Biographie de Jean-Jacques Goldman (UNE LUMIERE CACHEE DANS L’OMBRE)

Biographie de Jean-Jacques Goldman (UNE LUMIERE CACHEE DANS L’OMBRE)

Pour ce premier article, j’ai choisi de vous parler de la réussite de la personnalité préférée des français.
Vous allez me dire « Oui mais lui ça n’est pas pareil, il a de la chance et il est riche ». Je suis entièrement d’accord avec cette idée, mais je la trouve trop simple.
En effet, Jean Jacques Goldman, comme chaque être humain a eu des souffrances et des échecs mais a su se relever.
C’est ce que je vais tenter de vous démontrer aujourd’hui.
La deuxième raison pour laquelle, j’ai choisi cet artiste, c’est sa popularité. Si on aime une personnalité, c’est parce qu’on est connecté à elle et cette connexion se fait par nos points en commun, nos valeurs communes. En réalité, ce que nous aimons en elle, nous l’avons en nous.
Je pense donc que son histoire parlera au plus grand nombre.

1/ A L’ETAT BRUT

Jean Jacques Goldman est né le 11 Octobre 1951 sous le signe astrologique de la Balance.
Timide et introverti, il passe sa vie à confier toutes ses émotions à un journal intime jusqu’au jour de ces 18 ans où il décide de le brûler.
Solitaire dans l’âme, il peut passer des heures entières à observer tout ce qui se déroule autour de lui. Accompagné d’un petit calepin, il note tout ce qu’il voit, comme s’il avait peur de passer à côté de l’élément qui pourrait faire toute la différence.
Jean Jacques Goldman, qui n’aime pas décevoir ses parents, aura un parcours scolaire, sans gros encombre. Mais, pas vraiment passionné par ce que lui propose l’éducation nationale, ce dernier développera rapidement, ce qui pourrait s’apparenter au principe du Pareto, aussi appeler loi des 80-20. Ce principe étant basé sur le constat que 20% des causes apportent 80% des effets. (Par exemple, dans la plupart des entreprises, 80% du chiffre d’affaire est obtenu grâce à 20% des clients ; ou à l’échelle planétaire, on peut dire qu’environ 20% des pays se partagent 80% des richesses mondiales). Ainsi, le futur chanteur estimant qu’une moyenne de 12 ou 13 était largement suffisante pour atteindre le niveau supérieur et ayant déjà de fortes capacités à apprendre, il n’utilisera que le temps nécessaire à l’objectif fixé sans ne jamais perdre de temps à essayer d’avoir plus de résultat que nécessaire. Le temps est si précieux. Jean Jacques Goldman l’a déjà compris et l’économise pour ce qui lui tient vraiment à cœur, ce qui le fait vraiment vibrer, à savoir, la musique.
Et dans ce domaine là, il n’est pas question non plus de perdre du temps.
En 1958, soucieux d’avoir des enfants totalement intégrés à la société française, les parents de Jean Jacques Goldman l’inscrivent à des cours de piano puis de violon. Mais, comme en témoignera son professeur de violon, Madame Levoisier, cette discipline ne le passionnait pas vraiment : « Il était bien élevé, toujours aimable, toujours poli, mais il ne me satisfaisait pas beaucoup car il ne travaillait pas assez. Alors un enfant doué qui ne veut pas travailler, j’ai envie de l’étrangler tout de suite » (Plus vite que la musique M6 14 juin 2003).
En effet, l’approche classique ne plait pas au jeune artiste qui s’orientera rapidement vers des sonorités plus modernes avec notamment l’apprentissage de la guitare.
On peut donc retenir cette suite logique de caractéristiques :
Goldman est avant tout un grand timide. Cette timidité l’amènera à se renfermer sur lui-même et à observer beaucoup. L’observation lui apportera des notes qu’il pourra transformer en texte. Et ces textes lui apporterons une philosophie de vie bien à lui et toujours assumée.
Sans cette timidité qui est, à la base un handicap, Jean Jacques Goldman n’aurait probablement jamais développé la personnalité qu’il est et le talent dont il dispose.
C’est d’ailleurs ce qu’il indiquera bien plus tard.

2/ UN ENVIRONNEMENT FAMILIAL

Sa mère, Ruth Ambrunn, est née en 1922 en Allemagne et son père Alter Mojze Goldman est né en 1909 à Lublin en Pologne.
Tous deux de confession juive, Alter Goldman est un communiste.
Ce résistant français a un premier enfant, issu d’une première union : Pierre Goldman. Ce dernier, totalement baigné dans cette lutte pour la liberté et l’antifascisme, se passionnera pour le parcours de ses parents devenant lui-même militant d’extrême gauche et rejoindra en 1968 la guérilla au Venezuela. A son retour en France, il commettra trois braquages à Paris et sera emprisonné en 1970 pour un 4ème dont il nie toute implication. Faute de preuve, il sera déclaré innocent, le 4 mai 1976 mais ne sera libéré que le 5 octobre 1976 après avoir purgé sa peine pour les 3 premiers braquages.
Celui qui a toujours rêvé de mourir en héros gauchiste avant trente ans sera assassiné le 20 septembre 1979.
J.J.G a une sœur ainée, Evelyne, née en 1950. Celle-ci est très intéressée par le milieu politique. Studieuse dans ses études, elle obtient toujours des notes allant de 18 à 20/20 et deviendra médecin.
Enfin, son frère cadet, Robert, né en 1953, deviendra pour sa part auteur-compositeur et producteur de musique. Il sera aussi en charge d’une partie de la gestion de la carrière de son frère.
Ici, on peut remarquer que le milieu familial dans lequel nous vivons n’est pas une fatalité quant à notre destin.
En effet, Jean Jacques Goldman et Pierre Goldman, ont tous deux été éduqués par des résistants. Ils ont donc été baignés dans la politique et la lutte pour la liberté.
Alors que Pierre a transmis ses idées par la colère, parfois même par la force, Jean Jacques les a communiquées par le calme, la musique et des œuvres caritatives comme les Resto du cœur, visant à tenter de résoudre certains problèmes que l’Etat est incapable de régler.
Deux individus peuvent donc être inspirés par les mêmes idéologies, un même vécu (même si dans le cas présent, Pierre n’a pas eu la même mère que les trois autres enfants d’Alther Goldman), chacun peut s’approprier son propre angle de vue et grandir selon la décision qu’il aura prise, selon le choix de vie qu’il aura fait.

3/ SES ECHECS

Lorsqu’on l’interroge sur ses années de galères à courir les petites salles avec son groupe Tai Phong, il répond : « Je ne sais pas si on peut appeler ça de la galère parce que je n’ai jamais conçu la musique comme un métier, c’était vraiment un plaisir, donc le fait de partir tous les week-ends en camion faire du bal à Charleville Mézière ou ailleurs… Si c’était professionnel effectivement c’est peut-être difficile, mais comme je le faisais juste pour le pied ».
Après Tai Phong, en 1976, il sortira son premier single en solo intitulé « C’est pas grave papa » qui ne sera pas un succès. Avec le recul, il dira plus tard « Je confiais des maquettes à des arrangeurs et ne venais au studio que lorsque la musique était pratiquement enregistrée. C’était à la limite de la variété, tout à fait dans le genre « truc qui devrait marcher ». Mais précisément parce que c’était fait pour marcher, ça ne marchait pas » (Rock&Folk 12/1981)
Malgré ces échecs, J.J.G ne se décourage pas. Mais son but réel, c’est de créer des chansons pour les autres.
En effet, il est timide et se sent incapable de monter sur scène tout seul. Alors il décide de faire le tour des maisons de disques afin de proposer ses chansons mais ces dernières refusent. Aucun artiste, à l’époque, ne fait confiance à ce jeune quasiment inconnu du grand public.
De cette période, il apportera une réponse similaire que pour l’aventure Tai Phong : « C’était difficile parce que les gens refusaient mes chansons, mais je n’attendais pas après ça pour vivre non plus, c’était toujours pas pour moi un truc professionnel, c’était un plaisir ».
C’est au moment où personne ne voulait de ses chansons qu’il s’est dit que la dernière solution pour qu’elles existent, c’est qu’il les interprète lui-même. Et c’est là que les tubes ont commencé.
Je pense en fait qu’à l’époque où il a sorti son premier single solo, l’artiste n’avait pas un « pourquoi » assez fort. Pendant qu’il chantait, il s’éloignait de son but final qu’était la création.
A la différence de la période où il a chanté les chansons qu’il avait écrites pour les autres. Cette fois-ci, son « pourquoi » était clair, il voulait prouver aux autres que ses chansons devaient exister. Le but était de devenir connu, ou moins inconnu, afin que des artistes veuillent bien s’approprier ses textes et musiques.
De plus, ce qui me frappe dans son analyse de ces différents échecs, c’est cette conscience que la musique n’est qu’une facette de sa vie. Il aime la musique et veut en faire son métier, mais il a cette capacité à être heureux de ce qu’il a déjà et de mettre en avant ce qui va plutôt que ce qui ne va pas. C’est d’ailleurs pour cela qu’il continuera de travailler un moment, malgré le succès, dans le magasin familial de Montrouge. Il sait que la vie n’est qu’une succession d’échecs et de réussites et qu’il vaut mieux garder une issue de secours.

4/ SA REUSSITE

Finalement, on se rend compte, comme dans beaucoup de parcours, que ses faiblesses sont devenues ses forces.
Il dira par exemple de sa timidité : « Moi, je crois qu’on ne peut pas réussir si on n’est pas timide, enfin quand je vois des gens comme Cabrel, Souchon, Renaud aussi. Si on n’est pas timide au départ, si on n’a pas ces problèmes de communicabilité, on ne passe pas des heures comme ça chez soi, à travailler la guitare, à écouter les autres et à rêver » « Je crois qu’on a été contraints de se réfugier dans la musique. Au début, on a une inaptitude qui nous force à faire des efforts, à avoir des rêves, à travailler mille fois un chorus de Jimi Hendrix, des choses comme ça, qui nous font ensuite devenir ce qu’on est. J’ai une infinie tendresse pour ce mal-être, pour cette timidité et pour cette adolescence un peu malheureuse ».
« Je me rends compte que souvent on a des buts précis, on a des rêves, et une fois qu’on arrive à ce but, une fois que tu as la chose que tu espérais dans la main, tu te rends compte que finalement, ce qui a été le plus palpitant, la chose la plus belle à vivre, ça a été d’y aller ». (Entretien avec Patrick Poivre D’Arvor du 14/03/2003 sur RTL).
En 2001, Jean Jacques Goldman sort son dernier album, « Chansons pour les pieds » qui marquera la fin de sa carrière médiatique.
Entre les royalties qu’il touche pour les chansons qu’il a écrit et composé et l’argent qu’il gagne pour ses propres interprétations, il est devenu « riche ».
Mais finalement, qu’est-ce que la richesse réellement ? Est-ce le fait d’avoir assez d’argent pour s’offrir tout le matériel dont on a envie ?
Personnellement, je pense que sa plus grande richesse est la liberté dont il dispose. La liberté d’utiliser le temps comme il le souhaite, la liberté de s’exprimer comme il l’entend, la liberté de vivre pleinement sa vie.
Certains diront que Jean Jacques Goldman a de la chance. Moi, je dirai qu’il a du courage car toute liberté commence par le courage. Tout le monde est libre de faire ce qu’il veut, de s’exprimer et vivre. Le problème c’est que la plupart des gens s’enferme dans une espèce de bulle de surprotection se cachant sous le prétexte que c’est la vie et qu’ils n’y peuvent rien.
Mais finalement, ne s’agirait-il pas d’une lâcheté intérieure visant à être sûr que si on ne fait rien pour changer les choses, on écarte la possibilité de toute culpabilité envers nous-même sur les évènements à venir ?
Si le parcours de Jean Jacques Goldman vous inspire, je vous invite à lire « Le mystère Goldman » sur lequel je me suis appuyée pour la rédaction de cet article. (Ceci est un lien d’affiliation)
Et toi, es-tu du genre à subir ta vie ou à la vivre pleinement ?
Es-tu prêt à te rendre coupable de la chance que tu auras provoquée  ou préfères- tu remettre ton malheur au destin ?

2 réactions au sujet de « Biographie de Jean-Jacques Goldman (UNE LUMIERE CACHEE DANS L’OMBRE) »

  1. Certes, JJG est riche mais il a su rester simple et discret malgré son succès et sa notoriété et je pense que c’est pour ça que ça en fait une des personnalités préférées des français. encore un parcours difficile mais ça ne lui a permis que de monter vers le haut et d’en tirer profit.

    1. Il me semble que la richesse de Jean Jacques Goldman est davantage immatérielle que matérielle; elle est en somme spirituelle.
      Merci pour votre article très intéressant. J’essayerai de lire ce fameux  » mystère Goldman », pour l’instant je lis l’ouvrage de Pierre Goldman intitulé  » souvenirs obscurs d’un juif polonais né en France  » et je m’interroge sur le parcours de vie – de personnes frères ou soeurs – qui est très différent; ce sont les choix que l’on fait au fur et à mesure qui construisent le chemin.
      Il y aurait -il une force qui nous pousse vers telle ou telle direction ? Une programmation quelconque ?

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