MERE TERESA (LA MERE DES PAUVRES)

MERE TERESA (LA MERE DES PAUVRES)

MERE TERESA

(La mère des pauvres)

 

Aujourd’hui j’ai décidé de vous parler d’une femme qui a décidé de se mettre à la place de ceux qu’elle veut aider. Mais pas par un simple jeu de rôle, pas par une simple expérience. Agnès Gonxha abandonnera tout bien matériel pour devenir pauvre parmi les pauvres, pour devenir Mère Teresa.

 

I/ A l’état brut

Agnès Gonxha naitra le 26 aout 1910 à Skopje.

Très tôt, l’enfant débordera d’attentions envers les autres. En effet, elle sera toujours à leur écoute, soit pour pouvoir leur venir en aide, soit pour répondre à des questions existentielles qu’elle se pose déjà sur l’amour, la vie, et le lien qui les unis.

Joyeuse, la petite fille sourira à la vie et exprimera ses émotions à travers la musique et le chant. Au-delà d’une curiosité enfantine, réside chez la jeune fille une soif de développement aussi bien personnel, que spirituel et intellectuel.

Agnès Gonxha a soif de lumière, de vie, d’apprentissage. Elle est l’exemple de la chaine d’humanité qui relie chacune de nos âmes. Elle apprendra des autres en les observant et en les écoutant. Ses nouvelles connaissances assimilées ainsi que son esprit, plus ouvert après chaque expérience, lui permettront d’aider les plus démunis. De ces derniers, elle emmagasinera de la gratitude de voir un sourire sur un visage, de la gratitude à la vue d’un esprit apaisé. Et la vie continuera son cours gravitant autour du noyau du partage.

 

II/ Un environnement familial

La famille Gonxha, très unie inspirera l’amour et le bonheur. Pourtant, c’est probablement dans la douleur que la complicité entre Agnès et sa mère, Drana, prendra toute son importance. Cette mère dynamique et généreuse, n’hésitera pas à emmener sa fille, dès son plus jeune âge, à la rencontre des plus démunis. Ensemble, elles iront, dès qu’elles disposeront d’un instant, donner un peu de nourritures et de compassion aux pauvres. Durant toute son enfance, Drana inculquera à sa fille l’importance de porter secours à ses semblables.

Son père, Kolle, partageant la générosité de sa femme, sensibilisera Agnès sur l’importance de la discrétion du don. Il mettra un point d’honneur à ce que le plaisir de donner ne bascule pas dans l’humiliation pour celui qui reçoit. Si donner n’est pas honteux, il veut que le bonheur soit transmis avec le présent. Pour lui, la seule façon de ne pas entacher cette dernière, sera que le destinataire ne connaisse pas l’identité de l’expéditeur. A la fois engagé, notamment pour la libération de l’Albanie, et optimiste, il incarnera pour sa famille, la sécurité. Pour Agnès, son père est un vrai repère détenant la vérité absolue.

Le couple accueillera souvent des familles démunies pour un moment de partage autour d’un repas réchauffant l’estomac et le cœur de chacun.

Dernière d’une famille de trois enfants, Agnès profitera d’une enfance heureuse aux côtés de sa sœur ainée, Aga, qui jouera son rôle de protectrice, et de son frère, Lazare.

La famille d’Agnès Gonxha jouera un grand rôle dans son évolution. Voyant leur fille partager cette soif d’amour qui les caractérise, les parents ne poseront jamais de barrière en travers du chemin lumineux d’Agnès. On a tendance à critiquer les nouvelles générations, à mettre en avant leur côté égoïste. Mais, la plupart des enfants naissent insouciants, généreux, spontanés. Selon moi, c’est la transmission de nos peurs, notamment, celles de l’inconnu et du malheur, qui pousse les plus jeunes à s’éloigner de leurs semblables.

 

III/ Ses blessures, ses échecs

La première blessure d’Agnès Gonxhe pourrait paraitre enfantine, pourtant, ce sera l’un de ses moteurs. En effet, la perte du Père Noël résonne en elle comme un abandon des plus pauvres. Cette joie de l’attention donnée à chaque enfant, qu’elle pense partager avec le Monde, n’est en fait en fait qu’une illusion. C’est pendant ce moment de tristesse qu’elle commencera à imaginer une voie, sa voie, vers l’amour inconditionnel.

Mais le bonheur de la famille basculera lorsque son père mourra dans d’atroces souffrances, sans que l’on sache pourquoi, après des vomissements de sang qui surviendront à la suite d’une réunion politique. La petite fille n’aura alors que neuf ans. Cette perte de l’être cher lui donnera la sensation de se rapprocher des pauvres.

Mais la signification de la pauvreté prendra tout son sens lors de son noviciat qu’elle effectuera à travers les villes les plus pauvres d’Inde. Elle découvrira alors la pauvreté matérielle de ces êtres qui vivent dehors, mais aussi la pauvreté de l’âme de ces gens abandonnés. Elle verra des corps sans vie répandu un peu partout dans les rues, peinant à s’habituer à l’odeur de corps brûler sur les bûchers funéraires.

Le plus difficile, pour Mère Teresa, sera le rejet de certains pauvres qui, ne comprenant pas son action, ne voudront pas saisir la main qu’elle leur tendra. Ce refus de recevoir, ce refus d’amour et de lumière la bouleversera.

En plus de ces souffrances, elle sera troublée par un sentiment d’abandon. Au plus profond de son âme, elle se sentira terriblement seule. Ne ressentant plus la présence de Jésus, ce sentiment désagréable durera et se renforcera tout au long de sa vie, jusqu’à, à certain moment, frôler dangereusement avec l’insupportable.

Mère Teresa sera aussi victime de nombreuses menaces de la part d’individus, penseront ses actes motivés par la volonté de convertir religieusement les femmes ayant besoin de ses services. Selon eux, la missionnaire chercherait à embaucher ses patientes. Pourtant, le vrai moteur qui la pousse chaque matin à prendre soin de ces êtres est la souffrance, qui la rongera chaque soir, de ne pas être en capacité de s’occuper de tous les pauvres.

Alors que nous passons notre vie à fuir le malheur, le notre, et parfois, inconsciemment, celui des autres, de peur qu’il nous déteigne dessus, Mère Teresa n’hésitera pas à baigner dans une foule de blessures. Pour elle, nous ne pouvons comprendre les autres qu’en devenant les autres. La tristesse, l’abandon et la pauvreté, la motivent chaque jour à construire un futur meilleur. Qu’importe les critiques, elle connait l’importance de sa mission, et l’accomplira jusqu’à la fin de ses jours.

 

IV/ Sa réussite

Agée de sept années seulement, Agnès Gonxha, consciente de l’importance de l’amour au sein de sa famille, comprendra que la plus grande pauvreté n’est pas liée à une carence pécuniaire mais d’amour.

C’est à l’âge de douze ans, qu’elle décidera de donner l’amour inconditionnel aux pauvres.

Mais sa grande révélation aura lieu lors d’une discussion avec des missionnaires de Jésus qui rentreront d’Afrique, après avoir parcouru de nombreux pays et aidé de nombreuses populations. Leurs récits l’a feront rêver jusqu’à la réalité.

C’est ainsi qu’elle prendra la décision de quitter sa famille, le 26 Septembre 1928, à l’âge de 18 ans, pour rejoindre la congrégation des sœurs de Lorette à Rathfarnham en Irlande. Elle y enseignera durant quatorze années. Parallèlement aux ressources intellectuelles qu’elle offre aux enfants, elle partira, dans durant les années 1940, à la rencontre des plus démunis de Motijheel.

Le 25 mai 1931, lors de la cérémonie de ses premiers vœux, Agnès deviendra Teresa. Ses vœux définitifs seront prononcés six ans plus tard. Teresa, âgée de vingt-six ans, deviendra alors Mère Teresa.

Le cœur démuni face à la pauvreté et la tête remplie de questionnement vis-à-vis des solutions encore inconnues qui pourraient atténuer la douleur de l’humanité, elle sera forcée de partir effectuer sa retraite à Darjeeling. Le 10 Septembre 1946, dans le train qui l’y mènera, lors d’une de ses nombreuses méditations, elle ressentira ce qu’elle qualifiera d’ « appel dans l’appel ». Le message qu’elle percevra sera la nécessité de quitter tout confort matériel pour s’immerger au milieu des pauvres afin de ressentir leurs douleurs et d’être en mesure de les apaiser le mieux possible.

Après une longue attente, notamment dû aux refus de sa hiérarchie, elle obtiendra finalement l’autorisation de quitter Loreto House, le 6 janvier 1948, dix-neuf ans jour pour jour après son entrée au couvent. Elle devra néanmoins attendre la fin des démarches administratives pour partir, le 16 Août 1948, avec pour seules richesses, son sari et cinq roupies.

Le rêve de sa vie va commencer à prendre forme sous le nom des « Missionnaires de la Charité ». Après des mois à ne pouvoir soulager les pauvres que dans les rues de Calcutta, une maison lui sera offerte au 14, Creek Lane. Elle pourra désormais accueillir les malades afin de les soigner, ou quand il sera trop tard, pour leur apporter chaleur et amour jusqu’à leur dernier soupir.

Mère Teresa marquera de nombreux esprits sur son passage, elle le comprendra le 20 mars 1949 en voyant arriver Shubashini Das, une ancienne élève de Loreto. Malgré ses mises en garde et après mûre réflexion, cette dernière prendra la décision de s’engager auprès de son ancienne professeure.

Trois ans après sa création, « Les Missionnaires de la charité » réuniront sept sœurs réparties dans cinq centres.

Nirmal Hriday, la maison du cœur pur, verra le jour le 22 Août 1952. Comme l’indiquera la pancarte, la bâtisse cédée par la ville de Calcutta, fera office de « foyer pour les mourants abandonnés ».

Une autre preuve de la reconnaissance portée à Mère Teresa et son institution résidera dans le don qui lui sera fait par un inconnu. En effet, un musulman quittant le pays suite à l’assassinat de Gandhi laissera sa demeure pour un prix symbolique.

Gandhiji Prem Nivas sera créé à la fin des années 1950. La seule fabrique de saris pour missionnaire n’embauchera que des lépreux qui garderont ainsi un lien social malgré la maladie.

Puis, après avoir été élue Supérieure générale de la Congrégation, obtient l’accord nécessaire à l’ouverture de deux nouvelles missions à Delhi et Ranchi.

En 1962, la médaille Padma Shri lui sera remise. Elle ne finira par l’accepter qu’ « au nom des pauvres ».

En 1963, naitra la communauté des frères missionnaires. Le premier objectif sera d’accueillir les jeunes sans abri ou handicapés et de guider les jeunes délinquants vers le bon chemin.

Mais Mère Teresa commencera à s’éloigner physiquement des nombreux foyers existants. Sollicitée dans le monde entier pour trouver des remèdes à tous les maux de la planète, la dernière partie de sa vie sera dédiée à parcourir le globe.

En 1970, elle recevra le Good Samaritan des Etats-Unis et le prix Jean XXIII d’Italie. De nombreuses récompenses lui seront ensuite attribuées dont le Prix Nobel de la Paix en 1979.

Aujourd’hui, les Missionnaires sont des centaines à travers le monde. Divisé en huit branches, l’ordre des Missionnaires de la Charité, est représenté par des hommes, des femmes, des religieux, des laïcs, des individus en pleine santé comme des malades. Chacun d’entre eux aide comme il le peut ceux qui n’ont plus la force de s’aider, ceux qui n’ont plus la force de s’aimer.

Mère Teresa, goutte d’eau dans cet océan de larmes, deviendra la goutte d’eau qui fera déborder de nombreux vases de pauvreté, pour les immerger dans des flots d’amour et de paix. Elle le sait, la vraie richesse, n’est pas palpable, n’est pas chiffrable. Elle n’est pas quantitative, mais qualitative. La vraie richesse est celle du cœur et de l’âme, de l’altruisme et de l’action, de l’amour et de la paix.

Mère Teresa, lélectron libre se rapprochant des neutrons sera rapidement poursuivi par les protons biens décidés à former l’atome de l’humanité. La force s’alliant à la faiblesse et l’amour s’attachant au désamour, c’est finalement l’espoir qui deviendra l’atome crochu de l’humanité.

 

Si le parcours de Mère Teresa vous inspire, je vous invite à lire la biographie « Le Royaume de sa nuit » écrite par Olympia Alberti, sur laquelle je me suis appuyée pour la rédaction de cet article (Ceci est un lien d’affiliation) 

 

Et toi, quel électron es-tu ?

Dans quel puit de potentiel immergerais-tu les vases débordants de désespoir ?

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