Interview de Steve Varinou – La magie avant la maladie

Interview de Steve Varinou – La magie avant la maladie

Je suis partie à la rencontre d’un jeune homme malade,
J’ai passé une heure avec un magicien incurable,
Je suis repartie avec le souvenir d’un homme au grand cœur.

Je vous invite à découvrir ma rencontre avec Steve Varinou.

TRANSCRIPTION

 

Salut à tous, c’est Jennifer Racine bloggeuse sur inspiremoidetavie.com et biographe familial.

Il y a quelques jours, le magicien Steve Varinou a eu la gentille de m’accueillir dans son bureau pour une interview. Je vous laisse la découvrir dès à présent.

Jennifer : Bonjour Steve.

Steve : Bonjour.

Jennifer : Alors déjà, j’aimerais que tu me parles de toi. Donc à l’état brut, c’est à dire : où tu es né ? Quand ? Et où tu as grandi ?

Steve : Alors moi je suis né un 28 juin 1998, pendant le match France/Paraguay où Laurent Blanc a marqué bien sûr. Pour la grande joie de tous les Français, pour ceux qui s’en souviennent. Moi pas trop parce que j’étais encore tout petit. Mais du coup, non, non, donc je suis né un 28 juin 1998 à 20h30 à Brétigny-Sur-Orge, voilà dans le 91. Et après, j’ai vécu à Itteville toute mon enfance jusqu’à maintenant. Donc j’habitais à quelques rues plus loin maintenant j’habite ici mais toujours à Itteville et je vais y vivre encore très longtemps.

Jennifer : D’accord, donc tu t’y sens bien.

Steve : Je suis très attaché à cette ville, oui, oui complètement.

Jennifer : D’accord. Comment définirais-tu ton caractère enfant ?

Steve : J’ai toujours été très joyeux puisque déjà, à trois ans, je suis tombé fan des clowns, sans en avoir vu un seul à l’époque, mais j’étais déjà fan des clowns, pourquoi, je ne sais pas.

Jennifer : Sans en avoir vu ?

Steve : C’est ça, je ne pourrais pas expliquer pourquoi. Mais, voilà, c’était pour moi assez magique. Voilà, c’est le mot, c’était magique. Donc j’étais très joyeux au niveau du clown. Peut-être pour cacher le côté assez solitaire parce que j’étais très rejeté. A l’époque déjà, parce que j‘avais les pieds plats donc je ne pouvais pas courir, donc faire du foot et jouer à chat, ce n’était pas mon truc. Mais, dès que,  je faisais un petit truc de clown, par exemple du jonglage ou que je commençais à faire un spectacle, comme je rentrais complètement dans mon personnage de clown, bah les autres se disaient « bah c’est bizarre, on va aller voir quand même ce qui se passe ». Donc ça les intéressaient d’un côté aussi un peu quoi.

Jennifer : Déjà ça t’a permis de te faire un clan quoi ?

Steve : C’est ça, complètement, d’attirer un peu l’attention si on peut dire. De changer de personnage… Changer de personnage quoi. Une fois, je me rappelle en CE2, j’avais ma maîtresse d’école qui s’appelle Madame Vétar que je salue au passage parce qu’elle va regarder la vidéo, je le sais. Voilà, j’étais très timide en cours. Voilà, je ne parlais pas beaucoup en cours, j’étais très seul. Et puis un jour, y a trois amis à moi dans la salle qui se lèvent « maîtresse, maîtresse, est-ce que Steve peut faire un spectacle ? ». Elle a dit « un spectacle Steve ? Il ne parle pas, qu’est-ce que tu veux qu’il fasse un spectacle ? C’est pas possible ». Et puis, ils ont dit « si, si ». Elle leur a dit « bon bah, après la récréation », elle s’est dit « d’ici là, ils auront oublié ». Et puis au final pas du tout. Ils sont revenus après la récréation « alors est-ce qu’on peut faire le spectacle ? » « Bon allez-y ». Et là, je me lève, et je dis « bon bah je vais me préparer » « Tu vas te préparer pour quoi ? ». J’ai dit : « Ne vous inquiétez pas, tu verras ». Donc je suis sorti dans le couloir avec les filles et puis je suis revenu en clown. Mes grandes chaussures, mon nez rouge, ma perruque, ma veste. Là, la maîtresse déjà, elle s’est dit « waouh, qu’est-ce que c’est que ce truc. Ce n’est pas le même là, ce n’est pas possible, ce n’est pas le même Steve, vous l’avez échangé au passage ». Et donc au final, j’ai fait un grand spectacle. Enfin grand spectacle, une petite demie- heure quoi, mais c’est beaucoup pour un CE2. Et du coup, elle m’a vu complètement transformé, complètement différent. Et je pense qu’elle a apprécié. Elle s’est dit finalement que mon avenir était là. Déjà à l’époque. Ah oui complètement.

Jennifer : D’accord, donc tu arrivais à te métamorphoser. A plus être du tout  la même personne ?

Steve : Complètement. Et je pense que c’est là… Tout artiste est comme ça, en fait. Dans la vraie vie, on est différent que sur scène. Parce qu’on a vraiment un personnage, on doit rentrer dans ce personnage. Donc c’est important de se transformer comme ça en si peu de temps.

Jennifer : Oui. Et du coup, ça répond un petit peu à ma question mais c’était quoi tes rêves, du coup, déjà à l’époque ?

Steve : De devenir clown.

Jennifer : Ouais, voilà.

Steve : Forcément. Mais à l’époque, il n’y avait pas encore la magie. La magie, je l’ai découvert bien après. Mais à l’époque, oui je voulais devenir clown. Tous les dimanches, quand il y avait un repas de famille avec les grands-parents, bah il fallait que je me déguise en clown, mon frère faisait le présentateur, l’animateur. Il avait son haut de forme, sa cape, et moi j’arrivais en clown « tatatitatalatita ». Ce n’était pas drôle pour l’époque enfin pour les grands, mais pour nous c’était drôle. On s’amusait bien.

Jennifer : Ouais, c’était le monde d’enfant quoi.

Steve : C’est ça, complètement. On faisait des sketchs complètement… Euh… ce n’était pas du haut niveau mais c’était drôle.

Jennifer : D’accord. Donc ton frère présentait.

Steve : C’est ça.

Jennifer : Donc ton environnement familial, c’est quoi ?

Steve : Bah mes parents m’ont toujours emmené au cirque bien sûr. Tous les ans, j’avais le droit à ma sortie au cirque. Quand j’allais en vacances dans le sud, il y avait toujours un petit cirque familial qui s’y installait. C’était à Marseille-En-Plage. Et puis on allait toujours voir les petits cirques familiaux qui s’y posaient. Et puis après, j’allais de temps en temps au cirque Pinder donc tous les ans. J’ai été une fois aussi à Bouglione aussi mais c’était y a très, très longtemps, j’aimerais bien y retourner d’ailleurs, il faudrait que je pense à y retourner. Et mon frère… Alors j’ai deux frères, j’ai Flavien et Eddy. Flavien ça l’a jamais vraiment attiré ce monde du spectacle alors qu’Eddy oui tout de suite. Déjà mon frère est un très, très bon danseur donc à partir de là, déjà, le monde du spectacle fait partie de la danse aussi donc c’était important qu’il soit là aussi donc il faisait l’animateur et on rigolait bien. On rigolait très bien.

Jennifer : D’accord. Et quelle éducation tu as reçu ?

Steve : Alors, je n’ai pas reçu d’éducation stricte parce que mes parents sont assez laxistes. Bon même si tous les jours, il y avait des horaires à respecter : c’était 18h, le bain, 19h, on mange, 20h, on est couché. Voilà. Mais malgré ça, ils étaient quand même très cools. Ils nous laissaient sortir, voilà, j’ai des parents vraiment super sympas et je reconnais que c’est génial.

[Ah le chien. Oui, j’ai aussi un chien]

Jennifer : Beaucoup de liberté quoi déjà.

Steve : Liberté oui complètement. Ils nous laissaient… Enfin si tu veux, il n’y avait pas de… Y avait quelques règles comme tout le monde, mais je n’ai vraiment pas des parents ultra strictes, non, non du tout. Ils faisaient ça pour notre bien et je les remercie maintenant.

Jennifer : Oui et qu’est-ce que tu retiens justement de cette éducation ?

Steve : Euh mes parents, ils nous ont surtout appris le respect des autres. Euh… Et comment dire ? C’est important ça tu vois. C’est… C’est important. Le respect, apprécier les autres. On apprend à aimer les gens. Maintenant, j’aime tout le monde donc à partir de là.

Jennifer : Ça aide.

Steve : Ça aide oui ça aide. Bon des fois on se prend un peu des portes dans la tête mais c’est comme ça.

Jennifer : Oui, mais c’est mieux d’aimer tout le monde avant que de détester tout le monde et de donner la chance une fois que l’autre a fait ses preuves.

Steve : C’est ça, exactement. Moi je préfère aimer avant et après voir qui en vaut la peine ou pas.

Jennifer : D’accord. On va parler de ta blessure maintenant.

Steve : Oui bien sûr.

Jennifer Forcément, y en a une.

Steve : Y en a une oui c’est sûr.

Jennifer : Donc comment et à quel moment tu as appris ta maladie ?

Steve : Alors, j’ai appris la maladie en 2008. 2008 ou 2009, je ne sais plus la date exacte, mais enfin… Dans ces eaux, là. Donc, j’avais dix-onze ans. Euh, bah c’est… C’est blessant au début parce que forcément on se demande… On a dix-onze ans, on se demande ce qui nous arrive quoi. On se dit « mince, j’ai rien demandé moi ». Et puis, on se dit surtout « pourquoi moi, pourquoi pas mon frère,

c’est vrai quoi, après tout. Mince alors ». Et puis voilà, on se pose beaucoup, beaucoup de questions. On est très, très blessé. Et tu vois après on apprend à vivre avec.

Jennifer : Et donc tu peux nous parler un peu de ta maladie ?

Steve : Alors ma maladie, c’est le syndrome de Marfan. Pour ceux qui ne connaîtraient pas, c’est une maladie génétique rare incurable. Donc en fait, c’est toute la fibrilline des muscles qui s’effrite et l’aorte qui se dilate. Alors elle se dilate donc il y a un bêtabloquant pour ça, ça s’appelle l’aténolol. Il y a un médicament actuellement qui est traité aux États-Unis pour tenter d’améliorer la chose. Ca s’appelle le Losartan si je ne me trompe pas. C’est ça : Losartan. Donc on verra ce que ça donnera par la suite. Mais voilà, donc après, bah, les visites à l’hôpital, ça fait partie du jeu hein, comme on dit. Ça fait partie du processus. On va à l’hôpital, on passe des journées là-bas et ça fait partie de la chose. Il faut accepter comme ça et puis pas autrement.

Jennifer : Et justement, quel est le parcours après ? L’hôpital ?

Steve : Bah donc moi déjà, j’ai… Alors en dehors de l’opé… En dehors de l’opération, n’importe quoi, je dis des bêtises. En dehors de… De la maladie, j’ai dû subir une opération. Enfin deux opérations au niveau des jambes. Parce que comme j’ai dit tout à l’heure, j’avais des pieds plats qui m’empêchaient de courir ou de marcher correctement. Donc on m’a construit une voûte plantaire. Voilà, on a fait une osteotomie d’allongement du calcaneum pour être exacte.

Jennifer : D’accord, je te fais confiance.

Steve : C’est des mots médicaux. Voilà, c’est compliqué à dire mais c’est comme ça.

Donc voilà c’est… On a créé une voûte plantaire en m’enlevant un morceau de la hanche qu’on m’a placé sous le pied.

Jennifer : D’accord.

Steve : Voilà. Donc c’étaient des opérations quand même assez lourdes. Entre quatre et six heures de bloc pour chaque jambe. Euh… Mais, ça m’a quand même porté chance, si je puis dire, puisque ma grand-mère a rappelé un clown qui était venu faire mon anniversaire quelques années auparavant, qui s’appelle le clown Chopy, que je salue aussi au passage parce que je sais qu’il me suit, parce que maintenant c’est devenu mon mentor. Il regarde tout ce que je fais et j’ai intérêt à bien faire. Jacky, je t’embrasse. Voilà, donc il m’a offert ma première boite de magie quand il est revenu me voir après l’opération. Et puis maintenant je suis magicien.

Jennifer : D’accord. Grâce à Chopy ?

Steve : Ah complètement. C’est grâce à lui.

Jennifer : D’accord. Euh… Donc c’est… Comment tu l’as rencontré en fait Chopy ?

Steve : Alors moi je l’ai rencontré parce qu’il y a une amie de ma mère, comme j’avais une collection de clowns incroyable, j’avais plus de sept ou huit cent pièces de clowns dans ma chambre. Donc une petite chambre, donc c’était vraiment… Je vivais autour des clowns. Je vivais qu’avec des clowns. Y en avait un là, deux centimètres après, un autre. Enfin, c’était très, très serré dans ma chambre.

Jennifer : Un passionné.

Steve : Voilà. Et sur ma porte, mon grand-père m’envoyait chaque jour… Euh, parce que comme j’étais toujours très rejeté, j’avais du mal à aller à l’école… Quand j’y allais sans soucis, il m’envoyait une carte de clown que j’accrochais sur ma porte de chambre. Et puis, une amie de ma mère a retrouvé une carte avec Chopy dessus. Elle a dit « Bah tiens, pour mettre sur ta porte, prend la carte » et puis voilà. J’ai dit « D’accord ». Mon père l’accroche sur la porte. Et un jour, pourquoi, je ne sais pas, à quelques semaines de mon anniversaire, pour fêter mes six ans, je prends le téléphone, je compose le numéro, j’appelle. « Allô Chopy. Voilà, je m’appelle Steve, je vais avoir six ans. Est-ce que tu peux venir faire mon anniversaire ». Il y a eu un blanc. Et puis après, il me dit « Mais t’as des parents, non ? ». Je dis « Oui, oui, j’ai des parents ». Il me dit « Bah donne-moi l’un de tes parents ». J’arrive dans le salon, « Maman, maman, c’est Chopy au téléphone ». Ma mère fait « T’as appelé Chopy ? Mais ça va pas ou quoi ? Mais qu’est ce… Pourquoi t’as fait ça ? » Donc elle est au téléphone et au final, ça s’est fait. Et il est venu faire mon anniversaire.

Jennifer : D’accord.

Steve : Voilà.

Jennifer : Donc après la blessure, il y à savoir aussi apprendre à… à vivre au lieu de survivre avec la maladie.

Steve : Ouais, complètement, ouais.

Jennifer : Comment… Comment t’as fait en fait ?

Steve : Bah moi, comme je t’ai dit tout à l’heure, j’ai eu beaucoup de mal à accepter la maladie. Bon bah, mes parents sont là pour… Pour me… Pour me sup… Pour me… Pour me supporter… je n’étais quand même pas exécrable à ce point- là. Mais euh… Enfin voilà… Pour m’apprendre à vivre avec cette maladie. Euh… A garder mon moral en hauteur, pour pas que je l’ai dans les chaussettes, parce que ce n’est pas très agréable. Euh, voilà c’est, euh… Donc mes parents sont là, mes grands-parents sont là. Enfin voilà, y a toute la famille qui joue, les oncles, les tantes. Voilà, ils sont là pour… Ils sont pas dans le truc du « T’es malade ne fais rien » quoi. Non, non au contraire, « Vis, vis, vas-y, profites ».

Jennifer : Avec Chopy le clown aussi ?

Steve : Complètement. De toute façon, pareil, pareil. Chopy c’est, c’est… C’est ça, c’est se battre, c’est… C’est important. C’est très, très, très important de… De vivre. Bon heureusement, il m’a donné ma force, il m’a donné la magie. Mais voilà, j’en ai fait une force.

Jennifer : Donc tu le rencontre à l’âge de six ans…

Steve : Six ans pour la première fois. Je le rencontre à l’âge de… Ensuite pour la deuxième fois, je le retrouve à onze ans, parce que ma grand-mère appelle le clown Chopy pour mon anniversaire… Euh pour mon opération. Je suis perdu entre les…

Jennifer : C’est moins joyeux.

Steve : Donc voilà, pour mon opération et après du coup, il m’offre ma première boite de magie, avec sa petite femme. Ils sont venus et ils m’ont dit « Voilà un petit cadeau pour toi, voilà un présent ». Je regarde la boite de magie, il ouvre la boite, il sort un foulard de là-dedans, « mais qu’est-ce qu’il fait ? ». Il retrousse ses manches, hop, il met le foulard dans sa main, et là, à mon grand étonnement, le foulard avait complètement disparu, les manches relevées. Et là, je me dis « mais comment il a fait ça ? ». Et au final, après il m’a dit, t’ouvres la boite, tu travailles avec et tu comprendras dans quelques jours comment ça se fait. Au final, pas dans quelques jours, en 24 heures les cinq cent tours de magie étaient appris. A partir de là déjà…

Jennifer : En 24h.

Steve : Donc après, j’ai mon autre grand-mère… La grand-mère maternelle a appelé Chopy. La grand-mère paternelle m’a acheté une deuxième boite de magie. Pareil, en quelques… En même pas deux jours, la boite de magie était complètement fumée, y avait plus rien à voir, tout était appris par cœur. Il fallait recommencer une troisième. Enfin bon, on s’arrêtait pas quoi, c’était…

Jennifer : Et depuis on t’offre des boites toutes les 48h à peu près?

Steve : Ah non, non, non, depuis le temps les boites sont dépassées maintenant je… Parce que j’ai toutes les boites de magie qui pouvaient exister à l’époque. A partir de là, après j’ai créé mes numéros, j’ai Chopy qui m’a aidé par rapport à ça, par rapport à la mise en scène et aux scénarios. Parce qu’en magie, on n’invente rien. En magie, on n’invente rien, souvent c’est un numéro qui est déjà fait qu’on remet à notre propre scenarii. Voilà, on crée des textes, là-dessus, on les remet en scène. A ce moment, là… Sauf nous… Nous on a… Avec Olivier Lejeune et Jacky Mane, donc Jacky et Olivier, lors d’une interview pour « France Dimanche », Olivier il a dit « Voilà, je verrais bien, par exemple, de la magie entrer dans l’actualité. » Donc, j’ai créé un numéro qui s’appelle « Les Présidentiables » où je dévoile, en exclusivité, le prénom du futur Président de la République Française. Voilà.

Jennifer : D’accord.

Steve : Et oui, c’est important, hein.

Jennifer : De quoi tu es le plus fier du coup, par rapport à ton parcours, ta maladie, tout ça ?

Steve : Alors de quoi je suis le plus fier ?

Jennifer : De quoi t’es le plus fier, oui ?

Steve : Je suis fier de mettre la maladie au tapis, grâce à la magie bien-sûr… Bien-sûr.

Jennifer : Tout est possible avec la magie.

Steve : Tout est possible avec la magie. Et moi, encore l’autre jour, j’ai un petit garçon, qui s’appelle Théo, que j’embrasse au passage. J’embrasse tout le monde, mais c’est… C’est comme ça. Théo, parce que je sais qu’il va regarder ou au moins sa maman. Euh voilà, il a la maladie de Marfan, comme moi. Il a du mal à s’en sortir, il m’appelle, et j’adore, j’aime ça, j’aime donner des conseils aux gens pour apprendre à vivre. Euh Théo, lui, était très, très sportif, il a appris Marfan, il ne pouvait pas continuer le foot, il a dû arrêter le sport. Bah c’est pas grave, y a d’autres choses. Je lui ai dit « Tu trouveras ta voie plus tard, mais il y a autre chose que le sport bien-sûr ». Moi j’ai trouvé la magie et j’en suis très fier. Très, très fier.

Jennifer : Quel conseil, justement, tu pourrais apporter aux autres enfants qui vivent ça ?

Steve : Bah, tous ceux qui ont des maladies bah voilà…

Jennifer : Enfants et plus grands d’ailleurs.

Steve : Tout simplement de trouver la passion qui les anime. Et éventuellement de… De vivre et de rêver parce que quand t’as le rêve, tu vis facilement. Euh voilà, c’est… C’est comme ça, y a… Il n’y  a que l’espoir qui fait vivre… Et l’espoir, c’est le rêve. C’est exactement ça. Et c’est ce que j’aime donner dans les hôpitaux par exemple. Là encore, le 5 mars, je vais à Necker avec Chopy, on y va en clown. Euh voilà, on va… On va aller animer un peu les quotidiens un peu sombres des enfants malades. On va aller dans les chambres, on va faire du jonglage, de la magie, on va les faire rire, on va… On va les faire sourire. On va leur emmener beaucoup d’espoir. Beaucoup, beaucoup d’espoir. C’est ce qu’il faut, c’est comme ça.

Jennifer : Donc maintenant, tu passes ton temps à rendre ce que Chopy t’a donné peut-être.

Steve : Oui, je pense. Oui, oui, complètement. Il m’a… Il m’a redonné le sourire alors que je n’étais pas bien. Il faut… Je sais ce que c’est. Ce que les enfants vivent, je suis passé par là. J’ai été dans les hôpitaux, j’ai passé des… Des quinzaines de… plusieurs semaines dans les chambres. Enfin voilà. Mais au final, non c’était… Je veux rendre ce que j’ai vécu. Il m’a redonné le sourire, je veux faire sourire les gens qui… Les enfants notamment qui ne sont pas… Qui sont pas au top de leur forme à ce moment, là et c’est important.

Jennifer : Très important.

Steve : Très, très, très important.

Jennifer : Et justement, quels sont tes rêves et tes objectifs maintenant ?

Steve : Et bah de devenir un magicien encore plus que je ne le suis maintenant. Je vais travailler encore plus. Plus de persévérance. Voilà, j’ai comme projet de faire une vidéo avec des artistes français. C’est en train de se faire. J’ai déjà Tex qui s’est prêté au jeu et d’ailleurs je le remercie. J’ai Olivier Lejeune qui me donne des conseils par rapport à ça, qui me donne des adresses où contacter. Voilà, c’est très important. Michou va se prêter à l’expérience. Enfin voilà, il y a vraiment des choses assez sympathique à voir avec ça. Voilà c’est… C’est un beau projet que j’ai. Qui est cosigné de Jacky bien-sûr, on a travaillé tous les deux sur ce projet, donc on y tient. Donc voilà, c’est très, très important. Après, j’ai pour projet de monter un nouveau spectacle, que je jouerai. Pourquoi pas ? éventuellement, trouver, un producteur,  un jour qui sait. Mais pour l’instant, on se débrouille. J’ai monté mon association « Vie magique ». « Vie Magique » a un but de faire durer la tradition du café- théâtre, de créer des spectacles pour les enfants malades dans les hôpitaux. Voilà, donc j’ai créé mon association pour pourvoir justement, vivre de ça. Et donc, c’est très, très, important.

Jennifer : Déjà, à ton âge.

Steve : Et bah on essaie hein. On essaie. « Vie Magique » a déjà deux ans. Deux ans. C’est immense. C’est à dire qu’à seize ans, déjà, j’avais monté mon association. Toujours entouré de ma maman et de Jacky. Voilà, donc ma maman est la présidente de l’association et c’est Jacky qui a eu l’idée de monter l’association. Donc c’est super, et maintenant j’en suis très fier. Très, très, fier.

Jennifer : C’est énorme

Steve : Voilà et voilà. J’ai eu la chance de vivre beaucoup de mes rêves avant ma majorité. Voilà, j’ai… A seize ans, j’ai fait le Grand Rex de Paris. Voilà, pour la sclérose en plaques. C’est… Voilà… Le Grand Rex de Paris quoi, c’est une sublime salle. Voilà, j’ai eu cette chance, là. J’ai eu la chance d’avoir, à quatorze ans, une première interview sur « Le Parisien », qui était imprimé en national. Donc toute la France pouvait se procurer l’article. Et puis voilà, après ça s’est enchainé sur « France

Dimanche », sur « Nous Deux ». Après, j’ai eu ma première télé régionale qui s’appelait « TélEssone ». Ensuite j’ai eu encore le journal « France Dimanche » avec Olivier Lejeune. Enfin voilà, j’ai eu beaucoup de chose qui ont fait qu’avant ma majorité déjà, je vivais mon rêve. Maintenant, j’ai qu’une envie, c’est qu’il dure encore très, très, très longtemps.

Jennifer : En fait, tu as encore plus vécu que des enfants qui n’auraient pas eu de pépin de santé ?

Steve : C’est ça. C’est ça.

Jennifer : Tu t’es accroché à la vie.

Steve : Souvent, on me demande, « est-ce que tu aurais aimé ne pas avoir ta maladie ? ». Oui, d’un côté, forcément, on aimerait bien être en bonne santé. Mais d’un autre côté, est- ce que j’aurais été magicien ? Est-ce que j’aurai vécu ce que je vis maintenant ? Je ne sais pas. C’est la question qu’on se pose… Très souvent même. Voilà, c’est ça qu’on se pose comme question.

Jennifer : Donc pleins de projets.

Steve : Pleins, pleins de projets. Et encore d’autres à venir que je ne peux pas dire pour l’instant parce que ça reste secret jusqu’au dernier moment. Mais voilà c’est pleins de choses comme ça qui… Et ça va aller en crescendo. Enfin, je l’espère. Parce que dans ce métier on peut monter et redescendre, mais à nous de tout faire pour rester en hauteur et faut travailler en permanence.

Jennifer : Quand on est magicien ça va.

Steve : Oui, ça va, ça va. Ca va, ce n’est pas… La magie, tout est possible. On est là pour faire rêver les gens et on va le faire encore très longtemps.

Jennifer : D’accord. Euh… Tu nous ferais un petit tour ?

Steve : Pas de soucis. On se retrouve tout de suite. On se met en place et on vous retrouve. A tout de suite.

Jennifer : A tout de suite.

Steve : Bien. Alors, pour se faire, j’ai besoin tout d’abord d’un jeu de cartes. Tout à fait basique pour un magicien. Avec pleins de cartes différentes. Tu en conviens ?

Jennifer : Oui.

Steve : Parfait. Je vais t’inviter à choisir une carte, dans le milieu du jeu. Celle de ton choix. Je ne veux pas t’influencer.

Merci de ton aide. Tu la regardés, tu la montres à la caméra, je te prie.

Parfait, très bien. Et tu vas la signer sur sa face. La face de la carte bien sûr, sinon après je te retrouve, c’est trop simple, s’il te plaît. Tu la signes sur sa face pour être sûr qu’elle soit vraiment unique au monde. C’est fait ?

Jennifer : C’est fait.

Steve : Je te reprends le stylo. Parfait. Je te laisse la remontrer à la caméra, signée.

Très bien. Et maintenant, je t’invite à me dire stop quand tu le souhaite.

Jennifer : Stop.

Steve : Stop, ici?

Jennifer : Oui.

Steve : Tu es sûre de toi ?

Jennifer : Oui.

Steve : Tu ne veux pas changer ?

Jennifer : Non.

Steve : Dommage, on va s’arrêter là. Pose ta carte ici, je te prie.

Parfait.

Ta carte.

Parfait, je vais faire un petit mélange américain pour euh… Juste pour le plaisir, parce que je sais que les gens sont fans des mélanges américains. Un petit mélange belge pour la route. Voilà, ça ne mélange pas, mais c’est le principe des Belges. Je les embrasse quand même pour ceux qui nous regardent. Et malgré tout, sur le dessus du jeu, j’ai une carte et une seule. Est-ce que tu as une idée ? Quelle était ta carte, s’il te plait ?

Jennifer : Un deux de cœur.

Steve : Deux de cœur ? Bon, c’est le cinq de cœur. C’est presque ça, mais pas tout à fait. Est-ce que tu crois aux fantômes ?

Jennifer : Euh… Oui.

Steve : Oui ? Tu vois le cinq de cœur ici. J’ai ici, avec moi, un étui totalement transparent. D’accord ? Parfait. Je vais venir y glisser à l’intérieur, le cinq de cœur. Donc je retourne l’étui. Je vais donc y placer le cinq de cœur. Parfait. Que je vais mettre ici. Tu m’as dit que ta carte c’était le ?

Jennifer : Deux de cœur.

Steve : Deux de cœur. Euh, est-ce que tu penses que c’est possible que le cinq de cœur retrouve ta carte ?

Jennifer : Bah, avec un magicien tout est possible. Mais sinon non.

Steve : Tout est possible avec un magicien, peut-être. Regarde, si par exemple, euh… Je prends le cinq de cœur, et qu’on appelle très fort ta carte. Ta carte, tu m’as dit que c’était le deux de cœur, c’est ça ? Regarde bien.

Jennifer : C’est ça.

Steve : Le cinq de cœur. Ici, on a une carte, signée. Le deux de cœur. Et l’étui est totalement… Est complètement vide bien sûr. Donc le deux de cœur. C’est bien ta carte ?

Jennifer : C’est bien ma carte.

Steve : Je te la laisse en souvenir.

Jennifer : Merci.

Steve : Et la question que je pose c’est : Où est passé le cinq de cœur ? Il y avait le cinq de cœur, il a disparu. Où il est ? Et bah, ce qui est amusant c’est que dans le jeu, si on regarde bien, on a une carte retournée. Le cinq de cœur.

Steve : Encore des questions ?

Jennifer : Non, tout a l’air bien clair.

Steve : Super. Alors, en tout cas, je te remercie, pour cette jolie interview que tu m’as… Que tu me laisse, répondre à tes questions. Bientôt sur YouTube alors ? C’est bien ça ?

Jennifer : C’est bien ça. Dans une quinzaine de jours.

Steve : J’embrasse toutes les personnes de YouTube qui nous regardent. Je suis très heureux de vous avoir accueilli ici dans mon bureau, où je travaille en permanence. Merci à toi. Merci à notre petit caméraman, derrière, que personne ne voit. Et puis, à très bientôt, je l’espère. Et n’oubliez pas, avec Varinou, tout est possible. A bientôt.

Jennifer : Merci beaucoup à toi.

Steve : Au revoir.

Jennifer : Au revoir.

2 réactions au sujet de « Interview de Steve Varinou – La magie avant la maladie »

  1. Salut, je ne pense pas que transcription soit « mauvaise » ce n’est pas le terme, c’est ( je trouve) mal construit.
    Les « parasites » de l’oral n’ont pas leur place dans un écrit, les  » euh… Donc…  » « je… enfin j’ai… » peuvent être supprimé sans aucun souci ! Et cela rendra la lecture plus fluide.
    Quant au sujet; Chaque « thème » doit être abordé séparément, à un moment tu parles de l’hospitalisation puis de chopy et tu retournes à l’hospitalisation. Parle :
    -de sa vie dans un premier temps.
    – de la maladie dans un second temps
    – puis de chopy et le reste en « conclusion »
    Un tour de magie est très sûrement compliqué à transcrire, tu t’y es essayé, ce n’est pas trop mauvais, mais c’est là qu’il faudrait le plus d’écrire.
    Bon courage pour la suite,
    Bonne soirée;
    Angèle.

  2. J’ai fait la connaissance de Steve et de Chopy à la télé avec Sophie Davant. L’histoire de Varinou m’a beaucoup touché . Je lui ai trouvé un moral d’acier et une envie de vivre féroce et vu l’âge qu’il a , je l’ai trouvé formidable. Il veut se battre et il a raison. Il rend des gens heureux et il a raison, je le comprends (ayant moi-même eu une de mes filles gravement malade).Je l’ai donc contacté et il venu nous faire vivre un moment inoubliable, il a bluffé les invités..Merci encore à lui et à son ami d’être venus. Continues à nous faire rêver!!

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