Biographie de Jean-Jacques Goldman (UNE LUMIERE CACHEE DANS L’OMBRE)
Vous allez me dire « Oui mais lui ça n’est pas pareil, il a de la chance et il est riche ». Je suis entièrement d’accord avec cette idée, mais je la trouve trop simple.
En effet, Jean Jacques Goldman, comme chaque être humain a eu des souffrances et des échecs mais a su se relever.
C’est ce que je vais tenter de vous démontrer aujourd’hui.
La deuxième raison pour laquelle, j’ai choisi cet artiste, c’est sa popularité. Si on aime une personnalité, c’est parce qu’on est connecté à elle et cette connexion se fait par nos points en commun, nos valeurs communes. En réalité, ce que nous aimons en elle, nous l’avons en nous.
Je pense donc que son histoire parlera au plus grand nombre.
1/ A L’ETAT BRUT
Timide et introverti, il passe sa vie à confier toutes ses émotions à un journal intime jusqu’au jour de ces 18 ans où il décide de le brûler.
Solitaire dans l’âme, il peut passer des heures entières à observer tout ce qui se déroule autour de lui. Accompagné d’un petit calepin, il note tout ce qu’il voit, comme s’il avait peur de passer à côté de l’élément qui pourrait faire toute la différence.
Jean Jacques Goldman, qui n’aime pas décevoir ses parents, aura un parcours scolaire, sans gros encombre. Mais, pas vraiment passionné par ce que lui propose l’éducation nationale, ce dernier développera rapidement, ce qui pourrait s’apparenter au principe du Pareto, aussi appeler loi des 80-20. Ce principe étant basé sur le constat que 20% des causes apportent 80% des effets. (Par exemple, dans la plupart des entreprises, 80% du chiffre d’affaire est obtenu grâce à 20% des clients ; ou à l’échelle planétaire, on peut dire qu’environ 20% des pays se partagent 80% des richesses mondiales). Ainsi, le futur chanteur estimant qu’une moyenne de 12 ou 13 était largement suffisante pour atteindre le niveau supérieur et ayant déjà de fortes capacités à apprendre, il n’utilisera que le temps nécessaire à l’objectif fixé sans ne jamais perdre de temps à essayer d’avoir plus de résultat que nécessaire. Le temps est si précieux. Jean Jacques Goldman l’a déjà compris et l’économise pour ce qui lui tient vraiment à cœur, ce qui le fait vraiment vibrer, à savoir, la musique.
Et dans ce domaine là, il n’est pas question non plus de perdre du temps.
En effet, l’approche classique ne plait pas au jeune artiste qui s’orientera rapidement vers des sonorités plus modernes avec notamment l’apprentissage de la guitare.
On peut donc retenir cette suite logique de caractéristiques :
Goldman est avant tout un grand timide. Cette timidité l’amènera à se renfermer sur lui-même et à observer beaucoup. L’observation lui apportera des notes qu’il pourra transformer en texte. Et ces textes lui apporterons une philosophie de vie bien à lui et toujours assumée.
Sans cette timidité qui est, à la base un handicap, Jean Jacques Goldman n’aurait probablement jamais développé la personnalité qu’il est et le talent dont il dispose.
C’est d’ailleurs ce qu’il indiquera bien plus tard.
2/ UN ENVIRONNEMENT FAMILIAL
Tous deux de confession juive, Alter Goldman est un communiste.
Ce résistant français a un premier enfant, issu d’une première union : Pierre Goldman. Ce dernier, totalement baigné dans cette lutte pour la liberté et l’antifascisme, se passionnera pour le parcours de ses parents devenant lui-même militant d’extrême gauche et rejoindra en 1968 la guérilla au Venezuela. A son retour en France, il commettra trois braquages à Paris et sera emprisonné en 1970 pour un 4ème dont il nie toute implication. Faute de preuve, il sera déclaré innocent, le 4 mai 1976 mais ne sera libéré que le 5 octobre 1976 après avoir purgé sa peine pour les 3 premiers braquages.
Celui qui a toujours rêvé de mourir en héros gauchiste avant trente ans sera assassiné le 20 septembre 1979.
J.J.G a une sœur ainée, Evelyne, née en 1950. Celle-ci est très intéressée par le milieu politique. Studieuse dans ses études, elle obtient toujours des notes allant de 18 à 20/20 et deviendra médecin.
Enfin, son frère cadet, Robert, né en 1953, deviendra pour sa part auteur-compositeur et producteur de musique. Il sera aussi en charge d’une partie de la gestion de la carrière de son frère.
En effet, Jean Jacques Goldman et Pierre Goldman, ont tous deux été éduqués par des résistants. Ils ont donc été baignés dans la politique et la lutte pour la liberté.
Alors que Pierre a transmis ses idées par la colère, parfois même par la force, Jean Jacques les a communiquées par le calme, la musique et des œuvres caritatives comme les Resto du cœur, visant à tenter de résoudre certains problèmes que l’Etat est incapable de régler.
Deux individus peuvent donc être inspirés par les mêmes idéologies, un même vécu (même si dans le cas présent, Pierre n’a pas eu la même mère que les trois autres enfants d’Alther Goldman), chacun peut s’approprier son propre angle de vue et grandir selon la décision qu’il aura prise, selon le choix de vie qu’il aura fait.
3/ SES ECHECS
Après Tai Phong, en 1976, il sortira son premier single en solo intitulé « C’est pas grave papa » qui ne sera pas un succès. Avec le recul, il dira plus tard « Je confiais des maquettes à des arrangeurs et ne venais au studio que lorsque la musique était pratiquement enregistrée. C’était à la limite de la variété, tout à fait dans le genre « truc qui devrait marcher ». Mais précisément parce que c’était fait pour marcher, ça ne marchait pas » (Rock&Folk 12/1981)
Malgré ces échecs, J.J.G ne se décourage pas. Mais son but réel, c’est de créer des chansons pour les autres.
En effet, il est timide et se sent incapable de monter sur scène tout seul. Alors il décide de faire le tour des maisons de disques afin de proposer ses chansons mais ces dernières refusent. Aucun artiste, à l’époque, ne fait confiance à ce jeune quasiment inconnu du grand public.
C’est au moment où personne ne voulait de ses chansons qu’il s’est dit que la dernière solution pour qu’elles existent, c’est qu’il les interprète lui-même. Et c’est là que les tubes ont commencé.
Je pense en fait qu’à l’époque où il a sorti son premier single solo, l’artiste n’avait pas un « pourquoi » assez fort. Pendant qu’il chantait, il s’éloignait de son but final qu’était la création.
A la différence de la période où il a chanté les chansons qu’il avait écrites pour les autres. Cette fois-ci, son « pourquoi » était clair, il voulait prouver aux autres que ses chansons devaient exister. Le but était de devenir connu, ou moins inconnu, afin que des artistes veuillent bien s’approprier ses textes et musiques.
4/ SA REUSSITE
Il dira par exemple de sa timidité : « Moi, je crois qu’on ne peut pas réussir si on n’est pas timide, enfin quand je vois des gens comme Cabrel, Souchon, Renaud aussi. Si on n’est pas timide au départ, si on n’a pas ces problèmes de communicabilité, on ne passe pas des heures comme ça chez soi, à travailler la guitare, à écouter les autres et à rêver » « Je crois qu’on a été contraints de se réfugier dans la musique. Au début, on a une inaptitude qui nous force à faire des efforts, à avoir des rêves, à travailler mille fois un chorus de Jimi Hendrix, des choses comme ça, qui nous font ensuite devenir ce qu’on est. J’ai une infinie tendresse pour ce mal-être, pour cette timidité et pour cette adolescence un peu malheureuse ».
En 2001, Jean Jacques Goldman sort son dernier album, « Chansons pour les pieds » qui marquera la fin de sa carrière médiatique.
Entre les royalties qu’il touche pour les chansons qu’il a écrit et composé et l’argent qu’il gagne pour ses propres interprétations, il est devenu « riche ».
Mais finalement, qu’est-ce que la richesse réellement ? Est-ce le fait d’avoir assez d’argent pour s’offrir tout le matériel dont on a envie ?
Personnellement, je pense que sa plus grande richesse est la liberté dont il dispose. La liberté d’utiliser le temps comme il le souhaite, la liberté de s’exprimer comme il l’entend, la liberté de vivre pleinement sa vie.
Certains diront que Jean Jacques Goldman a de la chance. Moi, je dirai qu’il a du courage car toute liberté commence par le courage. Tout le monde est libre de faire ce qu’il veut, de s’exprimer et vivre. Le problème c’est que la plupart des gens s’enferme dans une espèce de bulle de surprotection se cachant sous le prétexte que c’est la vie et qu’ils n’y peuvent rien.