MARIE-LAURE PICAT (LA MERE COURAGE)

MARIE-LAURE PICAT (LA MERE COURAGE)

MARIE-LAURE PICAT

(LA MERE COURAGE)

 

Aujourd’hui, je vais vous parler de l’histoire de Marie-Laure Picat, une mère qui a dédié ses derniers mois avant sa mort à chercher une famille d’accueil à Ses quatre enfants afin de leur offrir le meilleur avenir possible après le drame qu’ils s’apprêtaient à vivre.

Son histoire m’a touchée en tous points. D’abord parce qu’elle parle de la force du lien qui lie une mère à ses enfants. Quelle que soit notre histoire avec nos parents ou nos enfants, il est difficile d’être insensible à ce sujet. Bons ou mauvais repères, les parents sont la base de la vie et les enfants deviennent la raison de vivre des parents. C’est le lien qui nous permet souvent de nous surpasser.

Dans cet article, ce que je voudrais mettre en avant, c’est cette persévérance sans faille dont Marie-Laure Picat a fait preuve.

Selon moi, cette mère courage est un exemple pour chacun d’entre nous.

 

I/ A l’état Brut

 

Marie-Laure Picat est née le 2 juillet 1972.

Ce qui la caractérise au premier abord est son humour qui lui permet de dédramatiser les mauvais moments de la vie. Au risque de mettre mal à l’aise certaines personnes, elle se servira d’ailleurs de son humour décapant jusqu’à ses derniers jours déjouant ainsi les principaux drames de la vie à savoir la maladie qui marque pour la plupart d’entre nous une sorte de stand-by, laissant l’espoir d’un retour à la vie, et la mort si redoutée marquant la fin définitive de ce que nous sommes, du moins dans cette seule forme que nous pensons connaitre.

On peut aussi définir Marie-Laure comme une personne directe, déterminée et persévérante. En effet, lorsqu’elle veut quelque chose, elle ne ressent pas le besoin de s’éterniser avec de longs discours complexes, mais préfère les phrases courtes et simples allant toujours droit au but. En revanche, si ce mode de communication ne fonctionne pas, elle est prête à employer tous les moyens qui la mèneront à son but final.

 

C’est probablement ces traits de caractères qui ont permis à Marie Laure Picat de surmonter chacune des épreuves de la vie.

En effet, elle est directe et attend que les gens soient directs avec elle. Selon elle, ça n’est pas la façon dont on annonce les choses qui va changer le problème.

En revanche, une fois que le problème est énoncé, elle a cette capacité à dédramatiser les situations par l’humour.

Ce type de comportement lui permet ainsi de se recadrer sur une énergie positive lui permettant d’une part à éviter l’effet placebo, mais aussi de vivre pleinement ce que la vie peut lui offrir de positif, même dans les moments négatifs.

 

II/ Un environnement familial

 

Sa mère, Marie-France Grison, née le 18 décembre 1949, a quitté le domicile familial peu après la naissance de Marie-Laure. Selon son frère ainé, elle ne travaillait pas, ne s’occupait pas de la maison ni des enfants. Lorsque son mari rentrait du travail, elle se maquillait et sortait avec ses amis. Le seul salaire du foyer était dépensé pour ses vêtements et ses sorties. De plus, elle était violente avec ses enfants.

Son père, Maxime Picat, était ouvrier et faisait les trois huit. En plus de son travail, il était passionné de cyclisme, passion qu’il partageait avec son fils. Il n’était donc pas souvent à la maison. Avec ses filles, il ne partageait rien et ne leur adressait quasiment jamais la parole. Il n’offrait jamais rien à ses enfants et les cadeaux de Noël étaient rares. Son éducation était stricte. Aucune sortie n’était autorisée et les faits et gestes de chacun étaient surveillés.

Après le départ de sa mère, la grand-mère paternelle de Marie-Laure est venue s’installer dans le foyer familial. C’est donc sa grand-mère qui lui donnait l’affection qu’elle n’avait jamais connu.

Elle avait un frère ainé prénommé Richard et une sœur prénommée Christelle.

Par la suite, elle a appris qu’elle avait aussi deux demi-frères du coté maternelle nés d’une seconde union.

Marie-Laure n’a peut-être pas choisi sa famille biologique, mais son chemin a croisé celui de Marie-Thé qui était comme une mère pour elle et deviendra par la suite, la grand-mère de cœur de ses quatre enfants.

 

C’est peut-être cet environnement familial qui a, par la suite, déterminée la mère qu’est devenue Marie-Laure Picat.

Sans l’abandon de sa mère, Marie-Laure n’aurait peut-être pas eu cette détermination à trouver une famille d’accueil à ses enfants pour qu’ils restent unis après sa mort.

Elle a vécu l’absence d’une mère avec comme seule attache son frère et sa sœur.

De plus, on ressent dans sa démarche, ce besoin de ne jamais abandonner ses enfants.

Même si elle ne peut pas contrôler sa mort, elle veut être présente pour ses enfants jusqu’à la fin et après la fin.

 

III/ Ses échecs et ses blessures

 

Après une enfance difficile au sein d’un foyer sombre et hostile, Marie-Laure Picat décide de fonder sa propre famille.

Elle se marie donc avec le père de ses enfants. Au début de leur histoire tout se passe bien comme dans la plupart des jeunes couples. La naissance de leur fille est une joie immense pour les deux parents. Mais après la naissance de leur premier fils, le père change et ne s’occupe plus de rien si ce n’est de sa propre personne. Au fil des années et des nouvelles naissances, Marie-Laure doit tout assumer au sein du foyer, jonglant entre la vie scolaire et sportive de ses trois ainés, l’éducation de la petite dernière, l’entretien de la maison, l’administratif, etc…

Après ces années difficiles, Marie-Laure est confrontée à l’impensable : elle est atteinte d’un cancer. Malgré une année de lourds traitements, son médecin lui annonce qu’il ne lui reste que quelques semaines, dans le meilleur des cas, quelques mois à vivre.

Plongée dans ce dur combat, son médecin lui conseille de régler tous ses problèmes personnels rapidement afin de ne garder de l’énergie que pour vivre au mieux ses derniers moments aux cotés de la maladie. Conseil qu’elle prendra au mot en quittant le domicile familial avec ses quatre enfants, laissant ainsi son mari seul.

Le dernier gros combat de sa vie commence alors : Choisir la famille qui accueillera ses enfants après sa mort, et ce, envers et contre tous.

 

L’humain a souvent besoin d’un malheur pour prendre sa vie en main, pour décider d’être soi et décider d’être le seul capitaine de sa vie.

Lorsqu’on croit que ça va, qu’il n’y a pas de problème particulier, on se laisse porter par la vie, par ce qu’elle décide pour nous. Absorbé par la routine du quotidien, nous n’osons pas aller au-delà de ce que nous vivons et restons sagement dans un mode de vie que nous prenons pour une fatalité. En réalité, nous avons peur de nos décisions. Par peur de vivre le pire, nous nous interdisons le meilleur.

Or, lorsque nous vivons un drame, lorsque la vie décide de nous montrer le pire, que nous  nous rendons compte que nous sommes plus forts que nous le pensions et que nous sommes capables de surmonter les difficultés posées sur notre chemin, nous comprenons que nous pourrons surmonter une seconde épreuve. C’est alors que nous nous libérons pour, généralement, nous offrir le meilleur.

Marie-Laure Picat, même si elle n’a malheureusement pas survécu à son cancer, s’est offert le meilleur qu’elle pouvait s’offrir suite à l’annonce de sa maladie.

En effet, elle est sortie de sa zone de confort, devenue finalement si inconfortable, et s’est autorisée à quitter une routine qui la rongeait un peu plus chaque jour.

 

IV/ Sa réussite

 

Lors de ses derniers mois, cette mère courage a relevé plus de défis qu’elle n’aurait pu le faire dans toute sa vie.

Après sa séparation avec son mari qu’elle ne supportait plus depuis plusieurs années, Marie-Laure Picat a décidé de trouver une famille d’accueil pour ses quatre enfants dans leur ville afin de ne pas chambouler leur vie plus que nécessaire. Ne connaissant pas l’ampleur des procédures administratives et n’ayant pas l’habitude de passer par quatre chemins, elle a d’abord parlé de sa décision à tous ses amis afin que le message circule et arrive jusqu’à une potentielle famille d’accueil. Elle a rapidement fait la connaissance de Valérie et Jean Marc et a décidé qu’ils accueilleraient ses enfants.

Malheureusement, la loi française ne donnant pas le choix aux parents condamnés de décider de l’avenir de leurs enfants, Marie-Laure se voit confrontée à un premier refus d’une longue liste. Mais la persévérance étant mère de la réussite, elle ne se découragera pas et finira par obtenir le droit de décider de l’environnement dans lequel vivront ses enfants.

Marie-Laure Picat a perdu beaucoup de temps et d’énergie pour cet objectif qui était, dans un premier temps personnel. Mais grâce à sa persévérance et à la médiatisation son combat, elle a en plus réussi à ouvrir les yeux à l’Etat sur la longueur et la difficulté des démarches administratives pour les parents en fin de vie qui souhaite décider eux même de l’avenir de leurs enfants.

Marie-Laure Picat a ensuite décidé d’écrire le livre « Marie-Laure Picat, Le courage d’une mère » afin de laisser une trace à ses enfants ainsi que pour raconter son combat et sensibiliser l’administration sur la nécessité de faire changer ce système.

 

On passe beaucoup de temps à se trouver des prétextes pour ne pas réaliser nos objectifs. On est souvent fatigué, on manque souvent temps, on a souvent d’autres choses à faire. Lorsqu’on passe au-dessus de ces excuses, on se demande alors si la réalisation de notre projet est possible.

Penses-tu que Marie-Laure n’a jamais eu peur de ne pas avoir le temps ? Penses-tu qu’elle n’était pas fatiguée ? Qu’elle n’avait pas autre chose à faire ?

Pourtant, malgré la fatigue et les douleurs, Marie-Laure a pris le temps. Elle était focus sur son objectif et elle a réussi. Quant à la question « Est-ce que c’est possible ? », il est fort probable qu’elle n’aurait pas atteint son objectif si elle se l’était posée.

Mais comme le dit David Laroche, « Je ne sais pas ce qui est possible ou non alors j’agis comme si tout était possible ».

On a tendance à se croire intouchable, comme immortelle. On vit comme si le temps était infini, mais on oublie souvent que tout peut s’arrêter du jour au lendemain. On repousse tout au lendemain sans savoir s’il y en aura un. Puis un jour, on se retourne et on ne voit plus que les traces des fardeaux que l’on a trainés et c’est trop tard car notre âme a quitté notre corps.

 

Si l’histoire de Marie-Laure Picat vous inspire, je vous conseille de lire son autobiographie « Le courage d’une mère » sur laquelle je me suis appuyée pour la rédaction de cet article (ceci est un lien d’affiliation)

 

Maintenant que cette mère courage t’a enlevé quelques excuses, quel nouveau prétexte as-tu trouvé pour être sûr de ne pas avancer ?

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