre ses responsabilités et donner cette information avant qu’elle ne soit révélée à son insu. Il ne voulait pas de pitié ou de jugement par rapport à une unique facette de sa vie. Mais je pense que chaque chose que nous faisons pour nous, ne peut pas entièrement marcher si nous ne pensons pas à la valeur ajoutée que nous donnons au reste de l’humanité. Si ce grand artiste nous procurait autant d’émotions lorsqu’il chantait, c’est parce qu’il pensait à l’humanité et au bonheur qu’il pourrait donner aux autres. Si ce grand homme se levait tous les matins, c’était pour se lever mais aussi pour prouver à l’humanité que tout est possible. Et si son nom perdure aujourd’hui, ce n’est pas pour la gloire de Gregory Lemarchal, mais bel et bien pour que « Plus jamais, la mucoviscidose ne nous arrache à ceux qu’on aime ».

Si l’histoire de Gregory Lemarchal vous inspire, je vous conseille de lire la biographie Sous ton regard écrite par sa mère, Laurence Lemarchal, sur laquelle je me suis appuyée pour la rédaction de cet article. (Ceci est un lien d’affiliation)

 

De plus, si son combat vous touche, je vous invite à faire un don sur le site de l’association Grégory Lemarchal : http://www.association-gregorylemarchal.org/faire_un_don.php

 

Et toi, as-tu tendance à subir ta vie ou te sers-tu de tes faiblesses pour devenir plus fort ?

Laquelle de tes larmes voudrais-tu transformer en arme pour protéger l’humanité de la douleur ?

Biographie de Jean-Jacques Goldman (UNE LUMIERE CACHEE DANS L’OMBRE)

Biographie de Jean-Jacques Goldman (UNE LUMIERE CACHEE DANS L’OMBRE)

Pour ce premier article, j’ai choisi de vous parler de la réussite de la personnalité préférée des français.
Vous allez me dire « Oui mais lui ça n’est pas pareil, il a de la chance et il est riche ». Je suis entièrement d’accord avec cette idée, mais je la trouve trop simple.
En effet, Jean Jacques Goldman, comme chaque être humain a eu des souffrances et des échecs mais a su se relever.
C’est ce que je vais tenter de vous démontrer aujourd’hui.
La deuxième raison pour laquelle, j’ai choisi cet artiste, c’est sa popularité. Si on aime une personnalité, c’est parce qu’on est connecté à elle et cette connexion se fait par nos points en commun, nos valeurs communes. En réalité, ce que nous aimons en elle, nous l’avons en nous.
Je pense donc que son histoire parlera au plus grand nombre.

1/ A L’ETAT BRUT

Jean Jacques Goldman est né le 11 Octobre 1951 sous le signe astrologique de la Balance.
Timide et introverti, il passe sa vie à confier toutes ses émotions à un journal intime jusqu’au jour de ces 18 ans où il décide de le brûler.
Solitaire dans l’âme, il peut passer des heures entières à observer tout ce qui se déroule autour de lui. Accompagné d’un petit calepin, il note tout ce qu’il voit, comme s’il avait peur de passer à côté de l’élément qui pourrait faire toute la différence.
Jean Jacques Goldman, qui n’aime pas décevoir ses parents, aura un parcours scolaire, sans gros encombre. Mais, pas vraiment passionné par ce que lui propose l’éducation nationale, ce dernier développera rapidement, ce qui pourrait s’apparenter au principe du Pareto, aussi appeler loi des 80-20. Ce principe étant basé sur le constat que 20% des causes apportent 80% des effets. (Par exemple, dans la plupart des entreprises, 80% du chiffre d’affaire est obtenu grâce à 20% des clients ; ou à l’échelle planétaire, on peut dire qu’environ 20% des pays se partagent 80% des richesses mondiales). Ainsi, le futur chanteur estimant qu’une moyenne de 12 ou 13 était largement suffisante pour atteindre le niveau supérieur et ayant déjà de fortes capacités à apprendre, il n’utilisera que le temps nécessaire à l’objectif fixé sans ne jamais perdre de temps à essayer d’avoir plus de résultat que nécessaire. Le temps est si précieux. Jean Jacques Goldman l’a déjà compris et l’économise pour ce qui lui tient vraiment à cœur, ce qui le fait vraiment vibrer, à savoir, la musique.
Et dans ce domaine là, il n’est pas question non plus de perdre du temps.
En 1958, soucieux d’avoir des enfants totalement intégrés à la société française, les parents de Jean Jacques Goldman l’inscrivent à des cours de piano puis de violon. Mais, comme en témoignera son professeur de violon, Madame Levoisier, cette discipline ne le passionnait pas vraiment : « Il était bien élevé, toujours aimable, toujours poli, mais il ne me satisfaisait pas beaucoup car il ne travaillait pas assez. Alors un enfant doué qui ne veut pas travailler, j’ai envie de l’étrangler tout de suite » (Plus vite que la musique M6 14 juin 2003).
En effet, l’approche classique ne plait pas au jeune artiste qui s’orientera rapidement vers des sonorités plus modernes avec notamment l’apprentissage de la guitare.
On peut donc retenir cette suite logique de caractéristiques :
Goldman est avant tout un grand timide. Cette timidité l’amènera à se renfermer sur lui-même et à observer beaucoup. L’observation lui apportera des notes qu’il pourra transformer en texte. Et ces textes lui apporterons une philosophie de vie bien à lui et toujours assumée.
Sans cette timidité qui est, à la base un handicap, Jean Jacques Goldman n’aurait probablement jamais développé la personnalité qu’il est et le talent dont il dispose.
C’est d’ailleurs ce qu’il indiquera bien plus tard.

2/ UN ENVIRONNEMENT FAMILIAL

Sa mère, Ruth Ambrunn, est née en 1922 en Allemagne et son père Alter Mojze Goldman est né en 1909 à Lublin en Pologne.
Tous deux de confession juive, Alter Goldman est un communiste.
Ce résistant français a un premier enfant, issu d’une première union : Pierre Goldman. Ce dernier, totalement baigné dans cette lutte pour la liberté et l’antifascisme, se passionnera pour le parcours de ses parents devenant lui-même militant d’extrême gauche et rejoindra en 1968 la guérilla au Venezuela. A son retour en France, il commettra trois braquages à Paris et sera emprisonné en 1970 pour un 4ème dont il nie toute implication. Faute de preuve, il sera déclaré innocent, le 4 mai 1976 mais ne sera libéré que le 5 octobre 1976 après avoir purgé sa peine pour les 3 premiers braquages.
Celui qui a toujours rêvé de mourir en héros gauchiste avant trente ans sera assassiné le 20 septembre 1979.
J.J.G a une sœur ainée, Evelyne, née en 1950. Celle-ci est très intéressée par le milieu politique. Studieuse dans ses études, elle obtient toujours des notes allant de 18 à 20/20 et deviendra médecin.
Enfin, son frère cadet, Robert, né en 1953, deviendra pour sa part auteur-compositeur et producteur de musique. Il sera aussi en charge d’une partie de la gestion de la carrière de son frère.
Ici, on peut remarquer que le milieu familial dans lequel nous vivons n’est pas une fatalité quant à notre destin.
En effet, Jean Jacques Goldman et Pierre Goldman, ont tous deux été éduqués par des résistants. Ils ont donc été baignés dans la politique et la lutte pour la liberté.
Alors que Pierre a transmis ses idées par la colère, parfois même par la force, Jean Jacques les a communiquées par le calme, la musique et des œuvres caritatives comme les Resto du cœur, visant à tenter de résoudre certains problèmes que l’Etat est incapable de régler.
Deux individus peuvent donc être inspirés par les mêmes idéologies, un même vécu (même si dans le cas présent, Pierre n’a pas eu la même mère que les trois autres enfants d’Alther Goldman), chacun peut s’approprier son propre angle de vue et grandir selon la décision qu’il aura prise, selon le choix de vie qu’il aura fait.

3/ SES ECHECS

Lorsqu’on l’interroge sur ses années de galères à courir les petites salles avec son groupe Tai Phong, il répond : « Je ne sais pas si on peut appeler ça de la galère parce que je n’ai jamais conçu la musique comme un métier, c’était vraiment un plaisir, donc le fait de partir tous les week-ends en camion faire du bal à Charleville Mézière ou ailleurs… Si c’était professionnel effectivement c’est peut-être difficile, mais comme je le faisais juste pour le pied ».
Après Tai Phong, en 1976, il sortira son premier single en solo intitulé « C’est pas grave papa » qui ne sera pas un succès. Avec le recul, il dira plus tard « Je confiais des maquettes à des arrangeurs et ne venais au studio que lorsque la musique était pratiquement enregistrée. C’était à la limite de la variété, tout à fait dans le genre « truc qui devrait marcher ». Mais précisément parce que c’était fait pour marcher, ça ne marchait pas » (Rock&Folk 12/1981)
Malgré ces échecs, J.J.G ne se décourage pas. Mais son but réel, c’est de créer des chansons pour les autres.
En effet, il est timide et se sent incapable de monter sur scène tout seul. Alors il décide de faire le tour des maisons de disques afin de proposer ses chansons mais ces dernières refusent. Aucun artiste, à l’époque, ne fait confiance à ce jeune quasiment inconnu du grand public.
De cette période, il apportera une réponse similaire que pour l’aventure Tai Phong : « C’était difficile parce que les gens refusaient mes chansons, mais je n’attendais pas après ça pour vivre non plus, c’était toujours pas pour moi un truc professionnel, c’était un plaisir ».
C’est au moment où personne ne voulait de ses chansons qu’il s’est dit que la dernière solution pour qu’elles existent, c’est qu’il les interprète lui-même. Et c’est là que les tubes ont commencé.
Je pense en fait qu’à l’époque où il a sorti son premier single solo, l’artiste n’avait pas un « pourquoi » assez fort. Pendant qu’il chantait, il s’éloignait de son but final qu’était la création.
A la différence de la période où il a chanté les chansons qu’il avait écrites pour les autres. Cette fois-ci, son « pourquoi » était clair, il voulait prouver aux autres que ses chansons devaient exister. Le but était de devenir connu, ou moins inconnu, afin que des artistes veuillent bien s’approprier ses textes et musiques.
De plus, ce qui me frappe dans son analyse de ces différents échecs, c’est cette conscience que la musique n’est qu’une facette de sa vie. Il aime la musique et veut en faire son métier, mais il a cette capacité à être heureux de ce qu’il a déjà et de mettre en avant ce qui va plutôt que ce qui ne va pas. C’est d’ailleurs pour cela qu’il continuera de travailler un moment, malgré le succès, dans le magasin familial de Montrouge. Il sait que la vie n’est qu’une succession d’échecs et de réussites et qu’il vaut mieux garder une issue de secours.

4/ SA REUSSITE

Finalement, on se rend compte, comme dans beaucoup de parcours, que ses faiblesses sont devenues ses forces.
Il dira par exemple de sa timidité : « Moi, je crois qu’on ne peut pas réussir si on n’est pas timide, enfin quand je vois des gens comme Cabrel, Souchon, Renaud aussi. Si on n’est pas timide au départ, si on n’a pas ces problèmes de communicabilité, on ne passe pas des heures comme ça chez soi, à travailler la guitare, à écouter les autres et à rêver » « Je crois qu’on a été contraints de se réfugier dans la musique. Au début, on a une inaptitude qui nous force à faire des efforts, à avoir des rêves, à travailler mille fois un chorus de Jimi Hendrix, des choses comme ça, qui nous font ensuite devenir ce qu’on est. J’ai une infinie tendresse pour ce mal-être, pour cette timidité et pour cette adolescence un peu malheureuse ».
« Je me rends compte que souvent on a des buts précis, on a des rêves, et une fois qu’on arrive à ce but, une fois que tu as la chose que tu espérais dans la main, tu te rends compte que finalement, ce qui a été le plus palpitant, la chose la plus belle à vivre, ça a été d’y aller ». (Entretien avec Patrick Poivre D’Arvor du 14/03/2003 sur RTL).
En 2001, Jean Jacques Goldman sort son dernier album, « Chansons pour les pieds » qui marquera la fin de sa carrière médiatique.
Entre les royalties qu’il touche pour les chansons qu’il a écrit et composé et l’argent qu’il gagne pour ses propres interprétations, il est devenu « riche ».
Mais finalement, qu’est-ce que la richesse réellement ? Est-ce le fait d’avoir assez d’argent pour s’offrir tout le matériel dont on a envie ?
Personnellement, je pense que sa plus grande richesse est la liberté dont il dispose. La liberté d’utiliser le temps comme il le souhaite, la liberté de s’exprimer comme il l’entend, la liberté de vivre pleinement sa vie.
Certains diront que Jean Jacques Goldman a de la chance. Moi, je dirai qu’il a du courage car toute liberté commence par le courage. Tout le monde est libre de faire ce qu’il veut, de s’exprimer et vivre. Le problème c’est que la plupart des gens s’enferme dans une espèce de bulle de surprotection se cachant sous le prétexte que c’est la vie et qu’ils n’y peuvent rien.
Mais finalement, ne s’agirait-il pas d’une lâcheté intérieure visant à être sûr que si on ne fait rien pour changer les choses, on écarte la possibilité de toute culpabilité envers nous-même sur les évènements à venir ?
Si le parcours de Jean Jacques Goldman vous inspire, je vous invite à lire « Le mystère Goldman » sur lequel je me suis appuyée pour la rédaction de cet article. (Ceci est un lien d’affiliation)
Et toi, es-tu du genre à subir ta vie ou à la vivre pleinement ?
Es-tu prêt à te rendre coupable de la chance que tu auras provoquée  ou préfères- tu remettre ton malheur au destin ?
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