CHARLES AZNAVOUR (Le dictateur de son destin)

CHARLES AZNAVOUR (Le dictateur de son destin)

CHARLES AZNAVOUR

(Le dictateur de son destin)

 

Pour ce nouvel article j’aimerai mettre à l’honneur un grand Monsieur de la chanson française, du cinéma français, de la littérature française, Charles Aznavour.

Lorsque je parle de grand Monsieur, je veux bien entendu parler, d’une part de son immense répertoire, mais surtout du long chemin parcouru avant de devenir l’homme connu et reconnu qu’il est aujourd’hui car Charles Aznavour, n’est ni plus, ni moins le dictateur de son propre destin.

 

I/ A l’état brut

 

Charles Aznavour est né le 22 Mai 1924 sous le signe du Gémeaux, dans un hôpital du 6ème arrondissement de Paris, à côté de la Rue Monsieur-Le-Prince.

Ce Français d’origine arménienne se définit lui-même comme dictateur, dictateur de sa propre vie. Ainsi il déclare « Je suis un homme fort. Je suis un homme très fort. Je suis un dictateur dans mon domaine. Je dicte ce qui doit m’arriver et ce qui doit m’arriver m’arrive ».

Cet homme discipliné et persévérant est avant tout un grand passionné. Passionné par la vie et pour tout ce qu’elle comporte.

Charles Aznavour a compris deux choses que nous oublions souvent : Nous sommes Maîtres de notre destin, mais nous n’avons qu’une seule vie. Cette vie, il faut en prendre soin, mais surtout profiter de chaque instant pour vivre, aimer, apprendre de la vie et des autres.

 

II/ Un environnement familial

C’est à Paris que Charles Aznavour grandira entouré de son père, Misha Aznavourian, sa mère Knar Baghdassarian, ainsi que de sa sœur ainée, née en Grèce durant le périple effectué par ses parents pour rejoindre les Etats-Unis.

Sa mère de formation littéraire, enchaine les petits emplois de couturière.

Il dira de son père qu’il était « un être merveilleux et fantasque et un travailleur responsable mais piètre homme d’affaire ».

En effet, Misha Aznavourian était un père désireux d’offrir une meilleure vie financière à sa famille. C’est pourquoi il a ouvert un restaurant Rue de la Huchette au cœur du quartier Latin.

Malheureusement, cet homme courageux était aussi doté d’une générosité sans faille.

En effet, c’est à force d’offrir des repas aux étudiants de médecine sans argent et de faire des crédits aux amis de passage, que son restaurant a rapidement fait faillite. Mais pour ce grand optimiste, « les lendemains étaient faits pour changer les choses et en mieux ».

Mais c’est autour de leur passion commune que se réunissent souvent les membres de cette famille avec leurs amis émigrés : la création de spectacle.

En 1939, son Misha s’engage pour la guerre pour remercier le pays qui l’a accueilli et devient chef cuisinier pour la troupe des engagés volontaires étrangers et apatrides.

A son retour, Misha Aznavourian et sa famille accueillent des arméniens, juifs et émigrés russes pendant l’Occupation.

Lorsque l’on échoue professionnellement et financièrement, on se préoccupe souvent du regard des autres et en particulier de sa propre famille, de ses propres enfants.

En fait, je crois que les enfants dont les parents n’ont pas d’argent, n’en manquent en fait que très peu. Ils manquent surement moins d’argent que l’enfant riche dont les parents comblent les manques affectifs par de nouveaux biens.

Lorsqu’on lit l’autobiographie de Charles Aznavour, on sent la fierté qu’il éprouve envers sa famille. L’amour qu’il a pour ses parents est éternel et on ressent la gratitude qu’il a d’avoir appris tant de valeurs de ceux qui l’ont élevé.

Aucune richesse ne vaut celles de l’amour, du partage, de l’aide de son prochain.

Comme le dit Charles Aznavour, « l’argent n’est pas important, il est utile ».

 

III/ Ses échecs et ses blessures

Un des plus gros regrets de Charles Aznavour est d’avoir quitté les bancs de l’école à neuf ans, avec pour seul diplôme en poche, son certificat d’étude. En effet, ses parents, n’avaient pas les moyens financiers de payer les études de leurs enfants. Il passera donc sa vie à combler ce manque de culture, notamment par la lecture. Ainsi, pas une journée ne se passe sans qu’Aznavour ne prenne une heure pour lire.

C’est donc à l’âge de neuf ans que Charles Aznavour à commencer à travailler aux côtés de sa sœur, dans le milieu artistique afin d’aider sa famille financièrement avec notamment quelques apparitions dans des pièces de théâtre.

Au début, Charles Aznavour ne fait que des remplacements lorsque les artistes sont absents. Cela lui rapporte quelques pièces mais il a l’impression de ne servir que de « bouche trou ».

Au lieu de se lamenter sur son sort, le jeune artiste saisit toutes les opportunités pour apprendre de son métier, pour évoluer et diversifier son savoir faire dans ce large monde qu’est l’art. Ainsi il apprend la danse, la comédie, la composition, l’interprétation pour finalement se passionner pour la littérature. L’écriture devient alors vitale. Il ne passera plus une seule journée sans noircir une page blanche.

En 1948, Charles Aznavour tente de conquérir l’Amérique aux côtés de Pierre Roche. Ils  partent alors à New York sans un centime en poche, sans un mot anglais en bouche, sans aucun contact. Le rêve américain prend vite fin.

Face à cet échec, les deux musiciens, partent s’installer au Québec où ils connaitront enfin le succès escompté. Mais après plus de 440 concerts au Faisan Doré en une quarantaine de semaines, Charles Aznavour a le mal du pays et décide de rentrer en France. Mais son acolyte s’installe définitivement à Montréal. Charles doit alors recommencer à zéro dans le pays où il est né mais qui ne le connaît pas encore.

C’est Edith Piaf, qu’il avait rencontré peu avant son départ pour New York qui le prend alors sous son aile, l’emmenant partout avec elle. Tout d’abord, elle commencera par arranger le physique de Charles Aznavour en lui payant une opération nasale. Aussi, elle lui présentera tous les artistes du moment. Elle ira même jusqu’à l’héberger.

En échange de cet apprentissage, il deviendra l’homme à tout faire de Piaf et devra être toujours disponible pour elle quelque soit l’heure du jour ou de la nuit.

C’est alors que sa passion pour l’écriture deviendra vitale. Là encore, sa meilleure amie exige que Charles lui présente en avant première chacune de ses chansons afin qu’elle ne passe pas à coté d’un succès qui pourrait être remis à une autre interprète.

Malgré son talent, Aznavour n’arrive pas à percer en solitaire.

Les médias s’acharnent sur lui, critiquant son physique, sa taille, sa voix, ses gestes… Etant alors qualifié à de gnome, d’infirme, d’un handicapé, d’un nabot.

Alors que la plupart d’entre nous se seraient découragés de tant d’échecs mais surtout de tant de haines, Charles Aznavour lui, a toujours su profiter de l’ombre dans laquelle on le contraignait à rester pour apprendre.

Au lieu de se morfondre sur ses complexes comme celui de ne pas être très cultivé, il a toujours travaillé pour ne plus souffrir de ses faiblesses.

 

IV/ Sa Réussite

Ce fils d’apatrides ayant quitté les bancs de l’école avec pour seul bagage son certificat d’étude, aura finalement comblé toutes ses lacunes et bien plus encore puisqu’il obtiendra un second diplôme à l’âge de 70 devenant alors Doctor honoris Causa de plusieurs universités à travers le monde.

Il a été gratifié de nombreuses récompenses aussi bien cinématographiques que musicales. C’est aux Victoires de la Musique, lorsqu’il sera récompensé dans la catégorie « artiste interprète masculin » qu’il répondra aux critiques « je voudrais dire une chose importante puisqu’on en est aux moment des remerciements Je voudrais remercier particulièrement ceux qui ont dit que je ne savais pas chanter, que je ne savais pas écrire, que j’étais petit, que j’étais laid et que je ne ferais aucune carrière. »

Au-delà de tous ses succès, Charles Aznavour deviendra aussi un homme historique oeuvrant pour le pays de ses origines. Ce dernier, fier de la réussite de son ressortissant donnera son nom à une place d’Erevan, capitale Arménienne en 2001.

Sa statue sera hissée à Gumiri, ville Arménienne la plus frappée par le séisme de 1988.

Le 26 Décembre 2008, il obtient la citoyenneté Arménienne. Deux mois plus tard, il devient ambassadeur de l’Arménie en Suisse. Il est aussi représentant permanent de l’Arménie auprès de l’Organisation des Nations Unies de Genève.

Il possède aussi de nombreuses distinctions dont la Légion d’Honneur, la médaille de l’Académie Française et la médaille de Marseille qui le rend particulièrement fier.

L’auteur de « Je m’voyais déjà », « For me formidable », « La bohême », « Hier encore », Emmenez-moi », possède aujourd’hui plus de 800 chansons.

Aujourd’hui, on ne peut parler de la chanson française ou de l’Arménie sans évoquer le nom de Charles Aznavour.

Nous abandonnons souvent nos rêves et nos ambitions suite aux critiques et aux moqueries des autres. Nous passons notre vie, inconsciemment, à essayer de plaire aux autres, à rechercher leur approbation. Alors si quelque chose ne convient pas à quelqu’un on a tendance à changer radicalement de voie.

Charles Aznavour a toujours su que sa mission de vie était liée à l’art et plus particulièrement à l’écriture et la musique. Il avait des choses à dire et il comptait bien les exprimer avec ou sans l’approbation des critiques.

Au lieu de prendre une autre route, Aznavour s’est servi des critiques et insultes pour avancer. Non pas en écoutant le fond des remarques infondées, mais en se servant de la forme comme carburant. Un carburant de rage, lui procurant l’énergie suffisante pour se rapprocher, dans l’ombre, de l’homme et de l’artiste, que lui seul voulait devenir. Ainsi il a dû travailler plus dur que les autres pour conquérir son public.

Finalement, malgré de nombreuses années à contourner les obstacles, empruntant parfois les fossés humides et boueux, Charles Aznavour a souvent zigzaguer pour trouver le bon rythme, la bonne mélodie mais il n’a jamais changé de route et d’objectif. Objectif qu’il n’a pas atteint mais littéralement dépassé.

 

Si le parcours de Charles Aznavour vous inspire, je vous conseille de lire son autobiographie « Tant que battra mon cœur » sur laquelle je me suis appuyée pour la rédaction de cet article (ceci est un lien d’affiliation) 

 

Et toi, quel est ton rêve ? Quelles sont tes ambitions ?

Es-tu près à parcourir le Mud Day pour atteindre tes objectifs ou comptes- tu rentrer chez toi à la première averse ?

 

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