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Catégorie : Sportifs

LAURE MANAUDOU (L’AME SŒUR DE LA VICTOIRE)

LAURE MANAUDOU (L’AME SŒUR DE LA VICTOIRE)

Dotée de réelles capacités pour la natation, Laure Manaudou est la preuve que la possession d’un don ne suffit pas pour devenir la meilleure de sa discipline. Son aptitude naturelle à la natation n’aurait mené nulle part si elle ne l’avait pas allié à la rigueur et la persévérance.

 

I/ A l’état brut

Née le 9 Octobre 1986 sous le signe astrologique de la Balance, Laure Manaudou verra le jour à Villeurbanne. Timide, elle grandira à l’écart des autres enfants, partageant son insouciance avec son seul allié, son frère ainé. Pourtant, son impulsivité ira souvent contre le désir de sa timidité à rester discrète.

Lorsqu’elle veut quelque chose, Laure entend bien l’obtenir. C’est ainsi que tout au long de sa carrière, persévérance et fainéantise seront au coude à coude, même si cette dernière finira toujours vainqueur du sprint final.

Casse- cou dans l’âme, elle n’hésitera pas à se mettre en danger pour gagner quelque soit la nature de la compétition ou l’enjeu. Une simple course de vélo avec ses frères mettra à plusieurs reprises la mauvaise perdante de mauvaise humeur.

Impatiente et entière, elle laissera souvent ses sentiments prendre le dessus sur la raison de sa carrière.

La carrière de Laure Manaudou sera un réel parcours d’équilibrisme entre ses différents traits de caractères versatiles. Tantôt timide et travailleuse, tantôt impulsive et fainéante, Laure apprendra au fil du temps à écouter son corps et son ressentiment pour réguler ses entrainements entre relâchement et travail acharné.

 

II/ Un environnement familial

Laure Manaudou est issue d’une famille de sportif.

Son père, Jean-Luc, est employé de banque. D’abord Handballeur en National 3, en tant qu’arrière gauche dans l’équipe de Vaulx-En-Velin, il deviendra ensuite entraineur de l’équipe de Meximieux.

Sa mère Olga est originaire de la Hollande. Secrétaire quadrilingue à l’office du tourisme de Meximieux quittera son emploi à la naissance de ses enfants pour commencer une carrière d’assistante maternelle afin d’élever ses enfants. Mais elle passera son temps libre en tant que badiste.

C’est dans les années 1970 que Jean-Luc et Olga se rencontrèrent au Cap Fréhel et ceux sont ces falaises qui accueilleront la famille chaque été.

Deuxième d’une fratrie de trois enfants, la fillette, entourée de ses frères, deviendra rapidement un garçon manqué.

Son frère ainé, Nicolas, est né le 9 Octobre 1985, soit un an jour pour jour avant la naissance de Laure. Ensemble, ils partageront leur timidité, leurs jeux, leurs bêtises, dans une relation exclusive. Même si la fusion de leur relation les mettra souvent en confrontation. Il deviendra par la suite entraineur de natation.

Son frère Florent verra le jour le 12 Novembre 1990, soit quatre ans après la benjamine. Ce dernier prendra le même chemin que sa sœur en devenant notamment champion Olympique du 50 mètres nage libre à Londres en 2012.

Baignée dans le sport depuis son plus jeune âge, Laure Manaudou sera surtout motivée par l’entraide compétitive instaurée dans la famille. Sans cette volonté entretenue dès sa naissance, d’être sans cesse la meilleure de la fratrie, elle n’aurait probablement pas eu l’idée de mesurer sa puissance et sa rapidité dans le cercle élargi de l’Olympe.me si le milieu familial nous inspire pour construire notre vie, c’est avant tout le système de pensées que nous nous créons à son contact qui formate notre vision du monde et nos rêves.

 

III/ Ses échecs, ses blessures.

C’est lorsque Laure Manaudou avait cinq ans que ses parents décidèrent de l’inscrire, avec Nicolas, à la natation. A l’époque, le but était tout simplement l’apprentissage de la nage et l’aisance aquatique. En effet, passant toutes leurs vacances au bord des mers bretonnes, les parents voulaient donner toutes les armes nécessaires aux deux casse-cou pour éviter tout risque de noyade.

Mais Laure Manaudou déteste nager et a peur de mettre la tête sous l’eau. Alors elle fait son maximum, à chaque cours, pour arriver le plus tard possible, jouant avec son frère dans les vestiaires. Ainsi, ils arrivaient parfois à gagner vingt minutes sur l’entrainement censé durer une heure. Une fois dans le bassin, ils continuaient à chahuter comme à leur habitude.

Paradoxalement, c’est dans ce même bassin qu’elle se découvrira une vitesse que les autres n’ont pas. Elle n’aimera jamais nager mais aimera toujours remporter la victoire.

C’est à l’âge de sept ans qu’elle connaitra ses premières émotions de nageuse en participant à sa première compétition interne club nommée la « coupe des minots ». Elle apprendra alors la victoire qui l’inondera de joie, ainsi que la défaite qui noiera ses joues de larmes.

L’adrénaline du gain donnera ainsi un minimum de sens à l’heure quotidienne qu’elle passe dans le bassin et qui se verra doublée dès l’année suivante.

En passant au niveau supérieur, elle subit les foudres de Gérard, son entraineur. La fille de ce dernier, Barbara, était la meilleur du groupe, ce qui énervait beaucoup Laure qui voulait sans cesse être la première, ne supportant pas d’arriver deuxième. L’entraineur n’avait d’yeux que pour sa fille et criait sur les autres enfants, avec en champ de mire, la fratrie Manaudou. En effet, les trois frères et sœur n’avait pas besoin de beaucoup travailler pour nager presque aussi vite que Barbara. Il savait que si Laure Manaudou s’entrainait un peu plus sérieusement, elle rattraperait vite les résultats de sa fille alors il préférait la rabaisser à longueur de cours. Ne se doutant pas un seul instant que cela produirait, quelques années plus tard, exactement l’effet contraire sur la jeune fille.

L’impact de la défaite, pour Laure, est tellement important qu’elle décidera de mettre un terme à ses entrainements de natation à l’âge de douze ans, ne supportant plus d’être la deuxième.

Mais, à force d’observer son frère en compétition, le manque de la victoire se fait sentir et elle décide de retourner à la piscine un an et demi plus tard, ignorant alors que sa carrière était sur le point de prendre un nouveau tournant.

C’est en Avril 2001, au Championnat de France senior, qu’un certain Philippe Lucas la remarque. Très vite, elle quittera le cocon familial et emménagera chez ce dernier pour vivre au rythme de ses entrainements. L’adolescente n’a alors que 14 ans et souffre de l’éloignement de sa famille. En plus de ce chamboulement, Laure Manaudou devra assumer un emploi du temps chargé. En effet, elle devra se lever à 05h15 tous les matins pour nager dès 06h00 du matin, elle se rendra ensuite en cours à 08h30 à 17h00, enfin elle regagnera les bassins de 17h30 à 21h chaque soir, ne disposant que du samedi après-midi et du dimanche pour se reposer. N’aimant ni étudier, ni nager, c’est ainsi que débuteront de longues années d’ennui pour Laure, laissant ainsi sa vie d’adolescente de côté. Quelques mois plus tard, elle décidera d’ailleurs de quitter l’école, afin de se concentrer sur son unique objectif principal à savoir s’entrainer pour devenir championne Olympique.

Lorsqu’on a un rêve, on est souvent découragé à l’avance par tous les efforts que l’on devra fournir et le temps que l’on devra sacrifier pour atteindre notre but. Alors résigné, on se donne le prétexte de la fatigue dû à notre activité principale pour procrastiner dans ce qui nous tient le plus à cœur. Alors on finit par se complaire dans la facilité d’une vie que l’on n’a pas choisi. Pourtant, Laure Manaudou, malgré son jeune âge, saura mettre toute excuse de côté pour faire de son planning une norme vers la victoire.

 

IV/ Sa réussite

Lors de sa pause loin des bassins, Laure Manaudou a grandi contrairement à Barbara qui, contrainte à un programme d’entrainement trop intensif, n’arrivera plus à se développer. A son retour à la piscine, Laure vaincra sa grande ennemie à un quatre cents mètres quatre nages à Oyonnax, surprise par les encouragements du père de cette dernière ayant soudain viré de bord.

Il l’avait déjà observé au Championnat de France senior en 2000 à Rennes, à Sarcelles, puis à Chamalières, mais c’est lors de sa montée à la deuxième marche du podium des Championnats de France, que Philip Lucas prendra cet engagement personnel.

Même si Laure Manaudou considérera cette seconde position au cent mètre dos comme un échec, il s’agit bien d’une victoire puisque le vainqueur de la compétition ne sera autre que Roxana Maracineanu, la nageuse professionnelle qu’elle admire depuis ses onze ans.

Trois mois plus tard, Laure Manaudou remporte une médaille d’argent au cinquante, ainsi qu’au cent mètre dos au championnat du monde juniors de Malte. Ces nouvelles données ajoutées à son palmarès, Philip Lucas décidera de contacter les parents de Laure afin de leur faire part de ses projets pour la jeune nageuse.

C’est en admirant la victoire des Australiens au relais des Jeux Olympiques de Sidney en 2000 que Laure Manaudou décidera de devenir championne Olympique. Elle ne le saura pas tout de suite mais c’est cet argument que Philip Lucas a choisi pour convaincre ses parents de la prendre sous son aile. En effet, selon lui, trois années lui suffiront à entrainer Laure pour qu’elle devienne championne Olympique.

Il n’a pas tort puisque la carrière de Laure Manaudou s’accélère dès 2001.

En décembre, elle battra le record de France du cent mètre dos en petit bassin, détenu par Roxana, son exemple, en effectuant la traversée en 59 secondes et 44 centièmes.

En Avril 2002, elle devient Championne de France toutes catégories en cinquante mètre dos et se sélectionne aux championnats d’Europe Senior. Finalement, elle préfèrera disputer ses derniers championnats d’Europe Junior préférant attendre l’année suivante pour se livrer à la compétition sénior. Ainsi, elle remportera la médaille d’or au cent mètres dos et celle d’argent au cinquante mètre dos et au deux cent mètres quatre nages.

La saison suivante, Philippe Lucas décide d’entrainer Laure Manaudou au quatre cent mètres alors que, selon les professionnels de la discipline, elle n’est pas faite pour cette épreuve. Elle gagnera ainsi le quatre cent mètres des interclubs d’Antibes, finira les Championnats du Monde petit bassin avec une médaille de bronze et battra le record national au Championnat de France.

Puis, elle remportera trois médailles d’or aux Championnat d’Europe Senior.

Enfin, vint le jour tant attendu. Voilà quatre ans qu’elle rêve des Jeux Olympique et c’est le 15 Aout 2004 que tout va se jouer. Habituée aux emplois du temps chargés et qualifiée pour trois épreuves, elle devra enchainer quatre courses dans la journée.

Malgré une blessure à l’épaule provoquée par l’entrainement accompli le matin, Laure Manaudou réalisera bien son rêve ce jour là, puisqu’après avoir fait les meilleurs temps des séries pour la finale du quatre cents mètres et la demi-finale du cent mètre, elle deviendra Championne Olympique du quatre cents mètre avec le quatrième meilleur temps de l’histoire. En étant la première nageuse française à remporter ce titre, elle donnera un nouveau souffle à son sport qui, à l’époque, ne comptait pas beaucoup de licenciés.

Laure replongera dès le lendemain pour disputer la finale du cent mètres dos où elle obtiendra la médaille de bronze.

Enfin, elle deviendra vice championne Olympique au huit cent mètre nage libre.

Laure Manaudou avait un rêve, celui de devenir championne Olympique. C’est en se dirigeant vers l’immensité de ce rêve qu’elle réalisera une performance encore plus importance puisqu’elle deviendra la nageuse la plus titrée du monde avec 127 médailles dont 86 en Or. Bien avant de se donner les moyens de réaliser ses rêves, elle s’est d’abord autorisée à le construire.

Souvent, lorsque l’on se surprend à rêver, on reprend conscience au plus vite pour se secouer et oublier nos illusions. Puis on passe à autre chose, on continue à avancer sur le chemin qui se trace en pilote automatique devant nous car nous nous pensons incapable de changer de route. Pourtant, nous sommes tous capable d’atteindre les sommets de nos ambitions. Pour cela, il suffit d’imaginer la vie de nos rêves, d’enlever le bandeau de nos yeux, de mettre un pas devant l’autre, et de vivre notre rêve éveillé.

 

Si le parcours de Laure Manaudou vous inspire, je vous conseille de lire son autobiographie « Entre les lignes » sur laquelle je me suis appuyée pour la rédaction de cet article. (Ceci est un lien d’affiliation)

 

Et toi, veux-tu rester dans le vortex d’une vie qui ne te correspond pas ?

Ou trouveras-tu le courage d’en sortir pour rejoindre le couloir de tes rêves ?

 

TAIG KHRIS (L’enfant du Trocadéro devenu homme du Monde)

TAIG KHRIS (L’enfant du Trocadéro devenu homme du Monde)

TAIG KHRIS

(L’enfant du Trocadéro devenu homme du Monde)

 

Si j’ai décidé de parler de Taïg Khris aujourd’hui, ce n’est pas pour son palmarès ou son record à la Tour Eiffel, mais bel et bien pour le parcours qui a précédé ces exploits. Taïg est la preuve que la persévérance est la mère de la réussite et que la chance ne se trouve pas dans une pochette surprise.

 

I/ A l’état brut.

Né le 27 juillet 1975 sous le signe du Lion, Taig Khris verra le jour à Alger. Son prénom le prédestine à faire de grandes choses puisqu’en dialecte berbère, Taig veut dire « capable ».

Passionné par la vie et par tout ce qui la compose, la poursuite de ses rêves est le leitmotiv de son existence. Anticonformiste et entêté, il ne supporte pas l’évocation  de l’impossibilité. Créatif, le rider n’hésitera pas à se mettre en danger pour réaliser de nouvelles figures et le Businessman autodidacte n’hésitera pas à travailler nuit et jour pour gérer lui-même les différentes parties de son entreprise. Mais la principale qualité de Taïg Khris reste la persévérance.

Le rêve et la persévérance sont, selon moi, les deux facteurs indispensables pour vivre une vie passionnée.

En effet, sans la création de l’idée, sans le rêve, nous ne saurions pas après quoi courir et nous nous perdrions dans le tourbillon de la vie conformiste. Mais la persévérance est notre couteau suisse face à l’adversité. C’est elle qui nous donne les ressources nécessaires à la survie de nos ambitions lorsque les tempêtes s’abattent sur notre passage. Sans elle, aucun rêve n’est atteignable.

Sans la persévérance, Taïg Khris n’aurait probablement jamais été Champion de Roller.

 

II/ Un environnement familial.

Son père, Reda, passionné de théâtre, était comédien, auteur et metteur en scène à Alger. Il avait notamment collaboré à une pièce de théâtre sur la libération des femmes. Entre succès et censure, cette dernière n’était en tout cas, pas passée inaperçue.

C’est d’ailleurs dans une salle de théâtre qu’il rencontrera Aléka, une jeune sculptrice grecque ayant dû quitter son pays suite à la montée de la dictature des colonels.

Cette union créera des tensions entre Aléka et son père. En effet, ce grand architecte grec imaginait marier sa fille à un docteur et non à un artiste.

Athée de surcroit, le père de famille devra quitter sa terre natale, sans argent en poche, durant la montée de l’intégrisme en 1980. C’est ainsi que le couple Kris s’installera à Paris avec ses deux enfants.

L’humanisme de Reda dirigera sa reconversion vers le métier d’éducateur de prévention dans les cités, alors qu’Aléka décidera de poursuivre son métier de sculpteur à son domicile pour s’occuper de ses deux fils. L’argent gagné grâce à ces activités servait à nourrir la famille et financer les voyages. En effet, si aucun excès n’est toléré dans les dépenses des Khris qui ne disposent même pas de la télévision, ces derniers n’entendent pas rester à Paris toute l’année. Quittant leur appartement Parisien de 45 mètres carrés qui est d’ailleurs le seul bien matériel appartenant à la famille, ils vivront dans des tentes deux mois par an au village natal d’Aléka nommé Ilia, avec pour seule nourriture les produits pêchés dans la journée. Ils passeront les quatre mois suivants à visiter le Monde au gré de leurs envies.

Taïg grandira ainsi dans un climat d’amour et de confiance. Donnant libre court aux envies de leurs enfants, les parents les laisseront décider de s’inscrire ou non à l’école. Ils les soutiendront ensuite dans leur apprentissage guidé par la conviction de sa mère que c’est la vie, elle-même, qui leur apprendra d’elle tout ce qu’ils doivent connaitre. Cette éducation anticonformiste le conditionnera à vivre pleinement chaque instant sans peur du lendemain.

C’est ainsi que Taïg passera le plus clair de son enfance avec son frère, Eline, de dix-huit mois son ainé. Sa grand-mère trouvant son prénom trop féminin, il sera surnommé Lino.

Alors que certains adolescents scolarisés tombent dans la délinquance, Taïg Khris, élevé et éduqué par ses parents, sans l’aide de l’éducation nationale, vivra une enfance tranquille et sans faux pas. Démuni de richesse matérielle, Taïg Kris dispose, au sein de sa famille, d’amour, de dialogue et surtout de confiance. On ne laisse pas l’adolescent dehors pour s’en débarrasser, mais pour qu’il vive et apprenne de la vie. En parallèle, sa liberté est sans cesse accompagnée d’un dialogue bienveillant. Peu importe la conformité de l’apprentissage, peu importe la nature de l’enseignement, le dialogue est à la base de toute chose. Le dialogue est la principale raison de l’échec comme de la réussite, de la délinquance comme de l’humanité.

 

III/ Ses blessures, ses échecs

Dans un premier temps, Taïg Khris commencera le patin pour suivre son frère dans son nouveau passe temps. Sa première blessure d’enfance sera d’ailleurs un sentiment d’infériorité face à ce frère qui réussit dans chaque domaine qu’il entreprend.

Ce malaise le motivera à se surpasser pour le dépasser. C’est ainsi que, profitant de l’absence de Lino au Trocadéro, lieu où ils se rassemblent chaque jour avec leurs amis, Taïg, découvrira, grâce à un ami, le patin sur rampe. Ayant pris de l’avance sur son apprentissage, il compte bien saisir l’opportunité de faire de ce sport la discipline où il sera meilleur que son frère.

Quelques mois plus tard, Taïg Khris participera à sa première compétition. L’argent lui faisant défaut, il fera appel au système D en achetant comme seule protection, des genouillères au magasin de bricolage, qu’il disposera sur chaque articulation et os à protéger. Un ami lui prêtera un casque de moto pour sécuriser son crâne. Submergé par la peur, il finira onzième alors que l’accès à la finale sera réservé au dix premiers.

Plus tard, Taïg Khris tentera sa chance au Championnat du Monde en Allemagne. Muni de son passeport Algérien et d’un visa obtenu in extrémiste mais toujours sans le sou, il négociera avec le magasin « Hawaii Surf » pour qu’il finance son billet de train. Mais la halte de ce dernier en Belgique mettra le jeune homme, démuni de visa belge, dans l’illégalité. Il devra alors supplier le contrôleur de fermer les yeux sur sa présence. Arrivé à Münster avec son ami, Magik, ils passeront la nuit à la gare, puis chassés par la police, ils la  finiront dehors, sur un banc. Réveillés par le froid, à quatre heures du matin, ils se rendront à la rampe de compétition que Taïg voudra rapidement tester. Torse nu et malgré la fatigue, il s’élancera avant de chuter et de se brûler le dos. Il se relèvera pour faire effectuer  une nouvelle tentative, mais tombera, cette fois, sur la tête. Il perdra alors conscience et se réveillera avec une hanche cassée. Le parcours du combattant devant le mener à son rêve se terminera finalement à l’hôpital.

Taïg Khris tentera sa chance l’année suivante. Fort de sa première expérience, il règlera tous les problèmes administratifs bien avant la compétition. Titulaire d’un billet d’avion, il sera victime d’un carambolage sur la route de l’aéroport. L’avion ne l’attendra pas et il devra se résigner à prendre le train en urgence. Arrivé à temps pour la compétition, Thaïg est fin prêt pour son premier essai. Malheureusement, ça n’est pas le cas de la rampe qui s’écroule sous ses patins faisant de nombreux blessés. La compétition n’aura plus jamais lieu à Münster.

Il retentera sa chance à Lausanne en 1996, mais cette fois, c’est en essayant une figure jamais réalisée auparavant qu’il tombe sur la tête et s’écrase les cervicales.

Taïg Khris devra, très tôt, soutenir sa famille financièrement. Son père ayant arrêté de travailler après avoir économisé durant de nombreuses années pour donner une dernière chance à sa passion, dilapidera son pécule d’un seul geste de générosité. En effet, un jeune qu’il avait aidé  à monter sa société de transport se fera voler de la marchandise qui ne sera pas remboursée par l’assurance. Pour le sauver de la prison, Reda remboursera la marchandise d’une valeur de deux cent trente mille francs, remettant ainsi ses comptes à zéro. Pour subvenir aux besoins de la famille, les parents ouvriront un restaurant dans lequel Taïg travaillera dès l’âge de douze ans. Mais, ne rapportant pas d’argent à la famille, le commerce mettra le jeune homme face à la peur du lendemain pourtant chassée jusqu’à présent pas ses parents. Il arrêtera alors le roller pendant deux ans pour assumer ses responsabilités familiales.

La gestion financière de son père sera la base des seuls conflits qui les opposeront. En effet, bien plus tard, le père ouvrira un magasin de roller qui deviendra rapidement un gouffre financier que Taïg devra assumer. Enfin, ce dernier perdra cent mille euros après un mauvais investissement en Bourse de son père qui décidera de dépenser l’intégralité d’un de ses comptes dont il lui avait donné procuration pour l’achat d’une action.

Alors que la plupart d’entre nous aurait attendu quelques années pour se faire passer pour un héros ayant survécu à  une mauvaise chute au Championnat du Monde de Münster et se serait caché pour pleurer sur sa déchue carrière, Taïg Khris, lui, est devenu un véritable héros dans le monde du roller et de la survie. Il savait d’où il partait, où il voulait aller, et la difficulté de la randonnée qui l’attendait lui importait peu, tant qu’elle menait à l’objectif.

 

IV/ Sa réussite

La première réussite de Taïg Khris aura lieu en Avril 1990, le lendemain de sa première compétition. Malgré son échec, sa passion le poussera à aller voir la finale. Repéré dans le public, il sera appelé pour remplacer un finaliste qui se sera blessé à l’entrainement. N’ayant pas le temps de réfléchir, il se lancera et remportera une planche de skate en souvenir de son premier podium puisqu’il finira deuxième de la compétition. Cette victoire sera un déclic dans la vie de Taïg puisqu’elle lui donnera la force de croire en lui pour le reste de sa vie.

Mais c’est en 1996, que débutera réellement sa carrière. Après deux années loin de rampes, il décidera d’apprendre le roller in line pour participer à une importante compétition se déroulant à Bercy. C’est suite à cette cinquième place, qu’il décrochera son premier contrat de sponsor avec RollerBlade pour un salaire de deux mille marks par mois. Il partira en tournée en Allemagne dès le lendemain matin. Malgré la mise en avant d’une éthique égalitaire entre les salaires des différents membres du Team Européen de Rollerblade, Taïg apprendra rapidement que ses collègues ne touchent pas deux mille marks mais deux mille sept cent marks. Malgré ses problèmes d’argent, il rappellera le responsable de la marque pour lui annoncer qu’il refusait le contrat à moins d’une proposition à quatre mille marks. Cinq minute après le refus de Rollerblade, l’entreprise change d’avis et recontacte Taïg en lui proposant trois mille huit cent marks. Deux ans après la signature de ce contrat, il aura remboursé les deux cent mille euros de dettes de ses parents, levé l’hypothèque de leur maison et remboursé les deux amis qui avaient aidé ses parents à ouvrir le restaurant.

En dix ans, Taïg Kris remportera soixante-quinze victoires sur cent quinze compétitions professionnelles et deviendra triple champion du Monde. Il obtiendra son premier titre de Champion du Monde, en 1997, après avoir réalisé le 900 degré qui l’avait fait chuter une année auparavant.

Malgré une subluxation de l’épaule durant un entrainement, qui aurait mérité une opération et la rupture des ligaments de son genou durant la compétition, Taïg deviendra le premier sportif à réaliser un double flatspin durant les Gravity Games.

Après deux ans de travail acharné, de discussions et de négociations avec les différentes institutions de la ville de Paris qui lui promettront de nombreuses réponses négatives, après de longues recherches de sponsor et de financement, le rêve de Taïg Khris se réalisera. S’il avait projeté de réaliser un saut en longueur au dessus de la Seine, face à Notre Dame, les nombreuses restrictions qu’impose la ville de Paris alliées à la sueur de son front le mèneront jusqu’à la Tour Eiffel. Le 29 Mai 2010, Taïg Khris entrera dans le livre des records en s’élançant d’une plateforme située an niveau du premier étage de la Tour Eiffel.

Un an après ce record de saut dans le vide, il décrochera le record du saut en longueur en sautant de la basilique du Sacré-Cœur sur une longueur de 29 mètres.

Au final, Taïg écrira « Ma plus grande victoire aura été de croire jusqu’au bout que tout est possible ».

La persévérance, l’altruisme et la passion pour la vie et son apprentissage, ont fait de Taïg Khris un Champion de Roller et un Businessman invétéré. Sa maitrise totale des différents domaines qu’il rencontre sur le chemin de ses objectifs font de lui un véritable couteau Suisse de la débrouille. A l’âge ou la plupart d’entre nous subissaient les enseignements de l’Education Nationale, Taïg apprenait la vie par la vie. La vie pratique et l’analyse de ses problèmes lui a permis de connaitre la nature de l’enseignement théorique qui allait réellement lui servir. Au final, l’autodidacte, contraint par son seul désir d’apprentissage finira par emmagasiner bien plus de connaissance que la population moyenne. En janvier 2014, l’enfant du Trocadéro deviendra PDG et fondateur de la société Onoff Télécom.

 

Si le parcours de Taïg Kris vous inspire, je vous conseille de lire son autobiographie Courber le destin sur laquelle je me suis appuyée pour la rédaction de cet article. (Ceci est un lien d’affiliation)

 

Et toi, qu’as-tu appris à l’école que la vie n’aurait pas pu t’apprendre ?

Penses-tu que la théorie de notre enfance nous donne les armes psychologiques nécessaires pour affronter les difficultés de la vie réelle ?

DAVID DOUILLET (Ou l’art de chuter pour mieux se relever)

DAVID DOUILLET (Ou l’art de chuter pour mieux se relever)

En tant qu’ancienne judoka, je ne pouvais pas ouvrir la catégorie du sport sans parler de celui qui m’a donné envie de monter sur les tatamis. En effet, la sagesse et le courage de David Douillet m’ont toujours fasciné. Le judo lui a appris à chuter pour mieux se relever et le judoka deviendra maitre en la matière.

 

I/ A l’Etat Brut.

C’est le 17 Février 1969 que David Douillet verra le jour à Rouen.

A l’image des sports mécaniques qu’il pratiquera, David aime vivre à deux cents à l’heure. Passionné et doté d’une certaine inconscience face aux dangers, il navigue entre les extrêmes. Pouvant par exemple, manger tout ce qui lui passe sous la main durant ses repos, puis ne plus s’autoriser aucune entorse à son régime en période de compétition.

Il s’épanouira d’ailleurs dans les sports extrêmes, seuls à savoir lui procurer de petites montées d’adrénalines.

Paradoxalement, il lui arrive de traverser des phases de paresse excessive, où il lui devient impossible de faire quoi que ce soit. Fatigué par l’intensité de la vie qu’il mène, ces moments de repos le rendent irritable.

Obstiné et orgueilleux, il a beaucoup de mal à supporter que l’on aille à l’encontre de ses idées fixes. Mauvais perdant, il se débrouille toujours pour avoir le dernier mot même lorsqu’il se sait en tort.

Mais c’est sa générosité qui gagnera le cœur des Français. En effet, il profitera de chaque occasion pour mettre sa notoriété au service des autres, en offrant notamment de son temps à la jeunesse.

L’une des volontés de Jigoro Kano, le créateur du judo était d’apprendre à ses élèves à se servir de la force de leur adversaire, mais aussi à apprivoiser leurs propres faiblesses pour les transformer en force. Et au-delà des qualités de David Douillet se sont surtout ces défauts qui le mèneront vers les sommets. En effet, sans son entêtement à suivre son instinct, sa fierté et son mépris pour la défaite, il n’aurait probablement pas été Champion Olympiques aux Jeux de Sidney en 2000.

 

II/ Un environnement familial.

Son père, Donald, abandonna David Douillet, peu après sa naissance.

Lorsqu’il eu quatre ans, Danielle, sa mère, rencontra Philippe qui deviendra son père adoptif. Le couple s’installant dans le canton de Vaux en Suisse pour raisons professionnelles, David sera élevé par sa grand-mère à qui il vouera un amour sans faille. Il ne gardera aucune rancœur envers sa mère pour cet éloignement familial, avouant que les seuls conflits qui se créent parfois entre eux ne sont dût qu’au caractère de cette dernière dont il a lui-même hérité. Fiers et directifs, il arrive que les conversations se soldent par la victoire de celui qui criera le plus fort. Leur complicité grandira avec la carrière du judoka. Alors qu’elle ne connaissait rien à la discipline, sa mère suivra chacune de ses compétitions, s’inquiétant de chaque étape qui les constituent, de la préparation jusqu’au combat, en passant par la pesée. Elle ira même jusqu’à aller étudier les combats des potentiels adversaires de son fils.

Malgré l’éloignement, c’est à Philippe qu’il se confiera. Connaissant sa franchise et son aptitude à ne pas passer par quatre chemins, c’est à lui qu’il fera appel pour répondre à ses questionnements d’adolescent. Compétiteur dans l’âme, le père adoptif contribuera à forger ce sentiment dans la tête du fils.

A l’âge de 25 ans, suite à sa paternité récente, David Douillet décidera de rechercher son père. En reprenant contact avec lui, il apprendra l’existence d’Aurélia, sa demi-sœur de sept ans sa cadette. Tous deux heureux de découvrir cette fraternité, ils garderont une relation bienveillante, tentant sans cesse de rattraper le temps perdu. Le grand frère prendra son nouveau rôle très à cœur s’appliquant à la guider dans son parcours et à répondre au mieux aux interrogations de la jeune femme. Sans rancune sur le passé, David et Donald seront fin prêts pour tourner la page et écrire leur histoire.

On entretient souvent des rancœurs vis-à-vis de nos parents pour l’éducation trop stricte qu’ils nous ont donnés ou au contraire, leur absence. Ces jugements nous privent non seulement de reconstruire une nouvelle histoire familiale, mais aussi de nous construire individuellement en tant qu’être, puis en tant que parents. Pour nous épanouir en tant qu’individu, inculquer de vrais valeurs à nos enfants et accepter à notre tour l’inéluctabilité  des erreurs que nous ferons auprès d’eux, nous avons besoin d’être en paix avec notre passé et nos géniteurs. David Douillet a décidé de faire l’impasse sur les choix de ses parents afin de vivre à son tour son rôle de père et d’appliquer sa propre vision de la paternité et de la famille.

 

III/ Ses échecs et blessures.

Tout au long de son adolescence, David Douillet souffrira d’un complexe lié à sa carrure. En effet, à l’âge de onze ans, il mesurait déjà un mètre quatre-vingt et pesait quatre-vingt kilos. « L’habit ne fait pas le moine » prend alors tout son sens. Le garçon aura du mal à supporter le fait de toujours devoir se justifier sur son âge. En effet, son gabarit hors norme n’avait pas entrainé son esprit d’enfant au stade adulte. A chaque discussion avec des gens qu’il venait de rencontrer, David devait attendre qu’un membre de sa famille annonce son âge, avant de pouvoir parler, au risque que l’on soit choqué de son manque de maturité.

Il souffrira aussi de son manque de succès auprès des filles. Sa taille n’attirant pas les adolescentes de son âge, il ne jouera auprès d’elles que le rôle du bon copain.

Le 6 Mars 1993, il perdra son ami, Thierry Harismendy dans un accident de la route. Au cours de leur séjour au Japon, David rentrait d’un restaurant avec quatre de ses amis lorsqu’une voiture percutera Thierry. Il restera aux cotés de lui, jusqu’à ce que les secours arrivent, même s’il n’aura fallut que quelques minutes avant que son ami ne s’endorme. Lorsqu’il apprit que le Japon a été désigné pour accueillir les Championnats du Monde 1995, il eu besoin d’un moment de réflexion avant d’accepter de participer à la compétition.

C’est à la fin du mois de Septembre 1996 que la vie de David Douillet a failli basculer. Après sa victoire aux Jeux Olympiques d’Athènes et la médiatisation qui en a découlé, il décide de s’offrir un moment seule avec une autre de ses passions, la moto. Alors qu’il commence tranquillement sa balade sur l’autoroute, il voit un automobiliste se rabattre sur la file de gauche où il se trouve. A cet instant, il se retrouve propulsé à cinq mètres du sol avant de finir sa chute dix mètres plus loin. La chute justement fut déterminante à la survie de David Douillet. En effet, s’il n’avait pas effectué une reproduction parfaite de ce qu’on lui a enseigné au dojo, l’homme ne se serait jamais relevé. La chute ayant bloqué son diaphragme, il fit preuve de sang froid en expirant, comme il l’avait appris sur les tatamis, tout l’air présent dans ses poumons. Ensuite, il comprendra vite que la chute n’a pas totalement épargné son épaule et sa jambe droite. Il trouvera malgré tout la force de se relever pour se mettre à l’abri en attendant les pompiers. C’est en arrivant à l’hôpital qu’il comprit la gravité de sa blessure au mollet. Une plaie béante laissait entrevoir la déchirure de  son muscle, laissant les médecins interrogatifs au sujet de l’usage qu’il pourrait faire de sa jambe après l’opération. Pour son épaule, le premier diagnostic n’annonçait qu’une simple luxation, mais David, connaissant parfaitement son corps, demanda un nouvel examen. Ce dernier prouva la présence d’une luxation stade 3. Il fut donc reconduit au bloc opératoire pour une seconde intervention. C’est après quatre jours d’hospitalisation et la prise de nombreux cachets que David Douillet commença à s’inquiéter au sujet d’une potentielle retraite sportive anticipée. Voulant mettre toutes les chances de son côté et reprendre la route du dojo au plus vite, il décida de changer de traitement et demanda à ce qu’on ouvre son plâtre et qu’on lui mette des électro-simulateurs à travers.

D’ordinaire plutôt casse-cou, David Douillet connaît l’importance d’une chute. Son accident de moto est la preuve que l’important n’est pas la raison de la chute, mais la manière dont on chute. Dans la vie, nous avons parfois peur de prendre des risques, nous redoutons la chute qui précèdera l’échec. Alors au lieu de chercher des solutions afin d’alléger une potentielle chute, nous nous focalisons sur l’éventuel échec et faisons demi tour.

Si, lors de son accident, David Douillet était resté paralysé sur la vision de l’échec, il en aurait perdu la vie.

 

IV/ Sa réussite.

La première consécration de David Douillet arrivera lorsqu’il aura 17 ans, soit six ans après ses premiers pas sur les tatamis en devenant champion de France Junior.

En 1992, il décrochera la médaille de bronze au Jeux Olympiques de Barcelone avant de braver une seconde fois l’Olympe à Athènes où il sera alors sacré Champion Olympique.

Durant ces années de préparation, il deviendra Champion du Monde en 1993, puis, aidé par le souvenir de Thierry Harismendy, renouvèlera sa performance en 1995, où il remportera cette fois le titre parmi les poids lourds mais aussi en Open.

Quatre mois après l’accident qui a failli lui couter la vie, il battra son record sur le banc de musculation avec des triples flexions à 700Kg. Puis, en mai, il gravira l’Alpe-D’Huez en vélo une heure et quelques minutes.

En 1997, il deviendra quadruple Champion du Monde à Bercy, se hissant ainsi au rang du judoka le plus titré du Monde. A ce jour, il fait d’ailleurs toujours partit du trio mondial de tête puisqu’il reste le second judoka le plus titré du Monde, derrière Teddy Riner.

Le 22 Septembre 2000, David Douillet réalisera un nouvel exploit malgré un début de journée inquiétant. Son accident de moto lui ayant laissé d’importantes séquelles, cela fait quelques jours que des petits os bougent à l’intérieur de son coude. Le dernier jour de sa carrière sportive arrive alors et il compte bien la finir en beauté. Mais jouant de malchance, c’est aussi le jour qu’à choisi son articulation pour se bloquer. Il ne perdra pas un instant pour aller voir son médecin, Didier Rousseau extraira 12cm3 « d’un liquide jaunâtre ». Puis il prendra la route du dojo pour disputer son premier combat contre Tataroglu, un turc de 152 kilos. Qualifié pour les quarts de finale, il se mesurera au Belge, Hari Vanbarneveld, qui bien plus qu’un adversaire, est avant tout un ami du judoka français. Puis il battra Pertelson, un estonien dont le poids résulte d’une importante masse musculaire. Malgré le problème de son coude qui persiste durant ses combats, David réussi à placer un Uchi Mata marquant rapidement un Ipon.

Encore marqué par les traces de son accident de moto, quatre ans auparavant, David Douillet se retrouve en finale contre le Japonais Shinohara qu’il n’a jamais fait chuter. Le chrono démarre, le français profite comme toujours, de sa prise de garde pour prendre la température de son adversaire. David Douillet sentant son adversaire fatigué n’attendra pas longtemps pour lancer sa première attaque. Pour la première de sa carrière, il mettra ainsi le japonais à Terre. Après avoir marqué de Yuko, le chronomètre s’arrête, David Douillet est double champion Olympique.

Lorsqu’un journaliste lui demandera s’il s’agit du plus beau jour de sa vie, il répliquera que non, que les plus beaux jours de sa vie sont la naissance de ses enfants.

Malgré l’intensité de la vie qu’il mène et son divorce avec la mère de ses deux premiers enfants, il attachera une importance toute particulière à l’éducation de ses enfants. Avec Valérie, sa nouvelle femme, ils formeront une famille recomposée où l’égalité et la fraternité seront les maitres mots.

C’est après avoir vécu les moments les plus sombres de son existence que David Douillet a réalisé ses plus grands exploits. Il a su chuter pour mieux se relever. Après coup, se sont ses blessures qui ont entretenu son âme de combattant.

Lorsque nous traversons des moments difficiles, nous nous demandons pourquoi le sort s’acharne contre nous. En réalité, je pense que rien arrive au hasard et que les épreuves que nous surmontons nous donnent de nouvelles armes pour avancer.

Sans son accident, David Douillet n’aurait peut-être pas trouvé la même motivation pour répéter chaque jour les mêmes entrainements et heures de musculation. Il n’aurait probablement pas eu les ressources morales pour battre son record de triples flexions. Alors qu’il a failli perdre la vie, David Douillet a finalement reconquit l’Olympe.

 

Si le parcours de David Douillet vous inspire, je vous invite à lire son autobiographie « L’âme du conquérant » (Ceci est un lien d’affiliation)

 

Et toi, laquelle de tes chutes as-tu transformé en podium ?

Lequel de tes défauts pourrais tu transformer en mine d’or ?

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